/image%2F1445552%2F20150209%2Fob_1e45f9_logo-communard.jpg){kind=logo}
SCOOP SUR ‘CANEMECHEPASNICOLAS’ :
NICOLAS SARKOZY NOUS ACCORDE, EN PRIMEUR, UN ENTRETIEN
Jean LEVY
Avant même l’intervention télévisée du chef de l’Etat, luni soir, sur France 2, « canempechepasnicolas » a obtenu de Nicolas Sarkozy la primeur de ses déclarations.
CAN
Pourquoi avez-vous accepté cet entretien avec notre blog, sachant que celui-ci n’est pas de vos amis ?
NS
J’vais vous dire : croyez-vous que les chaînes publiques de télévision soient chères à mon cœur ? Si j’réservais à mes seuls vrais amis le soin de me produire, j’aurais fait appel à Martin (Buygues), comme j’ai l’habitude, et donc à la Une, ou à Vincent (Bolloré) et à Direct 8. Mais, voyez-vous, je suis le président de tous les Français et c’est donc à eux tous que je m’adresse, amis ou ennemis, donc à vous comme aux autres.
J’veux ajouter une chose : les Français m’ont élu en 2007, c’est pour que je les gouverne et je gouvernerai jusqu’à 2012, que ça leur plaise ou non.
C’est ça la démocratie.
CAN
Monsieur le Président, depuis des semaines, l’affaire Bettencourt-Woerth empoisonne l’atmosphère…
NS
Ah, je vois, votre blog est plus intéressé par les ragots que par les problèmes qui intéressent les Français. Et bien, j’vais vous dire : nos concitoyens pensent davantage à leur avenir, donc au régime des retraites qui va leur être appliqué. Le gouvernement va rendre public son projet mercredi…
CAN
Certes, mais la crédibilité du ministre du Travail, monsieur Woerth, n’est-elle pas entamée et de ce fait ..
NS
Eric Woerth est un bon ministre qui n’a pas mesuré ses efforts pour mener à bien cette réforme, la plus importante du quinquennat. Je lui fais toute confiance. La calomnie qui le vise n’atteindra pas sa détermination, ni la mienne. Nous voulons ensemble sauver le régime des retraites par répartition et nous le sauverons. Certes, il y a des choix difficiles à faire. La France traverse une crise très grave et nous devons tous faire des sacrifices.
CAN
Oui, justement, des sacrifices, parlons-en. Les salariés vont devoir travailler plus longtemps et pour une pension plus faible…
NS
C’est naturel. Regardez madame Chirac : elle a dû rechercher un nouvel emploi. A son âge !
CAN
Vos amis de LVMH lui ont trouvé un siège d’administrateur chez Hermès…
NS
Il n’y a pas de sots métiers…
CAN
A 650.000 euros par an ? Les retraités du commerce et de l’industrie n’en demandent pas tant. Vous voyez bien que votre société n’engendre que de l’injustice !
NS
Cessez vos propos populistes qui font le jeu de l’extrême droite !
CAN
Mais c’est bien l’apport de ces voix-là qui a permis votre élection en 2007 ! Revenons aux affaires. Ce sont les milliardaires, membres de votre Premier Cercle, qui financent l’UMP, ainsi que votre dernière campagne électorale.
Qu’en pensez-vous ?
NS
J’vais vous dire : ce n’est pas une bonne chose de diviser les Français entre riches et pauvres. D’après vous les premiers sont mauvais parce qu’ils ont de l’argent. Il en faut de l’argent pour vivre. Chacun souhaite en gagner le maximum. Il n’y a pas de honte à ça.
CAN
Trouvez-vous, monsieur le Président, qu’il est normal de cumuler les fonctions de ministre du Budget et de trésorier de l’UMP ?
NS
Pourquoi pas ? J’suis bien président de la République et président de l’UMP !
CAN
Mais Eric Woerth ramasse l’argent pour votre parti auprès de contribuables qui ont planqué leur magot dans des paradis fiscaux, contribuables qui semblent protégés par son ministère et votre justice…
NS
Vous ne semblez pas avoir le sens de l’amitié. Moi, j’ai des amis. Et entre amis, c’est défendu de se rendre des services ? J’vais pas demander à Vincent (Bolloré) à combien d’Africains, il a donné du travail pour qu’il puisse posséder le superbe yacht qu’il m’a prêté au lendemain de mon élection, ni à mes invités du Fouquet’s, leur feuille d’imposition.
Mais je vois que vous n’aimez que les ragots qui attisent la haine.
On se croirait revenu au temps de l’occupation…Tiens, à ce propos, Liliane (Bettencourt) me disait à propos de son père…
C’est ainsi que s’est terminé l’entretien, sans concession, que nous a accordé le président de la République.
David Pujadas nous excusera d’avoir défloré nombre de sujets qu’il ne manquera pas d’aborder lundi soir, sur France 2.
Avec la même franchise, et comme nous, en pleine liberté...