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Les Echos

 

Silvio Berlusconi essuie une défaite   
cinglante aux élections municipales

Battu dans sa ville natale de Milan, le « Cavaliere » est depuis hier sous le coup d'une enquête pour dépassement de son temps de parole à la télévision. La droite n'a réussi à conquérir ni Naples ni Turin ni Bologne.

"Le drapeau rouge triomphera, vive le communisme et la liberté ! » C'est en diffusant ce chant révolutionnaire que Radio Padania, la voix de la Ligue du Nord, a annoncé hier après-midi à ses auditeurs le résultat, désastreux pour elle, des élections municipales partielles italiennes, alors que les bureaux de vote venaient tout juste de fermer.

Le principal allié de Silvio Berlusconi voulait souligner l'ampleur du désastre et pointer la responsabilité personnelle du « Cavaliere ». Ce dernier a subi la plus grande humiliation de sa carrière en étant battu à Milan, sa ville natale, là même où il s'était lancé en politique en 1994, où la droite régnait depuis deux décennies.

Giuliano Pisapia, soixante-deux ans, a remporté 55,1 % des suffrages au second tour sous les couleurs du Parti démocrate, face à la maire sortante, Letizia Moratti.

 

Rien n'aura pourtant été épargné durant la campagne à cet avocat pénaliste, ancien président de la commission justice de la Chambre des députés. Silvio Berlusconi a dépensé toute son énergie à qualifier d' « écervelés » les Milanais qui seraient tentés de voter à gauche et à faire croire que leur ville allait être transformée en « Tsiganopolis islamique ».

 

Le président du Conseil n'a pas hésité pour cela à dépasser son temps de parole, ce qui lui vaut d'être officiellement sous le coup d'une enquête judiciaire depuis hier, les trois télévisions privées en sa possession ainsi que les deux premières chaînes du service public ayant d'ores et déjà été condamnées à de lourdes amendes.

Enième période de turbulences

Autre symbole fort, le chef du gouvernement a perdu à Naples, qu'il se promettait de reconquérir à coups de promesses -jamais tenues -visant à débarrasser les rues de leurs ordures légendaires. Le coup est rude car la droite était en tête au premier tour et le vainqueur, Luigi de Magistris, l'a finalement emporté non seulement avec 65,37 % des voix mais, qui plus est, avec l'étiquette « Italie des valeurs », le petit parti de l'ancien juge antimafia Antonio Di Pietro, ennemi juré de Silvio Berlusconi.

La gauche l'a également emporté haut la main à Trieste, Cagliari,Novara et Grossetto, allongeant la liste des villes obtenues dès le premier tour, dont Turin et Bologne.

 

L'Italie entre maintenant dans une énième période de turbulences, le président du Conseil ayant fait de ce scrutin un enjeu national. La coalition au pouvoir depuis mai 2008 pourrait vaciller pour de bon, en raison de la colère de la Ligue du Nord, selon laquelle Silvio Berlusconi ne gouverne plus le pays, trop affairé qu'il est à défendre ses intérêts personnels dans les divers procès qui ont repris récemment au palais de justice de Milan.

Des règlements de compte sont aussi très probables au sein de son parti, le Peuple de la liberté, où certains estiment qu'il est temps de changer de leader.

 

Silvio Berlusconi continue, lui, d'agiter la thèse du complot des « magistrats rouges », comme il l'a susurré à l'oreille du président américain Barack Obama au Sommet des chefs d'Etat du G8 de Deauville.

Il s'expliquera ce matin devant le Conseil des ministres convoqué en urgence à Rome.

Guillaume Delacroix,
Les Echos
Le commentaire de
" canempechepasnicolas" :
Certes, il s'agit d'une défaite personnelle de Silvio Berlusconi.
Mais s'agit-il d'une victoire de la "gauche" ?
Rien n'est moins sûr.
Depuis longtemps, le grand patronat italien, Fiat en tête, avait abandonné Berlusconi, considéré "non fiable". Aujourd'hui, la "cofinindustria", le Medef d'Italie, joue "l'alternance" avec "l'opposition" ,parmi laquelle les anciens du PCI, aujourd'hui à la tête de Parti Démocrate,tous acquis à la loi du marché, à la libre concurrence, et donc à "l'Europe".
Ne parle-t-on pas de Mario Draghi, politicien "pur sucre" UE, pour succéder à Jean-Claude Trichet, à la tête de la Banque Centrale Européenne. Rappelons que Mario Draghi est l'ancien numéro 2 de la banque américaine Goldmann Sachs...bien connue, à la fois par ses opérations juteuses au détriment du peuple grec, et  sa proximité avec le pouvoir US, de Bush comme d'Obama.
Ce qui donne à rêver
Tag(s) : #Europe
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