La Canaille, cheminot retraité ne pourra pas participer à l'élection des administrateurs salariés de la SNCF. Est-ce une raison pour autant pour s'en désintéresser ?
Vous imaginez bien que non, il faudrait autre chose pour le faire taire.
La Canaille s'autorise d'user du logo de campagne de son organisation pour expliquer pourquoi si il avait le droit de participer au vote du 05 février il voterait CGT (mais est-ce une surprise ?).
La question est de savoir comment pour le service public échapper à la standardisation de la priorité à droite.
Le mieux n'est-il pas de regarder comment la casse est faite de sinistres mélodies en sous sol, qui tient les instruments, qui distribue les partitions ?
Ses camarades actifs en ce début d'année ayant la tête dans le guidon compte tenu que simultanément à la préparation de cette échéance ils font face à une kyrielle d'agressions fomentée par la direction de l'entreprise.
Comme Canaille le Rouge a eu le temps d'aller jeter un œil sur une de ces facettes techniques qui permet à la direction de l'entreprise publique de pousser les feux de la privatisation. Ne pas le garder pour soi et le mettre au pot commun des arguments qui doivent alimenter le bon résultat de la CGT à ces élections est façon de participer à cette campagne.
Notons de suite que les agressions tout azimut sus mentionnées, répression anti-syndicale comprise se produisent sans que la tutelle publique (ceux que guillaume III appelle affectueusement son actionnaire) ne le rappelle à l'ordre …et donc le laisse poursuivre.
La Loti qui met en place la SNCF de l'après 1983 (celle qui renouvelle la convention de 1937) prévoyait un certain nombre de procédures pour encadrer les textes régissant l'ensemble des procédures de gestion d'une entreprise qui n'appartient pas au gouvernement mais à la nation (les cheminots en particulier en 1995 se sont chargé de le rappelé à un certain Juppé qui n'était pas encore "papyumpéiste". Au final des décrets pris en conseil des ministres après avis du Conseil d'Etat permettaient aux services juridiques de la SNCF d'avancer sur un terrain balisé par la volonté publique.
Cela faisait obstacle dans l'esprit ultra libéral de démantèlement des services publics et il fallait trouver autre choses.
Cela a été le rôle des cabinets d'avocats par essence privés et libéraux, grassement rétribués par les directions de ces entreprises dont la SNCF.
Une remarquable enquête du "Monde Diplomatique" de janvier vient à point nommé pour désosser ce fonctionnement, les auteurs de l'enquête précisant qu'EDF et la SNCF n'ont pas cru devoir donner suite aux demandes de confirmation ou réfutation de l'existence de ces pratiques.
Rien que cela déjà valide le besoin non seulement de disposer d'administrateurs représentants les cheminotes et les cheminots, mais vu la nature des projets et approches des différentes OS, l'expérience en matière d'orientation et défense depuis le tire fond jusqu'à 'orientation stratégique de faire que la représentation de la CGT des cheminots soit la plus importante possible.
C'est ainsi que nous apprenons par cette enquête que "selon le rapport parlementaire rédigé en 2011 par les députés François Cornut-Gentille (Union pour un mouvement populaire, UMP) et Christian Eckert (Parti socialiste, PS), 102 millions d’euros ont été alloués à des prestations extérieures d’audit dans le cadre de la RGPP, dont 20 millions pour sa seule phase préparatoire. « Le principe affiché [de cette réforme] est de faire examiner les objectifs, les dépenses, les résultats et les modus operandi des grandes politiques publiques ministérielles par des équipes d’audit », explique Philippe Bezes, chercheur en sciences administratives et politiques. McKinsey, Boston Consulting Group (BCG), Capgemini, Ernst & Young ou encore Mazars, les gros cabinets de conseil français ou internationaux, participent désormais au processus décisionnel public à titre d’experts.
Cette dynamique, qui s’inscrit dans le cadre des politiques de restriction budgétaire, fut enclenchée au début des années 2000 par le ministère de l’économie, des finances et de l’industrie ; elle doit beaucoup à la formidable concentration du secteur de l’audit privé, engagée dix ans plus tôt, et qui a conduit à l’« émergence de multinationales du conseil ». Celles-ci ont peu à peu développé « des filiales spécifiques “services publics” et des prestations évolutives, d’abord centrées sur l’informatique, puis sur les audits comptables et les réformes de la comptabilité publique et, enfin, sur des réorganisations-débureaucratisations »"
La Canaille aura la cruauté de rappeler qui était aux manettes au début des années 2000, c'est une des autres sous facettes de l'histoire qui rappelle les promesses non tenues d'aujourd'hui.
La réunification du système ferroviaire au sein d'une SNCF service public unique au programme d'un ex-futur ministre reste un objectif, les formes retenues par les héritiers de jospin Gayssot ne rassurent-pas.
Maintenant allons y voir d'un peu plus près :
Les critères de ce qui est baptisé du très anglo-saxon "lean management" qui consiste entre autre à importer dans les sphères de décisions des conseillers en stratégie, cabinets d'audit qui tous sont liés à des cabinets d'avocats d'affaires.
Ces officines ont pour caractéristique de ne pas aller recruter au portes des ateliers du matériel, dans les dépôts gare ou PRS mais exclusivement dans un vivier dont les poissons sont le plus souvent des piranhas façon Copé des silures genre Borloo au service de pêcheur en eaux troublées par les Proglio ou Pepy ou Gallois.
Ces cabinets se sont fait la main, rapporte un certain Michel Guénaire, avocat associé dans ce qui au plan international est devenu une des références mondiales en la matière(Gide-Loyette-Nouel) en préparant un certain nombre d'amendements pour les députés de droite au moment des privatisations sous Chirac dès 19886. Notre homme a cette phrase délicieuse : "Nous avons alors été le Conseil d'État pour ces privatisations, sa cheville ouvrière, tout en élaborant des contrats avec des banques pour leur mise en œuvre".
Parlant du cadre général d'intervention de ces lobbyistes, un membre du Conseil d'Etat maintenant membre du Conseil Constitutionel, pas réputé pour être un sous marin du soviet de la Gare Montparnasse ou de celui des ateliers du Landy, qui fut commissaitre du gouvernement au CA de la SNCF disant "il y a un cheminement officiel, via la profusiond'organismes consultatifs au sein des administrations centrales dans les quelles les intérets économiques et sociaux sont représentés. Et puis il ya des procédés officieux. Les visiteurs du soir, des gens qui sont plus ou moins liés avec les puissants". Venant de Renaud Denoix de Saint-Marc, le propos prend dimension d'un réquisitoire.
Les cabinets en question fort de ses résultats se retrouvent dans tous les mauvais coups : pour GLN, privatisation de la banque postale, Fusion de GDF Suez (privatisation). Mais il ne sert pas que la droite…s'il s'agit de privatiser le cabinet GLN sait se mettre au service de la "gauche", DSK a usé de ses compétences toujours grassement rétribuées et a continué d'œuvrer sous le règne à Bercy de Christine Lagarde.
Où cela devient encore plus intéressant pour la ou le cheminot(e)s qui cherche à comprendre (attention début de comportement subversif) le pourquoi de telle phrase dans un texte réglementaire, tel vocable dans la vie quotidienne scandé comme prière rituelle par les directions et repris par les prédicateurs qui répètent le message en cascade ( le client qui remplace l'usager ou la forme et le cadre de la nomenclature des textes en sont des exemples quasi emblématiques).
En soulevant le coin du rideau on rencontre d'autres cabinet conseil chargé de transposer les directives européennes, d'autre encore qui d'occupe à aider à l'harmonisation des textes.
Voila, au pasage , ce qui a aussi permis de rétrécir le perimètre d'intervention des directions juridiques, des services de contrôle des marchés et autre outils à la fois de gestion et d'assurance déontoilogique)
Bientôt si on ne stoppe pas la machine, au nom de l'harmonisation des conditions de concurrences et de la complémentarité des modes va-t-on avoir la transposition de la priorité à droite de la politique en priorité à droite sur les passages à niveau. Caricature ?
C'est ainsi que rapporte le "Diplo", le Cabinet ADAMAS, un de ces cabinet dont la SNCF a refusé de confirmer si elle usait ou pas de ses services est venu en aide aux président des sociétés d'économie mixte pour entrer dans le champ de la concurrence.
Le dit ADAMAS revendiquant son rôle de poisson pilote auprès de la SNCF pour modeler le projet de directive sur les concessions de services, ce pivot de la casse qui doit imposer de soumettre à la concurrence une nouvelle partie des activités qui vont être au cœur de l'affrontement revendicatif dans l'entreprise.
Et Guillaume III dans sa tournée des popotes ou lors du grand Te Deum de la SNCF pour ses 75 ans annonçant, tel le fameux notaire d'un viager apportant des fleurs à Jeanne Calmant, plus la maison de retraite de la grande dame que la reprise du flambeau du service public. Un Ganelon qui se parfume d'être le rempart face à ceux… qu'il rémunère et entretient pour casser la maison.
Il y a plus que jamais besoin que les cheminots et les usagers puissent non seulement stopper ces opérations mais agir pour que les entreprises publiques soient gérées autrement. Comme les numéros des deux duettistes Cuvillier et Le Branchu sont loin de présenter le minimum de garanties nécessaires.
Comme l'expérience nous rappelle de façon cuisante que la délégation de pouvoir vers des politiques qui font le contraire de ce que pourquoi ils ont été élus et refusent d'écouter les conseils des expertises compétentes en particulier ceux des cheminots, exige de monter le rapport de forces, vous comprenez pourquoi Canaille le Rouge fait campagne et pour qui ?
Plus la CGT des cheminots sera forte et moins les partisans de l'UE du traité de Lisbonne et des traités antérieurs auront les coudées franches. Disons le clairement cet appel d'un retraité toujours cheminot est un acte de légitime défense et celui d'un citoyen offensif pour ses services publics.