L'opinion de notre ami
Bernard FISCHER
sur
Total, l'Elysée, la CGT,
le PS et le PCF/Front de Gauche
Les responsables patronaux, politiques suivent à la loupe la situation.
Essayons d’être aussi attentifs qu’eux.
L’Elysée, la direction de la CGT et la direction Total ont gagné.
Tout a été mis en œuvre pour « faire semblant » de résister à la décision de fermer la raffinerie de Dunkerque.
Faire une grève générale de 48 heures, vite suspendue après le prétendu résultat sur de prétendues négociations. L’objectif est atteint : couper l’herbe sous le pied des salariés de Total, empêchant une véritable riposte nationale, rompre l’isolement de Dunkerque.
Ajoutons, nous y reviendrons, pas un mot du PG, ni du NPA, pourtant partout présents dans les media avec « les régionales », pour aider à défaire ce piège.
Au lieu de dire la vérité aux salariés : unité contre la direction de Total, solidarité avec Dunkerque, opposition à la politique de bouzille des dirigeants de la CGT,
Rien.
Si. La « lutte » pour les transports en commun régionaux gratuits,
partiellement pour le premier, totalement gratuits pour le second…
Pour l’heure Total, c’est donc une victoire de l’Elysée, du patronat et des dirigeants syndicaux.
Pour l’heure, les salariés ne sont pas -encore - en mesure de s’émanciper par leur propre mouvement. C’est la question politique centrale.
L’Elysée et le PS
Ce qui se passe sous nos yeux n’a pas non plus suscité de commentaires, de critiques des dirigeants de la gauche de la gauche. Et pourtant !
Que Charasse remplace Pierre Joxe au Conseil Constitutionnel fait partie d’un héritage politique, du fameux consensus. Rien de neuf.
Par contre, que Didier Migaud remplace Philippe Seguin, membre de la majorité, au poste essentiel de Président de la Cour des Comptes, là c’est un événement politique majeur (à l’échelle de la France s’entend…).
Souvenons nous qu’il fut le co-auteur de la LOLF, qui régit depuis les finances publiques dans le sens du traité de Maastricht, LOLF qui fut votée à l’unanimité des députés ceux du PCF s’étant courageusement abstenus
La Cour des Comptes devient avec le temps le bras armé du Président de la République. Sous le couvert de la neutralité, de l’expertise, il met en avant l’essentiel du combat politique contre le salariat.
Réduction des fonctionnaires, privatisations, etc.
La bataille qui dès le lendemain des régionales va s’engager, c’est bien sûr celle de la lutte contre les déficits.
Les banques et les banquiers sauvés, il faut faire payer la note aux salariés, aux chômeurs, à la jeunesse. En ce sens, la présidence de la Cour des Comptes au PS vise à leur faire prendre en charge directement cette politique.
Au PS, seul H. Emmanuelli a protesté. Tous sont d’accord.
En fait, Didier Migaud président de la Cour des Comptes, c’est la cohabitation sans la dissolution.
Un succès réel
Augmentation du chômage, attaques contre les acquis (contrôleurs du ciel), blocage des salaires, le pays sent qu’après les élections, c’est une politique d’austérité qui va se mettre en place.
Sarkozy doit le faire. Mais il est seul. Il a d’autant plus besoin du PS que sa majorité, sachant qu’il va dans le mur, renâcle, grogne, regarde du côté de Villepin et Juppé.
A quoi servent le Front de Gauche et le NPA dans cette conjoncture ?
Alors qu’ il y a peu, des secteurs significatifs du salariat les considéraient avec sympathie, ils commencent à faire l’objet d’une certaine indifférence et parfois de rejet.
Il faut donner la priorité au débat politique. Mettre des mots sur l’insupportable du système, mettre en espoir une réflexion sur la nécessité du socialisme et de la prise en mains par les salariés de leurs luttes, de leur avenir.
Notons comment des secteurs qui, jusqu’ici n’ étaient jamais entrés en conflit, comme la grève chez IKEA, et bien d’autres très peu ou pas du tout médiatisées, (après la lutte des travailleurs sans papiers), osent et cherchent à déployer leur activité, tant la situation sociale qui leur est faite leur devient insupportable.
Suivons avec intérêt la lutte des enseignants et lycéens du 93.
Là, il se passe quelque chose.
De même, suivons les regroupements engagés par des militants du PG combattant J.L. Mélenchon pour ses méthodes pourries et sa politique de nouvelle union de la gauche.
Plus de cinquante militants de plusieurs départements se sont réunis pour organiser une première riposte.
C’est un véritable succès. Peut-être qu’il y a là un début prometteur. C’est dans tous les cas la crainte des dirigeants du PG qui ont éprouvé le besoin de s’attaquer publiquement aux organisateurs.
Quand les bureaucrates s’inquiètent, c’est souvent bon signe.
Club Socialisme Maintenant
http://www.fischer02003.over-blog.com/article-lucidite-46450931.html