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La colère monte d'un cran au Togo

Les médecins et le personnel hospitalier rejoignent les étudiants dans la grève et leur lutte contre la politique du gouvernement dictatorial de Gnassingbé

 

 

 

 

Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

Nous nous étions faits l'écho de la lutte d'avant-garde des étudiants de l'Université de Lomé contre l'instauration au Togo du système LMD (Licence-master-doctorat) et souligné combien cette lutte, loin d'être catégorielle, visait le cœur du régime néo-colonial et népotiste de Faure Gnassingbé (cf Contestation étudiante de masse contre la réforme LMD au Togo : le pouvoir népotiste de Gnassingbé choisit la répression et ferme l'Université de Lomé en ébullition)

  Les étudiants de la plus grande université du pays, avec ses 40 000 étudiants, avaient massivement répondu à l'appel à la grève lancé par le MEET (Mouvement pour l'épanouissement des étudiants togolais) le 26 mai. Au centre des revendications du mouvement, bien entendu l'abandon du projet LMD mais aussi de meilleures conditions d'enseignement, des bourses revues à la hausse, la rénovation des locaux et surtout la garantie d'une université – ainsi que de transports et de services para-universitaires – gratuite, publique et de qualité.

 

Le pouvoir avait alors décidé de répondre, dans un premier temps, par la force. Envahissement de l'établissement par les forces de l'ordre, gaz lacrymogènes, balles en caoutchouc et matraquage indifférencié. L'assaut policier avait fait des dizaines de blessés graves.

 

Par peur d'une contagion, les autorités avaient alors décidé de fermer jusqu'à l'ordre l'Université de Lomé, dont les étudiants avaient déjà reçu le soutien de la deuxième université du pays, l'Université de Kara

 

Tentant de circonscrire l’incendie, le gouvernement annonçait le 7 juin la signature d'un « accord » entre le gouvernement et les représentants étudiants, marquant la fin du mouvement de grève. Les dirigeants du MEET ont dénoncé aussitôt une manœuvre du pouvoir, reconnaissant seulement qu'un « consensus » a pu émerger sur certains points mais que l'on était loin d'un accord sur le fond.

 

Le mouvement de grève n'a pas cessé, il s'est même élargi, contraignant le pouvoir en faiblesse politique à une nouvelle démonstration de force pour réprimer les manifestations des 14 et 15 juin. Cinq militants et leaders du mouvement étudiant, dont le président du MEET Abou Seydou ont alors été arrêtés, écroués par les forces de police qui les ont soumis à des violences.

 

Loin de s'affaiblir dans la durée comme l'espérait le gouvernement togolais, le mouvement se renforce, notamment en créant les conditions d'une convergence des luttes et de la colère massivement éprouvée par le peuple Togolais envers le régime.

 

Après les étudiants et les professeurs, c'est au tour des médecins et du personnel hospitalier de se mettre en grève à l'appel du SYNPHOT (Syndicat des praticiens hospitaliers du Togo).

 

Les médecins et personnels hospitaliers ont entamé, à partir du 14 juin, une grève de quatre jours massivement suivie, mettant même en péril le bon fonctionnement des hôpitaux et centres médicaux.

 

Les travailleurs de la santé mettent en cause la politique budgétaire de l’État, allouant une part insuffisante de ses ressources à la santé (6% en 2011 contre 10% selon les recommandations de l'OMS). Ils dénoncent une politique du « service minimum permanent », avec des salaires dérisoires poussant les médecins togolais à l'exil et menant à des pénuries de personnel aux conséquences dramatiques.

 

Après un appel à la reprise du travail, sans contrepartie, lancé par le gouvernement, les agents hospitaliers et médecins devaient décider ce lundi 20 mai de la suite à donner au mouvement. Il est fort probable qu'il décide de prolonger le mouvement jusqu'à satisfaction de leurs revendications.

 

Dans un silence médiatique assourdissant tranchant avec le battage médiatique subi en Cote d'Ivoire par exemple, les résistances se fédèrent et les luttes convergent au Togo contre le pouvoir népotiste de Faure Gnassingbé, pion important de la Françafrique en Afrique de l'Ouest.

 

Des potentialités révolutionnaires existent. Elles se heurtent à la répression féroce du gouvernement, soutenu par la France et les pays occidentaux. Elles butent également sur l'absence d'alternative, de perspective révolutionnaire, d'organisation en mesure de faire converger les luttes vers le renversement du régime.

 

Plus que jamais, le Togo comme les autres pays africains ont besoin d'organisations révolutionnaires de libération nationale. Ils ont besoin de Partis communistes forts, indépendants et jouant un rôle d'impulsion et de direction dans les luttes !

 
TEXTE REPRIS SUR
LE BLOG DE JACQUES TOURTAUX
Tag(s) : #Internationalisme
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