TUNISIE :
Elections du 23 octobre 2011:
le programme du PCOT
les enjeux sociaux au coeur de l'élection d'octobre, affirme Hammami,
sur le blog de Nicolas Maury
L'élection du 23 octobre en Tunisie se jouera sur les questions sociales et économiques, estime le secrétaire général du Parti communiste ouvrier (PCOT) Hamma Hammami, qui met en garde contre une polarisation du débat sur l'islamisme et l'identité arabo-musulmane du pays
"Il faut mener la bataille sur les questions essentielles: les droits économiques, politiques, sociaux, civiques, et ne pas perdre de temps à discuter de Dieu", déclare M. Hammami.
"Aujourd'hui, des débats agitent le microcosme tunisien sur l'identité arabo-musulmane de la Tunisie, la question de la religion... Mais les gens veulent des réponses à leurs vrais problèmes: le chômage, la question agraire, l'accès aux services publics, les salaires", ajoute la figure emblématique du PCOT, fondé en 1986 et légalisé depuis la chute du régime Ben Ali le 14 janvier.
Le taux de chômage est de 19% en Tunisie (contre 14% en 2010) et l'économie en récession, avec -3% au premier semestre.
"Dans les régions défavorisées, les gens nous disent: "c'est nous qui avons fait la révolution, et c'est un petit groupe de La Marsa (banlieue chic de Tunis, ndlr) qui en profite", raconte M. Hammami, dont le parti vise "au moins 10% des voix".
Le PCOT a présenté des listes dans les 27 circonscriptions de Tunisie et dans cinq des six circonscriptions à l'étranger pour l'élection de l'assemblée constituante le 23 octobre, premier scrutin dans la Tunisie post-Ben Ali.
"Notre parti jouit d'une grande estime, due à notre passé d'opposant, et à notre programme économique et social, concret, en faveur des pauvres, en faveur de ceux qui ont fait la révolution", affirme M. Hammami, qui n'est pas lui-même candidat, préférant "se mettre au service de toutes les listes".
"Il faut absolument relativiser le fait religieux et travailler sur les vraies questions. Si vous arrivez en disant à un peuple croyant que vous êtes laïques, ou si vous donnez l'impression que vous êtes contre la religion, c'est foutu. Il faut faire de la pédagogie, si l'on ne veut pas que les islamistes gagnent", insiste-t-il.
"Aujourd'hui, des débats agitent le microcosme tunisien sur l'identité arabo-musulmane de la Tunisie, la question de la religion... Mais les gens veulent des réponses à leurs vrais problèmes: le chômage, la question agraire, l'accès aux services publics, les salaires", ajoute la figure emblématique du PCOT, fondé en 1986 et légalisé depuis la chute du régime Ben Ali le 14 janvier.
Le taux de chômage est de 19% en Tunisie (contre 14% en 2010) et l'économie en récession, avec -3% au premier semestre.
"Dans les régions défavorisées, les gens nous disent: "c'est nous qui avons fait la révolution, et c'est un petit groupe de La Marsa (banlieue chic de Tunis, ndlr) qui en profite", raconte M. Hammami, dont le parti vise "au moins 10% des voix".
Le PCOT a présenté des listes dans les 27 circonscriptions de Tunisie et dans cinq des six circonscriptions à l'étranger pour l'élection de l'assemblée constituante le 23 octobre, premier scrutin dans la Tunisie post-Ben Ali.
"Notre parti jouit d'une grande estime, due à notre passé d'opposant, et à notre programme économique et social, concret, en faveur des pauvres, en faveur de ceux qui ont fait la révolution", affirme M. Hammami, qui n'est pas lui-même candidat, préférant "se mettre au service de toutes les listes".
"Il faut absolument relativiser le fait religieux et travailler sur les vraies questions. Si vous arrivez en disant à un peuple croyant que vous êtes laïques, ou si vous donnez l'impression que vous êtes contre la religion, c'est foutu. Il faut faire de la pédagogie, si l'on ne veut pas que les islamistes gagnent", insiste-t-il.
Le parti islamiste Ennahda est, selon les sondages, la première force politique du pays.
"S'ils gagnent, nous nous inclinerons. C'est le jeu de la démocratie. Mais en attendant, nous faisons un profond travail de terrain, des meetings, du porte-à-porte, et notre message passe", poursuit M. Hammami.
Le PCOT veut voir inscrit dans la future constitution tunisienne la garantie des libertés fondamentales, le droit à l'éducation et à la santé gratuites, le droit au logement, l'égalité complète entre hommes et femmes. En matière économique, "nous sommes pour la nationalisation des secteurs essentiels --mines, gaz, électricité--. Nous ne sommes pas contre le secteur privé, mais pour un secteur privé qui sert l'emploi et respecte les droits des travailleurs", déclare-t-il.
En matière institutionnelle, le PCOT défend un régime parlementaire et une réelle décentralisation "qui passe par l'élection dans les régions de conseils populaires ayant un pouvoir exécutif réel", poursuit M. Hammami. "Nous voulons également la réorganisation et l'assainissement des corps sécuritaire et judiciaire", ajoute-t-il.
"Aujourd'hui, la Tunisie est à un carrefour: le processus révolutionnaire continue, mais la contre révolution aussi, et elle gagne du terrain. On ne réussira pas la transition avec les mêmes hommes, les mêmes appareils", conclut-il.
"S'ils gagnent, nous nous inclinerons. C'est le jeu de la démocratie. Mais en attendant, nous faisons un profond travail de terrain, des meetings, du porte-à-porte, et notre message passe", poursuit M. Hammami.
Le PCOT veut voir inscrit dans la future constitution tunisienne la garantie des libertés fondamentales, le droit à l'éducation et à la santé gratuites, le droit au logement, l'égalité complète entre hommes et femmes. En matière économique, "nous sommes pour la nationalisation des secteurs essentiels --mines, gaz, électricité--. Nous ne sommes pas contre le secteur privé, mais pour un secteur privé qui sert l'emploi et respecte les droits des travailleurs", déclare-t-il.
En matière institutionnelle, le PCOT défend un régime parlementaire et une réelle décentralisation "qui passe par l'élection dans les régions de conseils populaires ayant un pouvoir exécutif réel", poursuit M. Hammami. "Nous voulons également la réorganisation et l'assainissement des corps sécuritaire et judiciaire", ajoute-t-il.
"Aujourd'hui, la Tunisie est à un carrefour: le processus révolutionnaire continue, mais la contre révolution aussi, et elle gagne du terrain. On ne réussira pas la transition avec les mêmes hommes, les mêmes appareils", conclut-il.
Programme politique
Pour l'instauration d'un régime démocratique qui consacre la suprématie du peuple tunisien sur ses richesses. Le PCOT est pour
- Un régime parlementaire élu selon le principe de la représentativité proportionnelle.
- L'élargissement du principe de la représentativité proportionnelle sur toutes les institutions nationales et régionales.
- L'introduction du principe de référendum à tous les niveaux pour consacrer le principe de la participation populaire à la prise de décision.
- La garantie de l'indépendance de la justice sous l'égide d'un Conseil Supérieur de la Magistrature élu.
- Séparation de la religion de l'Etat et de la politique.
- La garantie de la liberté syndicale et du droit à la grève en tant que droit inaliénable.
- La garantie des libertés individuelles et générales et le respect des droits de l'Homme.
- La soumission des institutions sécuritaires et militaires au contrôle de l'institution législative.
- L'indépendance totale de l'hégémonie extérieure.
- Le respect des droits des petits agriculteurs, artisans et commerçants à constituer un syndicat indépendant de l'UTICA et de l'Union Nationale des Agriculteurs.
Programme économique
La démocratie politique ne peut avoir lieu sans démocratie économique. C'est dans ce cadre que le PCOT milite pour une économie nationale qui vise le développement du secteur productif industriel et agricole et sa modernisation ce qui nécessite :
- L'annulation des dettes extérieures.
- La nationalisation des secteurs stratégiques. Ils seront gérés démocratiquement par ses salariés.
- Donner la priorité aux investissements dans les secteurs productifs et la protection de la production nationale.
- Réformer le secteur agricole en faveur des petits agriculteurs et les pauvres dans le but d'assurer le développement rural.
- L'annulation des dettes des petits agriculteurs.
- Donner la priorité à la recherche scientifique et technologique.
- Confiscation des richesses acquises illégalement.
- La création de nouveaux projets à forte valeur ajoutée dans les régions.
- La reprise des entreprises publiques privatisées et la nationalisation de celles qui ont été spoliées par les proches de Ben Ali.
- La mise en place d'une nouvelle fiscalité dans le but de protéger la production nationale.
Programme social
Le développement économique n'a pas de sens s'il n'y a pas comme but l'assurance d'une vie digne pour tout le peuple sans distinction. Dans ce cadre, le PCOT oeuvre pour :
- La révision du code du travail.
- L'élimination de toute forme de travail précaire et la titularisation des contractuels.
- Garantir un salaire minimum de 400 dinars.
- Limiter les écarts entre les salaires à travers la révision du système fiscal.
- Imposition de la retraite à des paramètres objectifs qui garantissent l'intérêt des travailleurs : 35ans de travail, retraite à 55ans avec une garantie d'au moins 75% du salaire.
- La lutte contre le démontage des services publics et sa privatisation.
- Lutter contre la spéculation immobilière.
- L'Etat et les patrons cotisent pour l'assurance sociale.
- La révision de la politique municipale et l'amélioration de la situation des quartiers pauvres.
Une politique étrangère indépendante,
Pour l'instauration d'un régime démocratique qui consacre la suprématie du peuple tunisien sur ses richesses. Le PCOT est pour
- Un régime parlementaire élu selon le principe de la représentativité proportionnelle.
- L'élargissement du principe de la représentativité proportionnelle sur toutes les institutions nationales et régionales.
- L'introduction du principe de référendum à tous les niveaux pour consacrer le principe de la participation populaire à la prise de décision.
- La garantie de l'indépendance de la justice sous l'égide d'un Conseil Supérieur de la Magistrature élu.
- Séparation de la religion de l'Etat et de la politique.
- La garantie de la liberté syndicale et du droit à la grève en tant que droit inaliénable.
- La garantie des libertés individuelles et générales et le respect des droits de l'Homme.
- La soumission des institutions sécuritaires et militaires au contrôle de l'institution législative.
- L'indépendance totale de l'hégémonie extérieure.
- Le respect des droits des petits agriculteurs, artisans et commerçants à constituer un syndicat indépendant de l'UTICA et de l'Union Nationale des Agriculteurs.
Programme économique
La démocratie politique ne peut avoir lieu sans démocratie économique. C'est dans ce cadre que le PCOT milite pour une économie nationale qui vise le développement du secteur productif industriel et agricole et sa modernisation ce qui nécessite :
- L'annulation des dettes extérieures.
- La nationalisation des secteurs stratégiques. Ils seront gérés démocratiquement par ses salariés.
- Donner la priorité aux investissements dans les secteurs productifs et la protection de la production nationale.
- Réformer le secteur agricole en faveur des petits agriculteurs et les pauvres dans le but d'assurer le développement rural.
- L'annulation des dettes des petits agriculteurs.
- Donner la priorité à la recherche scientifique et technologique.
- Confiscation des richesses acquises illégalement.
- La création de nouveaux projets à forte valeur ajoutée dans les régions.
- La reprise des entreprises publiques privatisées et la nationalisation de celles qui ont été spoliées par les proches de Ben Ali.
- La mise en place d'une nouvelle fiscalité dans le but de protéger la production nationale.
Programme social
Le développement économique n'a pas de sens s'il n'y a pas comme but l'assurance d'une vie digne pour tout le peuple sans distinction. Dans ce cadre, le PCOT oeuvre pour :
- La révision du code du travail.
- L'élimination de toute forme de travail précaire et la titularisation des contractuels.
- Garantir un salaire minimum de 400 dinars.
- Limiter les écarts entre les salaires à travers la révision du système fiscal.
- Imposition de la retraite à des paramètres objectifs qui garantissent l'intérêt des travailleurs : 35ans de travail, retraite à 55ans avec une garantie d'au moins 75% du salaire.
- La lutte contre le démontage des services publics et sa privatisation.
- Lutter contre la spéculation immobilière.
- L'Etat et les patrons cotisent pour l'assurance sociale.
- La révision de la politique municipale et l'amélioration de la situation des quartiers pauvres.
Une politique étrangère indépendante,
contre l'impérialisme et le sionisme.
Un régime démocratique impose une politique étrangère qui lutte contre l'impérialisme et l'occupation sioniste et oeuvre pour le rapprochement du peuple tunisien avec les peuples arabes. Le PCOT appelle dans ce cadre à :
- La pénalisation de la normalisation avec l'entité sioniste.
- Soutenir le droit des travailleurs dans le monde et des peuples opprimés.
Un régime démocratique impose une politique étrangère qui lutte contre l'impérialisme et l'occupation sioniste et oeuvre pour le rapprochement du peuple tunisien avec les peuples arabes. Le PCOT appelle dans ce cadre à :
- La pénalisation de la normalisation avec l'entité sioniste.
- Soutenir le droit des travailleurs dans le monde et des peuples opprimés.