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  Une affaire  Bettencourt-Woerth

(Mediapart)

Avant d'aborder cette affaire qui fait surface aujourd'hui,
il est bon de poser la qestion :
mais qui est Liliane Bettencourt ?
On connaît une réponse, certes : la femme la plus riche de France, longtemps à la tête de l'Oréal, la firme des cosmétiques, dont elle conserve 30% du capital.
Mais qui en est à l'origine ?
Les médias sont chiches de détails à ce propos. 
 
Alors, "canempechepasnicolas" comble les lacunes.
Liliane Bettencourt est la fille d'Eugène Schueller, le patron, fondateur en 1910, de la firme Monsavon.
 La question se déplace donc : qui est Eugène Schueller ?
Il s'agit d'un patron féru de politique.
A ce titre, il est un des nombreux pourvoyeurs de fonds de la Cagoule, financée également par Hitler et Mussolini et soutenue par de hauts cadres militaires (que l'on retrouvera en juin 40, et après, dans l'entourage immédiat de Pétain). 
Cette organisation terroriste anticommuniste a fait la 'une' des journaux avant-guerre, s'illustrant dans des attentats et des assassinats. C'est de ses rangs que sont sortis Joseph Darnand, le chef de la Milice du régime de Vichy ou Jacques Corrèze, un petit chef collabo que  l'Oréal-Monsavon sauvera du peloton d'exécution, en l'envoyant comme "représentant" chez Franco, à la Libération... 
Mais Eugène Schueller, dans tout cela ?
La politique ne le quitte pas. Durant l'Ocupation, il crée avec Eugène Deloncle, le chef de la Cagoule, le Mouvement Social Révolutionnaire, puis intègre celui de Marcel Déat et de Georges Albertini, le Rassemblement National Populaire, l'un des deux plus grands partis de la collaboration. Il y tient la rubrique économique dans son hebdomadaire.
Il passe sans encombre, comme beaucoup d'autres patrons,  l'époque de la Libération. Et il recrutera, pour diriger la revue de l'Oréal "Votre beauté", un certain François Mitterrand, un ami de son gendre, André Bettencourt, qui fréquente comme lui quelques 'cagoulards', tel François Dalle, le futur directeur général de l'Oréal. 
 Eugène Schueller  fit de Mitterrand un député en 1946.
 
Un parcours qui justifie la création d'une unité de recherche, public-privé, la Fondation Schueller-L'Oréal, qui  a vu le jour ces toutes dernières années, sous les auspices conjoints de cette dernière firme et du Collège de France, avec la béndiction de Valérie Pécresse, ministre des Universités.
 

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Mediapart pousse son avantage. Hier, le site d'info révélait le contenu de bandes audio enregistrées chez Liliane Bettencourt, principale actionnaire de l'Oréal, montrant notamment que la milliardaire entretient des relations privilégiées avec l'Elysée et le couple Woerth. Le scoop a fait du bruit, et a poussé le ministre du travail Eric Woerth à affirmer aujourd'hui sur RTL n'avoir jamais touché d'argent de la part de Bettencourt :

"Enfin, je ne sais même pas de quoi il s'agit." Quant à sa femme, qui travaille dans la structure gérant la fortune de l'héritière L'Oréal, elle "travaille dans le family office de madame Bettencourt. Elle ne le dirige pas, elle y travaille. Elle est salariée, c'est une salariée normale".

Aujourd'hui, Mediapart publie de plus larges extraits des bandes, "portant sur les troublantes relations de la femme la plus riche de France et de son entourage avec le pouvoir politique en place".

 

Pas de nouvelles révélations, pas de nouvelle discussion dévoilée, mais une plus large place faite aux dialogues captés par le maître d'hôtel indélicat, qui avait dissimulé un dictaphone dans la salle de réunion de Bettencourt. Cet employé de maison a été placé en garde à vue mercredi par la police judiciaire, chargée par le parquet de Nanterre d'une enquête préliminaire pour "atteinte à la vie privée".

 

Hier, Mediapart indiquait avoir scrupuleusement trié les extraits publiés :

"Toutes les allusions à la vie privée et à l'intimité des personnes ont bien entendu été exclues. Figurent dans ces verbatims les seuls passages présentant un enjeu public: le respect de la loi fiscale, l'indépendance de la justice, le rôle du pouvoir exécutif, la déontologie des fonctions publiques, l'actionnariat d'une entreprise française mondialement connue."

Pourtant, certains des propos détaillés aujourd'hui par le site laissent une plus grande part à la vie privée, laissant deviner plus de choses quant aux traits psychologiques des protagonistes. Ainsi, un dialogue entre Liliane Bettencourt et Patrice de Maistre, le gérant de sa fortune donne par exemple à entendre une vieille dame diminuée, soit un peu perdue, soit sourde :
 

"- J'ai eu l'Elysée et l'Elysée m'a dit...
-: 
Qui?-: L'Elysée. Le palais de l'Elysée. Le conseil de Nicolas Sarkozy. Il m'a appelé il y a..
.
-: Sarkozy?
-:  Non, son conseiller juridique, à l'Elysée, que je vois régulièrement pour vous
."

 

Dans un autre, ce même gérant, qui dit avoir embauché Florence Woerth, femme du ministre, à la demande de ce dernier, indique le fond de sa pensée sur sa recrue. De manière peu délicate :
- "C'est le ministre du budget. Il est très sympathique, c'est un ami. »

-
  Elle aussi?
-  Moins. Elle se pousse un peu. Elle me fatigue un peu. Elle se trouve un peu femme de ministre. (...) Lui est un type très simple.
"

 

Pourquoi avoir inclus ce passage, qui ne donne pas vraiment d'information décisive ?

"Parce qu'il montre que de Maistre a manifestement très peu d'estime pour Mme Woerth, ce qui corrobore une autre de ces citations, selon laquelle c'est Eric Woerth qui lui a demandé d'embaucher sa femme", réplique Fabrice Arfi, co-auteur de l'article.

 

Effectivement, cet autre extrait est clair :

"Je me suis trompé quand je l'ai engagée. C'est-à-dire quand en fait avoir la femme d'un ministre comme ça, ça n'est pas un plus, c'est un moins. Voilà. Je me suis trompé. Pourquoi? Parce que comme vous êtes une femme, la femme la plus riche de France. Le fait que vous ayez une femme de ministre, chez nous, tous les journaux, tous les trucs disent, euh, oui tout est mélangé, etc., bon. J'avoue que quand je l'ai fait, son mari était ministre des finances (du budget, NDLR), il m'a demandé de le faire."

 

Suite à la médiatisation de ces révélations, Mediapart fait par ailleurs remarquer à @si que l'AFP a effectué une sélection de citations qu'il juge contestable dans sa dépêche reprenant l'affaire aujourd'hui.

En effet, si l'agence cite bien de larges passages sur les relations entre les Woerth et Bettencourt, elle ne signale pas que selon de Maistre, c'est Woerth qui lui a demandé d'embaucher sa femme, ou que le gérant estime que "c'est trop dangereux" de continuer à l'employer.

 

 

http://www.arretsurimages.net/vite.php?id=8362

TEXTE DE Mediapart
REPRIS SUR
 valenton rouge
par BANDERA ROSSA
 
 Woerth accusé d'être au courant d'une possible fraude fiscale de Bettencourt

A quinze jours du
procès qui oppose la fille de la milliardaire et le photographe François-Marie Banier, des enregistrements clandestins laissent entendre qu'Eric Woerth et sa femme auraient pu être au courant d'une possible fraude fiscale de l'héritière de l'Oréal.

Ce lundi matin, le site Mediapart publie
des extraits sonores de ces enregistrements, réalisés entre mai 2009 et mai 2010, par le maître d'hôtel de Liliane Bettencourt.

A l'époque, Florence Woerth était alors chargée de la gestion d'une partie de la fortune de la femme la plus riche de France. De son côté, Eric Woerth était alors ministre du Budget.

Du coup, l'opposition dénonce un conflit d'intérêts...


 
Tag(s) : #Politique française
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