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FACE A LA MAREE NOIRE DE L’INFORMATION

 

Par Jean LEVY

 

Comparée à la marée noire de l’information, qui nous submerge, celle qui menace la Louisiane n’est qu’un vulgaire clapotis passager. En effet, de l’aube au plus profond de la nuit, sur les ondes, à la télé, dans les journaux, se répand le flot de mensonges avérés, de non-dits interdits, des altérations graves à la simple vérité.

Et quelques tentatives d’y faire face se heurtent au mur de l’argent, destructeur des libertés. C’est ainsi que le mensuel LE PLAN B, qui tentait, contre vents et marées, de s’attaquer au PPA, le Parti de la Presse et de l’Argent, vient de sombrer, corps et biens.

 

Et pendant ce temps-là, ce fameux PPA règne en maître et menace, plus que jamais, nos consciences.

Il ,suffit d’écouter les « infos » sur France Inter, de regarder le JT de 20 heures de l’A2, de lire, le soir, Le Monde, (je ne cite que ceux qui me sont quotidiens), pour se rendre compte du saccage organisé de nos modes de pensée Comme les médias ne peuvent pas tout cacher, ils recourent, à l’égal des « élites » qui nous gouvernent, et dont ils sont les porte-voix, à l’hypocrisie et au cynisme les plus purs.

Un vrai festival !

Quelques exemples de ces jours-ci :

Un missile français extermine quatre enfants en Afghanistan. Pour les journalistes aux ordres, ce sont ces quatre victimes qui se sont placées au point d’impact. Donc, pas de « bavure », un simple « accident », thèse non réfutée d’Hervé Morin, le ministre de la Défense.

Parlons de la Grèce.

« Il faut obligatoirement aider ‘la Grèce », nous répètent en boucle les médias « par devoir de solidarité européenne » bien sûr. Et d’ajouter, pour amadouer le badaud :

« D’ailleurs, les milliards prêtés par ‘la France lui rapporteront des centaines de millions d’intérêts ».

« La France » ?

C’est le terme retenu qui désigne les BANQUES de notre pays. Et ce seront elles les bénéficiaires de l’opération. Mais si les médias – et le gouvernement  - utilisaient ce vocable, les banques, cela ferait jaser dans les chaumières. De même aider « la Grèce » signifie, en langage codé, aider les « Banques grecques », filiales, rappelons-le, des banques européennes.

 

D’ailleurs, cyniquement, les médias disent tout de go que le peuple grec rejette « l’aide de l’Europe » et du FMI, et font état d’une colère populaire de masse d’Athènes à Salonique, et des drapeaux bleus étoilés brûlés en place de grève.

Autrement dit, il faut venir au secours des Grecs, malgré eux et contre eux.

C’est aussi l’opinion du PCF, selon la pétition rédigée par Patrick Le Hyaric, qui appelle à faire pression sur Bruxelles pour hâter la fameuse « aide ».

Pourtant, l’addition, pour eux, est plus que salée. C’est la mise en coupe réglée du pays colonisé par la finance internationale

 

Prenons un autre sujet : le programme élaboré par le Parti socialiste. Le Monde affecte d’y détecter une orientation marquée « très à gauche » et s’en inquiète. Pourtant, le PS propose des mesures plus modérées que celles mises en avant, l’automne dernier, par Papandreou et les socialistes grecs, juste avant les élections. C’est ce programme qui les ont portés au pouvoir.

On sait ce qu’il advint des promesses électorales : l’âge de la retraite portée de 53 à 67 ans, deux mois de salaire en moins pour les fonctionnaires, une TVA majorée de 2 points, une mise à mort de la sécurité sociale…

On entend déjà d’ici les propos d’un socialiste porté à la présidence dans deux ans : « La crise, l’endettement de la France et le bilan de Sarkozy nous obligent à pratiquer une politique d’austérité, seule capable d’assainir les finances publiques ».

Adieu le programme !

Et les médias applaudiront en qualifiant l’abandon des promesses « d’ acte courageux »

 

Autre problème : la réforme du système électoral.

Sarkozy, il y a seulement quelques mois, projetait d’imposer aux électeurs, un tour unique, croyant l’UMP, premier parti de France, en état de s’emparer, de cette façon, de la majorité des sièges dans toutes les assemblées. Las, les élections régionales ont mis à bas ce dispositif. Peut importe, le pouvoir, maintenant, vise à supprimer un troisième candidat lors du second tour. De ce fait, serait éliminée toute autre force que l’UMP et le PS : en premier lieu le Front National, susceptible de faire battre, par sa présence au second tour, le candidat du pouvoir. En clair, le système électoral varie en fonction des chances du parti gouvernemental d’obtenir la majorité.

La représentation nationale des citoyens n’est qu’un vain mot.

Pour plus de sécurité encore, il faudrait revenir au « candidat officiel », soutenu par le préfet comme sous le règne du prince président.

Il serait encore plus simple de désigner les futurs élus.

Au nom de la « démocratie », bien entendu.

 

Enfin, la « burqa », parlons-en.

Il faut l’interdire car elle dissimule le visage et cache la réalité des femmes, ainsi encapuchonnées. Tout le monde monte au créneau, toujours au nom des « libertés dans notre démocratie ». Le pouvoir et son UMP, « Ni putes, ni soumises », à gauche comme à droite, chacun défend « le droit des femmes » ainsi menacé.

Que celles-ci soient sous-payées, licenciées en premier, humiliées par les patrons qui n’y voient que main d’œuvre à exploiter sans merci, tout ceci ne provoque aucune mobilisation morale similaire.

Pas de lois contraignantes à l’égard des entreprises.

Et puis quoi encore ?

 

En fait, ce sont les médias et leurs donneurs d’ordres, qui avancent « masqués ». Pas besoin, pour eux, d’enfiler une « burqa » pour camoufler la réalité. Par eux l’atmosphère politique est polluée, la population est engluée dans cette marée noire du mensonge.

Manière de la paralyser pour la neutraliser.

Tag(s) : #Politique
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