Selon les syndicats Solidaires et la CGT des finances publiques, l'argument gouvernemental justifiant les 5800 suppressions d'emplois au ministère de l'Action et des Comptes publics, par le prélèvement à la source, "n'est plus audible".
La réaction syndicale aux suppressions de 5800 suppressions de postes entre 2020 et 2022, au ministère de l'Action et des Comptes publics, ne s'est pas fait attendre. "L'argument du gouvernement qui consiste à mettre en avant le prélèvement à la source pour justifier ces suppressions n'est pas audible, pas acceptable", a déploré Anne Guyot Welke du syndicat Solidaires (premier syndicat à Bercy).
"Les ministres successifs n'ont jamais pris en compte la transformation des missions, de la charge travail qui n'a cessé de croître, sans aucune reconnaissance (...) A titre d'exemple, entre 2012 et 2017, les sollicitations à l'accueil ont augmenté de 39 %". La dématérialisation, "c'est 15 millions de sollicitations de visu chaque année et 32 millions au total (par téléphone et courriel en plus)", a-t-elle rappelé.
La responsable syndicale a par ailleurs confirmé l'appel à la grève des agents des finances publiques à compter du 16 septembre, "journée d'action nationale", avec "un préavis courant jusqu'au 30 septembre, renouvelable". Cet appel a été lancé par son syndicat, ainsi que la CGT, la CFDT et de la CFTC à la Direction générale des finances publiques (DGFip).
"C'est un discours qui n'est effectivement plus audible. Les suppressions continuent alors que les services sont exsangues. Nous absorberons deux tiers de la totalité des suppressions de postes sur le quinquennat (10.000 sur 15.000 dans la fonction publique d'État, NDLR)", a estimé Fanny Decoster (CGT), soulignant que les finances publiques "ont déjà perdu entre 30.000 et 40.000 postes depuis 15 ans".
"Notre inquiétude va beaucoup plus loin car c'est un enjeu de société: ce n'est pas une énième réforme de l'administration mais son démantèlement et la privatisation de nos missions régaliennes", a-t-elle ajouté, pointant "les dangers de confier à des buralistes, sans devoir de réserve ou de probité, le paiement des amendes".
Le ministre de l'Action et des comptes publics, Gérald Darmanin, a annoncé mardi la suppression "d'environ 5.800 emplois sur trois années entre 2020 et 2022" à Bercy, la justifiant par le "prélèvement à la source ou la suppression de petites taxes", visant à "simplifier la vie des Français".