A la suite des élections grecques du 20 septembre, Alexis Tsipras, a retrouvé son poste de premier ministre. Il s’appuiera sur une coalition analogue à celle dont il disposait depuis janvier : celle-ci rassemble les 145 élus de son parti, Syriza, et les 10 députés du petit parti ANEL (droite nationale anti-austérité).
M. Tsipras, qui s’était fait élire en janvier sur l’engagement d’en finir avec l’austérité et la tutelle européennes, a signé, le 13 juillet, un mémorandum avec les créanciers du pays, plus drastique encore que les deux plans imposés en 2010 et 2012. C’est bien cette potion amère – pourtant refusée par 61% des votants lors du référendum du 5 juillet – qu’il s’est engagé à mettre en œuvre, avec son petit partenaire de coalition.
Mais ce dernier n’a pas l’heur de plaire aux socialistes européens. Le chef du groupe des Socialistes et Démocrates au Parlement de Strasbourg, l’Italien Gianni Pittella, a ainsi affirmé : « nous considérons que la décision d’Alexis Tsipras de former un gouvernement de coalition avec le parti de droite Anel est une erreur stratégique qui pourrait avoir un impact négatif sur les réformes à mettre en place en Grèce ».
Selon le site spécialisé Euractiv, le président de l’europarlement, le social-démocrate allemand Martin Schulz, a opiné : « j’ai appelé (Tsipras) pour lui demander pourquoi il renouvelait une coalition avec cet étrange parti d’extrême droite ». Et M. Schulz de poursuivre : « il n’a pas vraiment répondu. Il est très malin, surtout au téléphone. Il m’a donné des raisons qui m’ont semblé plutôt convaincantes, mais au final je trouve toujours cela bizarre ».
M. Pittella a surtout insisté sur le fait que le bon choix eût été « un gouvernement de coalition composé de Potami(centre) et Pasok (parti socialiste)». Une configuration idéale pour mettre en œuvre le diktat européen, a précisé en substance le chef des europarlementaires socialistes.
On en déduit que ce serait tout de même plus simple si les accords de gouvernement dans les différents Etats membres étaient décidés à Bruxelles – ou à Strasbourg.
On éviterait sûrement des alliances « bizarres ». Et on peut même rêver que partout s’instaureraient des « grandes coalitions » à l’allemande. Précisément ce que font les eurodéputés socialistes (S&D) et conservateurs (PPE) qui se partagent moitié-moitié la présidence de l’europarlement…
(Une page d’information et d’analyses sur la Grèce dans l’édition de Ruptures à paraître le 29 septembre 2015).
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