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ELECTION PRESIDENTIELLE
A droite, les rôles sont répartis : alors que d'un côté Alain Juppé, est chargé de capter la mouvance UMPS et centristes, jouant l'homme d'Etat, bon chic, bon genre, toujours calme et ennemi des excès, de l'autre, Xavier Bertrand, qui bat l'estrade en attendant que le chef, Nicolas Sarkozy se découvre, s'excite à prendre Marine Le Pen par la droite...
Faut-il y voir une critique de la part du journal, qui, il y a peu, ne cachait pas son penchant pour Juppé...
C'est Le Figaro qui l'écrit...
Xavier Bertrand, c'est son directeur de campagne qui en parle le mieux.
Invité ce dimanche soir de BFM TV, le candidat des Républicains dans la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie souscrit à ce commentaire fait par Gérald Darmanin en juin dernier : «S'il n'avait pas fait de politique, il aurait eu le profil des Français qui votent FN. C'était un petit assureur d'une ville pauvre de Picardie, il est issu du peuple, il est vraiment populaire».
Lancé depuis trois mois dans la campagne des régionales mais toujours distancé dans les sondages par Marine Le Pen, donnée à 10 points d'avance au premier tour,le maire de Saint-Quentin (Aisne) n'a pas jeté l'éponge. Et en bon gaulliste, il avait un message à faire passer ce dimanche soir: il comprend les électeurs FN, il est proche d'eux, il parle même un peu comme eux.
L'adversaire de Marine Le Pen aurait-il pu être un électeur FN?
«Bien sûr», tranche-t-il sans attendre. «Je viens de Saint-Quentin, une ville où le Front National a toujours fait les scores les plus élevés avec le Vaucluse». Il aurait pu mais ça ne l'a jamais vraiment tenté, pas même quand sa famille politique est au cœur des critiques: «Non, parce que je suis engagé en politique, et je sais que même lorsqu'on se fait enguirlander, il faut entendre et comprendre ce que les gens vos disent».
Pas tenté, donc, mais compréhensif tout de même :
«Bien sûr que je comprends! Ce ne sont pas les Français qui sont responsables à la fois de l'abstention et du vote pour le Front national! Les gens traduisent quoi? Une colère, en nous disant: mais réveillez-vous bon sang!»
«Moi je ne parle qu'aux gens de la région», martèle Xavier Bertrand, qui se dit las des jeux d'appareils. «Quelqu'un m'a dit une fois: C'est pas un p'tiote région, il ne faut pas un p'tiote voix», raconte-t-il, sûr de son succès futur. «Mon seul baromètre, ce sont mes concitoyens», affirme-t-il encore.
Pourtant selon un sondage Odoxa/Le Parisien-Aujourd'hui en France/BFMTV paru ce dimanche, ces derniers donnent leurs faveurs à Marine Le Pen, en tête au premier tour à 36 -37% contre 26% pour le candidat LR. La président du FN l'emporterait au second tour avec 39% en triangulaire devant Xavier Bertrand (32%) et le PS Pierre de Saintignon (29%) (A noter que 31% des interrogés ne se prononcent pas pour l'instant, ndlr). «Oui elle est en tête dans les sondages, mais elle était favorite dès le départ sur le papier. C'est d'ailleurs parce que c'est si difficile que l'on m'a demandé de me présenter», martèle le maire de Saint-Quentin. «Quelqu'un m'a dit une fois: ‘‘On n'est pas pour le FN, on ne peut pas être pour le FN. Mais on est contre les politiques''. Moi j'ai reçu le message 5 sur 5», promet encore l'ancien ministre. Avant d'ajouter un peu plus tard, prudent au sujet de l'opinion: «Moi je ne remets pas en cause les thermomètres»...
En nourrissant l'espoir, peut-être, qu'ils lui deviennent plus favorables.