La sucrerie d’Attin devrait être touchée par ce mouvement reconductible, comme d’autres sites Tereos de la région. PHOTO archives PASCAL BONNIERE
Un préavis de grève a été déposé la semaine dernière, au niveau national, par la CGT, la CFDT et FO. Le mouvement est reconductible. À Attin, il pourrait être suivi. Une première depuis très longtemps.
Les salariés d’Attin n’ont pas participé au dernier mouvement de grève en 2013, lancé alors par la CGT et une partie de FO. Cette fois, l’appel ayant été signé par la CFDT, syndicat majoritaire sur le site attinois, ils devraient, comme leurs collègues du groupe à l’échelle nationale, observer des débrayages de deux heures trois fois par jour dès aujourd’hui, et alors que la campagne betteravière bat son plein. Un mouvement qui pourrait durer plusieurs jours. Localement, les grévistes ne prévoiraient pas, pour l’heure, de bloquer les entrées des camions. Toutefois, la production devrait être ralentie.
Les syndicats entendent dénoncer « l’échec des négociations annuelles obligatoires » (NAO), une disposition du code du travail qui prévoit des discussions, entre autres, sur la revalorisation salariale. « La direction du groupe propose une augmentation à 0,8 % (elle est de 1,8 % chez les deux groupes concurrents, NDLR), contre environ 3 % l’an dernier. La dernière campagne betteravière a pourtant été bonne et la chute du cours n’explique pas tout. Tereos est tout de même un groupe international » défend Jean-Marie Bajot, délégué CFDT à Attin.
« Une revalorisation qui aurait pu être majorée de 0,3 % si l’un des trois syndicats avait signé avant fin juin, précise Jean Delannoy, le directeur de la sucrerie d’Attin. Enfin, si on prend les cinq dernières années, c’est Tereos qui, de loin, a proposé les plus importantes hausses de salaire générant une hausse du pouvoir d’achat de 8,6 %. » Ce dernier évoque aussi un « contexte sucrier difficile » lié à la fin de la protection du marché européen programmée pour 2017, et déjà entamée.
D’autres actions menées le mois dernier
Parmi les autres griefs des organisations syndicales : « Un manque de dialogue social avec la nouvelle direction du groupe » et une ambiance jugée délétère sur certains sites, « même si Attin n’est pas concerné », précise Jean-Marie Bajot.
Le mois dernier déjà, les syndicats avaient mené des actions sur plusieurs sites : dans l’Aisne, à Nesle et à Lille au siège social du groupe.
Du côté de la sucrerie d’Attin, Jean Delannoy s’attend à des arrêts de production ces jours prochains. « Nous étions à 900 tonnes de sucre par jour en ce moment, des rendements très élevés. On pourrait perdre 200 à 230 tonnes par jour. » Si le mouvement devait durer, il pourrait être demandé aux agriculteurs de suspendre l’arrachage des betteraves dans les champs.