Le Nord-Pas-de-Calais-Picardie et la PACA
La stratégie suicidaire pour la France du PS
Dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie, d'après un sondage BVA, publié vendredi 23 octobre, Marine Le pen se dirige vers un triomphe. D'après cette enquête, la présidente du Front national récolterait 42% des intentions de vote dès le premier tour, et l'emporterait avec 46% des voix au second, en cas de triangulaire, loin devant le Républicain Xavier Bertrand (29%) et le socialiste Pierre de Saintignon (25%).
Matignon compte sur le front républicain. "Tout devra être fait pour l'empêcher. (...) Je vous donne rendez-vous le soir du premier tour", a-t-il déclaré , invité du Bondy Blog.
En clair, Valls préconise soit la fusion de la liste PS avec celle de la liste "Les Républicains" , arrivée en seconde place, soit le retrait pur et simple du PS et l'appel à voter pour Xavier Bertrand, tête de liste de LR, et ancien ministre de Sarkozy.
Dans les deux cas de figure, les électeurs qui se sont exprimés pour la liste socialiste, sont appelés à voter pour Xavier Bertrand pour le faire élire.
Mais au-delà des étiquettes, il y a le programme, et sur ce plan, Xavier Bertrand ne cache pas ses objectifs.
Deux quotidiens rapellent l'essentiel de la politique que le candidat de droite préconise :
Quant au statut privilégié de la fonction publique, Xavier Bertrand ne veut le garder que pour "les fonctions régaliennes de l'Etat : police, justice, éducation". Pour le reste, il préconise "que les règles de droit privé s’appliquent à la fonction publique", notamment dans tout ce qui relève de l'administratif.
L'élu envisage aussi de développer les partenariats privés publics, déléguer la recherche d'emploi à des opérateurs privés plutôt qu'à Pôle Emploi mais aussi fusionner les départements et les régions et de repousser l'âge de la retraite pour tous à 65 ans. "À la clé, ce sont des milliards d’euros d’économies chaque année. Et un alignement du public sur le privé constitue également des milliards d’économies. "
Xavier Bertrand : «Sur les retraites, je veux aller beaucoup plus loin que Fillon et Sarkozy»
Il préconise
L'unification de tous les régimes, parlementaires, fonctionnaires, privé, régimes spéciaux également. .
Ses principales propositions
- Diminuer les effectifs des 3 fonctions publiques
- Limiter le statut de fonctionnaire aux fonctions régaliennes. Pour les autres, recourir à un contrat de droit privé
- Instaurer un droit d’option pour les fonctionnaires : soit ils gardent leur statut et leur salaire, soit ils renoncent à leur statut moyennant des augmentations de salaires
- Imposer 3 jours de carence dans la fonction publique
- Sortir définitivement des 35 heures : la durée légale du temps de travail serait supprimée et négociée dans chaque entreprise en préservant les heures supplémentaires défiscalisées
- Baisser le coût du travail, réformer le Code du travail
- Passer à un système mixte de retraite par capitalisation et répartition
- Immigration : réformer le Code de la nationalité. « Le droit de la volonté doit remplacer le droit du sol »
- Revoir les règles de prestations familiales pour les non-européens
- Réécrire voire abroger le mariage pour tous. Xavier Bertrand se positionne contre l’adoption, la PMA et la GPA pour les couples homosexuels.
De plus...
Soucieux de ne pas laisser à Marine Le Pen le monopole de la fermeté sur les migrants, Xavier Bertrand a dégainé une proposition appelée à marquer les esprits: l'envoi de l'armée à Calais pour soutenir les forces de l'ordre face à l'afflux de réfugiés. "N'importe quoi, ce n'est pas le rôle de l'armée", a écarté la candidate FN.
Le même scénario est envisagé à Matignon et à l'Elysée pour la région PACA, où la droite est menée par Christian Estrosi, un ancien du Club de l'Horloge, qui ne fait pas mystère de ses options encore plus ultra, si c'est possible, que celles de Xavier Bertrand.
Ainsi, les électeurs des liste PS au premier tour sont priés de ratifier la politique ultra-droitère des candidats de LR, pour faire échouer Marine Le Pen...au nom du "danger de l'extrême-droite" que celle-ci représente !
Telle est le choix, non seulement de Valls, mais celui de François Hollande et du gouvernement PS.
On peut se demander les vraies raisons de l'inconséquence de cette position, qui ne peut que heurter une grande part de l'électorat socialiste.
Déjà, Pierre de Saintignon, qui mène leur liste au premier tour, accuse Xavier Bertrand de courir "après Marine Le Pen tous les jours".
"Voter pour M. Bertrand, c'est voter pour Madame Le Pen", a-t-il résumé.
Alors pourquoi envisager une telle stratégie suicidaire pour le PS ?
Faudrait-il se poser la question : le PS a-t-il le choix de ses alliances, dans le cadre de ses engagements européens, pour faire échec par tous les moyens à un mouvement, le Front national, qui base sa propagande sur l'ndépendance nationale et la souveraineté populaire, même si le flou de ses réelles intentions, laissent penser que Marine Le Pen n'envisage pas réellement de rompre avec l'Union européenne ?
D'autre part, la proximité des dirigeants du PS avec l'oligarchie financière mondialisée, en premier lieu celle de Wall Street, conduit ces dirigeants, face à la réduction de leur base électorale et à la montée de l'exaspération populaire, à envisager un front commun européiste avec la droite, une grande coalition comme en Allemagne comme stratégie de recours.
Et face à tous ces dangers, l'expression d'une volonté nationale d'indépendance, de souveraineté populaire et de démocratie est plus que jamais nécessaire et urgente.