Les grèvistes durcissent leur mouvement
Les négociations entre grévistes et direction sont dans l'impasse à la clinique du Pont de Chaume et depuis lundi, elles sont totalement rompues. Hier matin, la colère est montée d'un cran dans les rangs des grévistes, qui ont découvert que leur fiche de paie d'octobre était déjà amputée d'un tiers des jours de grève. Une nouvelle déception, qui ne va pas dans le sens d'un règlement rapide du conflit. «La direction n'a pas tenu compte de nos demandes et n'a pas respecté le préalable à la négociation, contrairement au protocole d'accord qui avait été établi avec le médiateur» rappelle Lina Desanti, secrétaire générale UD CGT 82, qui soutient ce mouvement de révolte féminin.
Les femmes montent au créneau
En effet, les grévistes dans leur grande majorité sont des femmes, des mères de famille courageuses, qui veulent seulement travailler dans des conditions décentes : «La direction et certains médecins entretiennent la peur chez les patients» explique une poignée de grévistes. «Nous, on veut leur dire que si on est là c'est aussi pour eux. On a choisi ce métier de soignante, infirmière, aide-soignante pour soigner les gens correctement. Depuis quelques années, nos conditions de travail se sont dégradées et on nous prive de cette humanité et de ce temps d'écoute qui sont essentiels à nos métiers. On est en grève et on n'insulte pas les gens, on n'agresse personne et on laisse travailler les non-grévistes. On est là juste pour défendre nos droits et le métier qu'on a choisi. Malheureusement, aujourd'hui, on travaille dans l'insécurité et certains soignants sont en souffrance, car on veut faire entrer 24 heures en 12 heures. C'est insupportable, pour nous et pour les malades, alors on va se battre jusqu'au bout !» lancent-elles déterminées. Hier, en début d'après-midi une délégation de grévistes était reçue par le préfet qui a renouvelé son souhait d'une reprise du dialogue social avec la direction pour sortir du conflit. Il a également rappelé les responsabilités qui lui incombent, à savoir la sécurité des patients. Les réquisitions vont donc se poursuivre pour répondre aux besoins d'urgence.
Pour le dialogue, ça semble mal parti. Le mouvement de grève devrait donc se durcir encore un peu plus aujourd'hui à la clinique du Pont de Chaume, qui devrait être complètement bloquée, à l'exception de la dialyse.