MULHOUSE
Où la preuve est faite que les accords dits "compétitivité emploi " arrachés par le patronat aux salariés et approuvés par les dirigeants de la CFDT, le couteau sur la gorge, loin d'être un moindre mal pour "préserver" l'emploi ne font qu'encourager ledit patronat dans son offensive contre les droits des travailleurs et contre l'emploi.
La presse fait état ce matin d'une annonce à venir de la direction PSA sur
la fermeture d'une des deux lignes de production des usines de Mulhouse et,
peut-être, de Poissy.
Comme souvent, c'est par la presse que les salariés, les premiers
concernés, apprennent ce genre d'information.
Même si rien n'est pour l'heure confirmé, ce genre de "rumeur" circule dans
l'usine depuis quelques semaines, avec plusieurs scénarios possibles. L'un
d'eux envisagerait l'arrêt - pour un temps indéterminé - de la ligne du
système 1 (C4/DS4) en vue de travaux (d'investissements) avant le lancement
prévu à Mulhouse d'un nouveau modèle de la plateforme EMP2 (plateforme DS4).
Lors des discussions dans le cadre du "nouveau contrat social" (accord de
compétitivité) signé par 4 syndicats le 24 octobre dernier, M. Varin
n'avait pas caché qu'en-deçà de 250.000 véhicules/an, le maintien de 2
lignes de montage serait posé (pour Mulhouse et Poissy).
Rappelons que cet accord de compétitivité se traduit par de nombreux
sacrifices pour les salariés - blocage des salaires pour plusieurs années,
baisses de primes, flexibilité à outrance et mobilités obligatoires entre
sites du groupe.
Moins d'un mois après cette signature, on constate qu'en échange de ces
sacrifices bien réels, les prétendus engagements de la direction ne sont
que du vent au regard de ce projet d'arrêt d'une ligne de montage.
Si cela devait se confirmer, cela aurait des conséquences sur l'emploi de
milliers de salariés à Mulhouse, qui a déjà vu ses effectifs diminuer d'un
millier en 1 an, mais également chez les sous-traitants.
L'annonce par la direction PSA du "maintien des sites" est une coquille
vide : elle continue de plus belle à vider les usines de ses effectifs.
Au passage, il faut noter que c'est M. Varin qui fixe ce seuil de 250.000
v/an en-deçà duquel la question du maintien de 2 lignes de montage est
posée. Mais qui décide de la production annuelle d'un site, si ce n'est la
direction ? Qui décide des modèles attribués, si ce n'est la direction ? Et
d'où sort ce chiffre de 250.000 ? Il y a 13 ans, la production annuelle du
site de Mulhouse était de 450.000 v/an, et l'usine employait 14 700
salariés. Les moyens industriels existent toujours pour une telle
production. Les emplois, eux, ont été massacrés.
Cet accord de compétitivité, suivi de cette offensive contre l'emploi
démontre que les salariés ne peuvent avoir aucune confiance dans le
discours de la direction PSA qui tente de faire croire à toute l'opinion
que le niveau de l'emploi et le maintien des sites sont sa préoccupation.
La compétitivité qu'on nous sert à toutes les sauces est un poison pour les
salariés, qui se traduit par moins d'emplois, moins de salaire, et plus de
travail pour chacun. En réalité, seul compte l'appétit des actionnaires.
Pour la CGT PSA Mulhouse,
Julien Wostyn