Clicanoo, 10 novembre 2015 :
L’intersyndicale CGT-CFDT-FO-FSU-Solidaires-FAEN a relancé lundi la grève générale pour « l’égalité des droits, la solidarité et une vraie justice à Mayotte », à l’occasion de l’arrivée en fin de journée de la ministre des Outre-mer, George Pau-Langevin dans le département.
Entre 700 et 800 agents des différents services publics et d’entreprises privées, selon les organisations syndicales, se sont retrouvés le matin à Mamoudzou en Grande Terre avant de se rendre à l’aéroport de Pamandzi en Petite Terre munis de drapeaux et pancartes revendicatives.
Ils ont légèrement chahuté la ministre des Outre-mer, en visite sur l’île pour moins de 48 heures, a constaté une photographe de l’AFP.
Par ailleurs, l’utilisation par Mme Pau-Langevin d’un jet privé pour le trajet La Réunion-Mayotte a été révélée par la chaîne de télévision Antenne Réunion.
Selon ce média local, ce déplacement aurait coûté 50.000 euros, un prix que le ministère a assuré à l’AFP être « surévalué », sans plus de précision.
Selon une source proche du dossier, le coût avoisinerait les 40.000 euros.
« Il n’y a aucunement lieu à une polémique », a tranché Mme Pau-Langevin dans un droit de réponse adressé à Antenne Réunion.
L’affrètement « dans le respect strict du code de marché public de l’Etat » est justifié par « un agenda contraint » que ne permettaient pas d’honorer les vols réguliers, explique la ministre dans ce courrier que l’AFP a pu consulter.
De plus, ce déplacement a été programmé au nom des « engagements pris dans le cadre du pacte de Mayotte 2025 » en cours de rédaction et en raison du « contexte social actuel », ajoute-t-elle.
En effet, la tension sociale est remontée à Mayotte ces dernières semaines. Les syndicats se disent « déçus de constater qu’il n’y avait quasiment rien d’abouti fin septembre » alors que des discussions sont en cours « depuis le mois de mai dernier », a expliqué à l’AFP Yan Duroza, délégué SNES/FSU.
« C’est pourquoi (…) ils ont décidé de créer un rapport de force par ce mouvement de grève », a poursuivi M. Duroza.
La même intersyndicale avait réuni entre 2.000 et 3.000 manifestants le 3 novembre pour revendiquer « l’égalité des droits » par rapport au reste du territoire français.
L’intersyndicale demande entre autres d’agir pour augmenter « l’attractivité du territoire pour les fonctionnaires » afin d’obtenir « un service public de qualité à Mayotte » ; d’appliquer le droit commun en matière de code du travail ou encore l’égalité des salaires, a indiqué M. Duroza, insistant pour « que Mayotte n’ait pas de dérogation particulière (…) que le droit commun s’applique ici ».
« Nous tenons à ce que la visite de la ministre soit un moment où elle puisse dire que le gouvernement nous a entendus et qu’il va agir dans le sens de nos revendications », a-t-il ajouté.