Soixante pour cent de salariés en grève à la chambre d’agriculture de la Lozère : « La chose est inédite, selon Michel Vieilledent, délégué syndical CFDT. Cette maison est d’ordinaire calme. » Les grévistes se sont rassemblés devant le bâtiment sur le parking de l’avenue Foch ce vendredi matin. Et ils ont vu passer les élus du bureau qui venaient en réunion.
« L’accord sur le temps de travail a été dénoncé par notre employeur, nous sommes sous la menace d’une application des 35 heures par semaine sans récupération, et ce dès le 1er avril. » Dans l’affaire, la petite cinquantaine de salariés de la chambre serait astreinte à 7 heures de travail quoditiennes et perdrait 12 des 23 jours de RTT actuels.
« Dans nos métiers de terrain, ce n’est pas du tout réaliste ; nous sommes déjà tous en dépassement d’horaires, complète de son côté Nicolas Milly, représentant du personnel. Nous demandons une prolongation de l’accord en place en attendant une négociation nationale qui est aujourd’hui bloquée. »Car c’est bien là que le bât blesse. Selon le syndicat CFDT, les responsables de la chambre d’agriculture auraient dénoncé l’accord départemental pour faire pression sur la commission paritaire de l’assemblée permanente des chambres d’agriculture (APCA). « Les accords nationaux sont déclinés ensuite par département. Cette fois, nos employeurs ont fait le choix de dénoncer l’accord localement pour faire pression sur le national », précisent encore les deux syndicalistes.