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EN FRANCAIS
Il s’agit de partis de droite, impérialistes, ayant soutenu les guerres étrangères qui ont provoqué la crise des migrants. La social-démocratie a toujours été un agent de la classe dirigeante auprès du mouvement ouvrier, estime Gearoid O'Colmain.
Les dirigeants politiques européens de gauche ont tenu un meeting à Paris sur de pressantes questions, y compris sur les réformes économiques et l’attirance pour l’extrême droite qui se propage en Europe.
Le président français, François Hollande, a présidé cette réunion à laquelle ont assisté le chef de la politique étrangère de l'UE Federica Mogherini, le président du Parlement européen Martin Schultz et le Premier ministre grec Alexis Tsipras. La réunion a eu lieu alors que l'Europe doit finaliser un accord sur les migrants la semaine prochaine, pour renvoyer des milliers de réfugiés en Turquie.
RT : Comment pourriez-vous qualifier cette réunion ? Pourquoi voit-on les leaders européens de gauche se réunir à Paris ?
Gearoid O'Colmain : Il s’agit pour les leaders socio-démocrates de se rencontrer à Paris pour essayer de trouver un moyen de formuler un programme qu’ils pourront «vendre» à leur électorat, afin que les partis au pouvoir – comme le parti socialiste – puisse être réélu. Et pour que les partis tels que Syriza, avec Tsipras, puissent prétendre servir les intérêts de la classe ouvrière.
Le gouvernement d’Hollande a été l’une des administrations les plus belliqueuses de toute la guerre en Syrie
Cette réunion a pour objectif de discuter réellement de la stratégie à adopter pour leurs élections. Ce rendez-vous n’a rien à voir avec une idéologie de gauche. Ces partis sont de droite, ils sont impérialistes et ils soutiennent tous les guerres étrangères qui ont provoqué la crise des migrants. La démocratie sociale a depuis toujours servi d’agent de la classe dirigeante à l’intérieur du mouvement ouvrier. La fonction de gens comme Hollande, Tsipras et Corbyn est de vendre le capitalisme aux travailleurs. Et le problème est bien sûr que les travailleurs, en France, ne marchent pas.
Mais, ces travailleurs n’ont pas de représentation politique cohérente qui pourrait rassembler tous les facteurs à l’origine de leur misère, pour expliquer pourquoi, en fait, ils sont confrontés à de telles difficultés. Parce que d’un côté, vous avez les déclarations de ces partis, telles que «nous désirons les frontières ouvertes. Les réfugiés sont les bienvenus.» De l’autre, dans les faits, ils soutiennent tous la poursuite de la guerre en Syrie. Et le gouvernement d’Hollande a été l’une des administrations les plus belliqueuses de toute cette guerre.
Donc, on parle ici en essence d’un gouvernement français qui est en réalité néo-conservateur et de droite, tout en prétendant craindre la montée de l’extrême droite. Je me demande si on peut être encore plus à droite que le gouvernement d’Hollande. C’est un gouvernement qui parle des droits de l’homme et décerne une légion d’honneur à un prince saoudien. On dirait une blague. Donc, cette réunion est une tentative de ces hommes politiques de rester au pouvoir ou de s’en emparer.
RT : La crise des migrants fait aussi partie de l’ordre du jour, mais Hollande dit que l’UE ne doit pas faire de concessions à la Turquie en échange de l’endiguement de l’afflux de migrants. L’Europe pourra-t-elle parvenir à un accord ?
G.C. : Hollande a évoqué l’importance des droits de l’homme, mais bien sûr, cela fait partie de la propagande de l’Etat français. L’Etat français vend en continue cette notion de droits de l’homme. J’ai déjà évoqué le fait qu’ils ont décorés les coupeurs de tête saoudiens, les réprésentants du royaume le plus despotique au monde. Donc ce simple fait nous indique que lorsqu’Hollande dit qu’il est important de ne pas faire de concessions à la Turquie quand on en vient à parler des droits de l’homme, c’est tout simplement ridicule. Je ne pense pas que le nouvel accord avec la Turquie va changer quoi que ce soit. Les Turcs demandent en fait beaucoup plus. Ils veulent tout le temps davantage d’argent. Le régime turc soutient ouvertement Daesh en Syrie. Ils soutiennent ouvertement le Front al-Nosra. Cela a été démontré maintes et maintes fois. Bien sûr qu’on ne peut pas se fier à eux. Les pays qui ont réellement peur en ce moment sont les Balkans, puisque de nombreux pays des Balkans ne font pas confiance au régime turc, d’une part car ce dernier soutient Daesh et le terrorisme, et d’autre part à cause de leur histoire coloniale. N’oublions pas que les pays des Balkans faisaient partie de l’empire Ottoman et qu’on y trouve toujours de très graves problématiques d’ordre ethnique.
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