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captures d'écran (source:site cgt 51ème congrès)

captures d'écran (source:site cgt 51ème congrès)

 
 
 
 

C’est au groupe musical Zabo qu’il revenait de donner le ton du congrès dans une interprétation pétillante d’une chanson de Georges Moustaki « je voudrais sans la nommer vous parler d’elle », une chanson écrite en 1969 à la gloire de la révolution permanente !

Un cran en dessous du symbole, le secrétaire de l’UD des Bouches du Rhône dans son discours d’accueil faisait applaudir les luttes emblématiques menées sur son territoire, en particulier celle des Fralib.

Puis vint le temps des élections des commissions, avec l’intégration de délégués qui se présentent en complément des membres désignés par la direction confédérale. Dans une ambiance bonne enfant. Plus tendu, le bureau de congrès renvoi à mardi matin l’intégration de trois propositions de délégués : ouverture de la commission des candidatures à la CE confédérale aux délégués, création d’une commission « résolution d’actualité » et débat de deux heures sur l’actualité de la lutte contre la loi El Khomri.

La commission des mandats donne quelques éléments sur la composition du congrès. Et valide la double désignation fédération/union départementale en reconnaissant qu’une vingtaine de cas ont fait problème. Un délégué s’est plaint, à juste titre, du risque que les syndicats soient dépossédés de leur congrès. La FERC (Fédération de l'éducation, de la recherche et de la culture) intervenant pour se plaindre de l’exclusion, par l’UD 71 (Saône-et-Loire), du délégué qui devait porter les voix de sept syndicats départementaux de l’éducation...

A noter un léger recul de la féminisation à 41% des congressistes. Et si 55% des délégués viennent du privé, seulement 22% sont ouvriers pour 36% d’ICT.

Les salutations soporifiques de la CES et de la CSI ne furent l’objet d’aucune réaction de la salle. En revanche l’annonce des invités présents furent un moment très réactif : Lepaon fut copieusement hué alors que Thibault et Viannet furent applaudis. L’UNSA et plus encore la CFDT furent huées alors que la FSU fut modérément applaudie et l’UNL vigoureusement saluée. Au PS le record des huées avec bronca pour le retrait de la loi travail alors que le PRG passa au travers des gouttes (faute d’être identifié probablement par les congressistes...). LO fut applaudie poliment et le PG aussi, Mélenchon suscitant un surcroit d’applaudissements tempéré par quelques sifflets... La LDH, la CNL et le Mouvement de la Paix furent salués également par les congressistes.

Le discours de Martinez, clou de la première journée, reçu un bon écho.Habilement, il n’oublia personne, des syndicalistes réprimés (les Goodyear et Air-France seront accueillis jeudi pour un temps spécial libertés syndicales ajouté à l’agenda du congrès) aux grévistes de Mayotte. De la continuité syndicale des retraités à la Palestine, de la Grèce à Nuit Debout... en passant par les 32h qui pourraient créer plus de quatre millions d’emplois.

Sur les sujets brûlants il se montra également habile et fin :

Sur la CES et la CSI, il déclara que la CGT devait apprendre des autres expériences sans renoncer à défendre ses principes sans provoquer de réaction de la salle.

Sur la lutte contre la loi Travail, il répéta que la grève générale ne se décrète pas mais précisa qu’elle se construit dans les AG dans les entreprises et qu’il faut mettre la grève en débat, y compris la grève reconductible (faibles applaudissements dans la salle). Ce qui n’est pas faux sauf qu’il est plus facile de la mettre en débat avec un appel clair des directions confédérales...

Sur le syndicalisme rassemblé la salle fut plus réactive mais il se livra à une autocritique qui infléchie l’interprétation du document d’orientation dans le bon sens. Martinez affirma en effet que la recherche de l’unité était juste en soi mais qu’après le 45° congrès de 1995, la CGT a commis une erreur d’avoir privilégié la CFDT. Précisant que contre la loi travail la CGT a proposé à tous mais n’avance qu’avec les syndicats qui partagent l’objectif du retrait de la loi. Si l’on oublie le premier communiqué signer avec la CFDT et consorts, la séquence lui rend en effet justice.

Curieusement le discours de Martinez ne s’est pas achevé sur le point d’orgue du 28 avril mais sur les questions de fonctionnement de la CGT. La nécessité de réformer nos structures, martelant qu’une décision prise collectivement doit s’imposer à toute la CGT. Le débat qui s’ouvre sur les nouvelles structures régionales, qui risquent de devenir des superpréfets contre l’autonomie des syndicats et contre le fédéralisme est donc placé au cœur des travaux du congrès.

Le 19 avril 2016

 

SOURCE:

 

La CGT a certes d'énormes problèmes à résoudre, à commencer par des questions d'orientation et de stratégie en phase avec les enjeux auxquels sont confrontés les travailleurs et la nécessité dans l'immédiat de conduire l'actuel mouvement contre la loi travail à la victoire, c'est-à-dire au RETRAIT !

Mais avec les « grands » médias le décor est planté : la principale préoccupation du congrès et des délégués serait de garder la première place dans le monde syndical qui de surcroît serait menacée par ... la CFDT. Cette dernière pouvant bien sûr compter sur le PS et le MEDEF pour l'aider secrètement dans les consultations électorales de l'année 2017. Ce qu'ils se gardent de révéler!

Les délégués ne s'y sont d'ailleurs pas trompé qui ont hué copieusement les représentants du PS et de la CFDT égarés dans le congrès.

En même temps silence sur les politiques régressives mises en oeuvre par la droite et à présent le parti socialiste et l'agression générale contre les conquis sociaux : c'est ça le devoir d'informer.

Toutes choses qui n'étonnent pas au fond et qui soulignent la responsabilité des militants.

Le vrai décor : celui des luttes et de la résistance

Et c'est le secrétaire de l'Union départementale des Bouches-du-Rhône, Olivier Mateu qui en allocution de bienvenue va rappeler la permanence de l'affrontement avec le capital et les forces qui le soutiennent en France et dans la région. Du Front populaire avec ses conquêtes en passant par les initiatives de réquisition des entreprises stratégiques à la Libération jusqu'aux luttes présentes de résistance à la casse des entreprises et des services publics avec la lutte emblématique des Fralib.

L'allocution d'ouverture de Philippe Martinez :

Elle va réaffirmer les orientations actuelles de la CGT  dont on retiendra les traits saillants suivants :

- Si la CGT est attaquée comme elle est c'est qu'elle est bien vivante

- La répression contre ses militants (Goodyear, Air France ...), les attaques contre les Bourses du travail attestent de la vindicte  de la droite, du MEDEF et du pouvoir contre la résistance des travailleurs

- La loi travail, Sarkozy applaudit, le MEDEF en rêvait et Hollande veut le faire

- La CGT ne peut cependant se cantonner à la contestation et nos idées progressent comme c'est la cas des 35 heures

- Pas de syndicalisme d'experts et nécessité pour les militants et les délégués de rééquilibrer à tous les niveaux le temps passé dans les institutions et celui avec les salariés (risque d'institutionnalisation)

- Besoin de reconstruire un secteur industriel public et donc de nationalisations

...

Mais c'est sur deux questions que Philippe Martinez va insister  et qui il l'avoue font débat dans la CGT comme les vives réactions de la salle vont d'ailleurs en attester :

La question de la stratégie et de la convergence des luttes :

sur ce point  Philippe Martinez s'en tient à des généralités (écart d'aucune forme y compris la grève générale reconductible les salariés étant  appelés à décider en dernière instance) sans aborder la responsabilité concrète et immédiate du congrès lui-même d'avoir à prendre une décision sur l'issue de la bataille engagée contre la loi travail.

C'est d'ailleurs ce qu'un intervenant mandaté par son organisation rappellera un peu plus tard en insistant sur le fait que le congrès est attendu par l'actualité et en appelant à l'organisation d'une discussion de trois heures sur cette seule question conclue par une décision et une motion d'actualité.

On notera que la présidente de séance s'est empressée de renvoyer la décision au niveau du Bureau du congrès de ce mardi matin et on attend avec beaucoup d'impatience et d'attention la décision qui sera prise à l'égard de cette proposition.

La question de l'unité et du « syndicalisme rassemblé »,

orientation qu'il va tenter de justifier au final à l'instar du document d'orientation qui affirme l'attachement viscéral de la CGT au dit « syndicalisme rassemblé ». Tout en reconnaissant pour la première fois l'erreur d'une relation exclusive et privilégiée avec la CFDT. Il est vrai que l'accueil du congrès à la présence d'une délégation de la centrale de Laurent Berger ne laissait place à aucun doute sur le sentiment profond des militants.

Il s'agit donc de justifier en particulier l'attitude de la direction confédérale dans la conduite de l'action contre la loi travail.

Il s'agirait d'avancer avec certains (la CFDT n'est-ce pas?) sans en faire un partenaire privilégié, de travailler avec tout le monde sans écarter personne et au final de poursuivre avec tous ceux qui le souhaitent par exemple sur la base du retrait de la loi.

Mais c'est un peu refaire l'histoire dans la mesure où la première intersyndicale nationale qui regroupait effectivement tout le monde, donc y compris la CFDT n'avait pas fixé l'objectif du retrait de la loi et avait cantonné le contenu revendicatif à la contestation du plafonnement des indemnités en cas de licenciement abusif en renvoyant de plus l'action  à la fin mars.

Et il a fallu l'intervention des bases militantes et la contestation de cette orientation initiale pour que monte l'exigence du RETRAIT et la volonté d'une action plus immédiate pour le 9 mars qui a marqué un tournant dans le conflit.

Ce qui s'est passé et la montée du mouvement, ce n'est donc pas le résultat de la stratégie du syndicalisme rassemblé, mais précisément sa contestation en bas.

C'est aussi dire que sur ce point la contestation de cette orientation est plus que jamais nécessaire!

C'est donc avec attention que le mardi 19 avril on suivra la poursuite des travaux et des débats du 51e congrès.

 

Les interventions internationales :

On notera enfin la longue intervention des représentants de la Confédération Syndicale Internationale (CSI) et du secrétaire général de la Confédération Européenne des Syndicats (CES), Lucas Vincenti en espérant que les délégués qui exigent un débat de fond disposent du temps nécessaire eux aussi à l'exposé de leurs analyses.

Pour faire court et donner à sourire on retiendra cette révélation du secrétaire général de la CES qui avoue -sans doute un peu honteux- avoir un passé italien d'activiste "dans le feu des négociations" !!!

Mais on comprendra cette ardeur quand il martèle dans son intervention que son thème privilégié comme objectif du syndicalisme c'est "la négociation, la négociation et encore la négociation" sans laquelle d'après lui les syndicats n'existeraient plus.

Et son appel au respect des engagements pris par Jean-Claude Juncker au congrès de la CES à Paris en octobre 2015 en matière de droits sociaux oublie de signaler le comportement répressif et ignoble du personnage à l'endroit du peuple grec comme sa complicité avec la fraude fiscale dans le paradis fiscal européen qu'est le Luxembourg et dont il a dirigé le gouvernement jusqu'en 2013.

Mais il est vrai que dans ce domaine aussi les promesses n'engagent que ceux qui y croient ou font semblant d'y croire pour détourner les travailleurs des luttes nécessaires.

 

Photographie du congrès :

980 délégués dont 763 participants pour la 1ère fois

405 femmes

2 jeunes de moins de 25 ans

200 de moins de 30 ans

118 de moins de 35

869 CDI

882 actifs 91 retraités et 7 sans emploi

délégués du privé majoritaires avec 55,2%

384 employés

215 ouvriers

330 Ingénieurs, cadres, techniciens

 

SOURCE:

 

 
 
 
 
 
 
Tag(s) : #Lutte de classes
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