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"canempechepasnicolas" :

 

Au moment, où des citoyens sont privés d'antenne face à François Hollande sur France2, soupçonnés de vouloir poser des questions critiques au Président sur la loi Khomri et la crise agricole...

le PS feint de défendre la pluralité des opinions dans les médias !

Mais, le député PS ne va pas jusqu'à remettre en cause la possession des médias (presse comme audio-visuel) par l'oligarchie...

Et pourquoi pas demander aux députés de représenter le peuple ?

 

 

Le Point

Patrick Bloche, député socialiste, détaille les mesures de sa proposition de loi sur "la liberté, l'indépendance et le pluralisme des médias".

Le scandale Panama Papers, l'affaire Bolloré-Canal+, la concentration des grands groupes privés, etc. Un an avant de quitter le pouvoir, le gouvernement de François Hollande veut frapper fort dans les médias en signant une grande loi qui vise à renforcer la liberté, l'indépendance et le pluralisme des médias, tant écrits qu'audiovisuels.

Parmi les mesures phares : la création d'un droit d'opposition pour les journalistes, la création de « comités éthiques » dans les sociétés et la protection du secret des sources, une des promesses de campagne de François Hollande en 2012. Analyse avec Patrick Bloche, député socialiste et rapporteur de cette proposition de loi qui devrait être adoptée d'ici l'été.

 

 

Le Point : Avait-on vraiment besoin d'une nouvelle loi sur les médias ?

Patrick Bloche : Oui, car la France a notamment dégringolé dans le classement de Reporters sans frontières quand la droite était au pouvoir. En 2009, le président Nicolas Sarkozy s'est arrogé le pouvoir de nomination et de révocation des trois présidents de l'audiovisuel public (France Télévisions, Radio France et France 24, NDLR) qui appartenait au Conseil supérieur de l'audiovisuel. En 2013, nous avons redonné au CSA ce pouvoir dont il a usé pour Matthieu Gallet à Radio France et Delphine Ernotte à France Télévisions. Nous avons rétabli l'indépendance du budget de ces trois sociétés publiques par rapport à l'État alors que la suppression de la publicité en soirée par Nicolas Sarkozy – 460 millions d'euros de recettes à l'époque – a déstabilisé durablement l'audiovisuel public et avant tout France Télévisions. Avec ce nouveau texte, nous voulons qu'on puisse dire à la fin du quinquennat de François Hollande que les médias sont plus indépendants et que la liberté et le pluralisme ont progressé.

Nicolas Sarkozy estime qu'avoir redonné le pouvoir de nomination au CSA est une erreur…

C'est de la mauvaise foi. Si les critiques contre le CSA après la nomination de Delphine Ernotte montrent que la procédure peut gagner en transparence, il y a aujourd'hui à la tête de France Télévisions une femme qui a un charisme évident et qui mène sa barque plutôt sans faute depuis sa prise de fonction. Et concernant la future chaîne d'information publique en continu, il y a un vrai projet stratégique.

Quel est l'objectif de ce nouveau texte ?

Il permet de compléter le dispositif sur les médias en prenant en compte la recomposition du paysage médiatique. Vincent Bolloré, Patrick Drahi... C'est une constante bien française : de grands intérêts industriels et financiers se partagent les grands médias. Or, à chaque fois que la gauche s'est attaquée au problème de leur concentration, comme lors du monopole Hersant sur la presse écrite dans les années 1980, ou lors de l'hégémonisme de TF1 dans l'audiovisuel, on l'a fait par le biais économique, avec par exemple la détention maximale de 49 % du capital d'une société de médias. Nous sommes en 2016 et aujourd'hui, la presse écrite et audiovisuelle a besoin du secteur privé compte tenu de la crise du secteur. Personnellement, j'ai été très marqué par la disparition du quotidien La Tribune, qui permettait le pluralisme de l'information économique face aux Échos.

Certains à gauche vous reprochent justement de ne pas faire assez contre la concentration dans les médias…

C'est bien d'avoir des principes, mais comment fait-on concrètement ? Nous ne voulons pas revoir les dispositifs et rebuter les investisseurs. Pour qu'il y ait pluralisme, il faut des investisseurs. Par exemple, Patrick Drahi, après son accord avec Alain Weill, possède un peu de tout : presse écrite (L'Express, Libération...), télévision (BFM TV, RMC Découverte), radio (RMC, BFM Business) et aussi télécoms avec SFR-Numéricable. On ne va pas faire de comptes d'épiciers. On ne va pas lui dire « vous ne pouvez pas posséder plus de tant de quotidiens ou chaînes de télévision ». Il y a eu un amendement de l'écologiste Isabelle Attard pour revoir le seuil de concentration en se basant comme cela se fait en Allemagne sur une part d'audience de 37 %. TF1, le groupe français le plus important, n'atteint que 30 %, et la seule chaîne TF1 21 %. Aujourd'hui, aucun groupe n'a les 37 %... C'est une des vertus du développement des chaînes de la TNT depuis 15 ans.

Vous créez un « droit d'opposition » du journaliste, en réaction notamment à l'affaire Bolloré. Pourquoi ?

Afin que le journaliste puisse résister aux pressions dont il pourrait faire l'objet au nom des intérêts de ses actionnaires ou des annonceurs. Il s'agit de construire un rapport de force qui soit protecteur. Qui concerne l'information, mais pas seulement. Par exemple, au sein du groupe Vivendi-Canal+ de Vincent Bolloré, le conflit a moins porté sur le contenu éditorial de i>Télé que sur la programmation d'un certain nombre de magazines d'investigation sur Canal+. Le droit d'opposition créé au bénéfice du journaliste aura surtout des effets devant les prud'hommes, en cas de conflit avec la direction.

Tag(s) : #Politique française
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