francetvinfo
Lundi, des dizaines de manifestants ont été violemment repoussés par la police. Depuis dimanche, intermittents, précaires et membres de Nuit debout se mobilisent pour les négociations concernant l'assurance chômage.
La "convergence des luttes" ne s'exprime pas seulement sur la place de la République. Place de l'Odéon, les intermittents ont été rejoints par des précaires et des participants à Nuit debout dans leur lutte pour peser sur les négociations concernant leur régime d'assurance chômage. Depuis dimanche 24 avril, plusieurs dizaines de personnes occupent d'ailleurs le théâtre de l'Odéon.
L'action, organisée par la Coordination des intermittents et des précaires (CIP), rassemble "des intermittents, des chômeurs, des étudiants, mais aussi des membres de Nuit debout". "On a demandé d'emblée de rester là jusqu'à la fin des négociations", raconte Claire, une comédienne présente dans l'Odéon et contactée par francetv info.
"C'est un théâtre public, où l'on est censé dialoguer"
Ces discussions autour du régime d'indemnisation des intermittents devaient se terminer lundi. Mais la fin des négociations a été repoussée à mercredi. Depuis maintenant deux soirs, une quarantaine de personnes dorment donc dans l'établissement. Voici le récit de l'occupation.
Le choix du théâtre ne s'est pas fait par hasard. "L'Odéon est un lieu symbolique de lutte. C'est un théâtre public, censé être un lieu ouvert dans lequel certains travaillent et où on peut dialoguer tous ensemble", explique Claire. Pourtant, "la première réaction des autorités a été de le fermer alors que les gens étaient arrivés pacifiquement', regrette la jeune femme, au lendemain d'une journée émaillée de heurts.
Bombes lacrymogènes place de l'Odéon
Lundi en fin d'après-midi, un millier de manifestants, réunis d'abord devant le ministère de Travail, a en effet décidé de rallier la place de l'Odéon pour participer à une AG. "Toute la journée, on a fait pression pour obtenir le droit d'ouvrir le théâtre afin d'organiser l'assemblée à l'intérieur", raconte à francetv info Angéline Barth, secrétaire adjointe de la CGT spectacle, qui s'est joint au mouvement. Mais la demande est restée lettre morte, obligeant les organisateurs à tenir l'AG à l'extérieur, où étaient réunies environ 700 personnes.
"On a commencé à faire l'AG. C'était plutôt convivial et sympathique. Mais les CRS semblent avoir eu peur de se faire déborder et ont très vite gazé à l'aide de bombes lacrymogènes les manifestants qui continuaient d'arriver devant le théâtre", raconte Angéline Barth.
Alors que des manifestants tentent d'entrer dans le théâtre, les CRS chargent une nouvelle fois, de manière "beaucoup plus violente". "C'était une manifestation pacifique, donc on n'a pas du tout compris" pourquoi cela dégénérait, s'étonne encore la jeune femme. Sur Twitter, plusieurs vidéos et photos montrent les débordements.