Des chauffeurs VTC ont manifesté ce jeudi à Paris contre les plateformes de réservation et les ravages de l'"ubérisation".
Macron avait promis et assuré que son but « n'est pas de protéger les entreprises et emplois existants », mais de « permettre aux nouveaux grands champions d'émerger en France, afin qu'ils puissent remplacer les anciens ». « Mon ambition ( ) est de créer le CAC 40 de dans 10 ans et d'avoirs des milliers de grandes entreprises qui puissent remplacer le CAC 40 actuel », précise-t-il.
Il s'agissait de perturber les marché existants et la fin du travail était annoncé dans la foulée, les jeunes des quartiers sans diplômes étant attirés par les gains prévus et la liberté d'une activité « sans subordination ».
le Site SNAPCAR affirmait à l'époque :
« Ensuite le métier de chauffeur VTC bénéficie d’une belle réputation auprès des jeunes : au volant d’une berline de luxe, bien habillés, et avec la recherche d’un service client de qualité. Il y a là une perspective de valorisation sociale, un prestige particulier, que d’autres métiers n’offrent pas systématiquement.
Il suffit d’avoir la motivation de se « construire soi-même », sur le modèle américain, à force de travail. Pour cette raison il attire une large frange de la population ne voyant plus dans le monde du travail salarié la solution d’avenir en raison d’un chômage endémique: pas de CDI et souvent pas d’emploi du tout ».

Le désenchantement n'a pas tardé !
En ce jeudi 15 décembre les VTC sont dans la rue pour dénoncer la plate-forme UBER, les tarifs trop bas (moins 20 % imposés unilatéralement récemment) et passage de 20 % à 25 % de la commission prélevée sur chaque course par la firme américaine.
Dans la protestation il y a donc selon de nombreux témoignages la dénonciation des commission excessives, les déconnexions abusives au moindre prétexte et la politique tarifaire.
Mais il y a aussi bien plus.
Plusieurs témoignages attestent en effet une dénonciation de revenus au final dérisoires (de 900 à 1200 euros pour 70 heures hebdomadaires et plus 7 jours sur 7), cela sans aucune protection ni en matière de chômage ni en matière de santé !
Le secrétaire général du syndicat des chauffeurs privés et des VTC sur France info aujourd'hui :
"L'ubérisation c'est la paupérisation ; ça y est ça suffit ! On est arrivé à terme , il va falloir trouver des solutions ; c'est à nous de décider entre nous dans une organisation professionnelle qui se fait déconnecter et qui ne se fait pas déconnecter, des tarifs, des forfaits, du matériel ou bien les plate-formes décident de tout et on est leur salarié. Après tout franchement faire 35 h par semaine et avoir des congés payés et 1200 euros tous les mois c'est beaucoup mieux que la situation actuelle"
Michel un autre manifestant :
"Alors on a perdu 50 % du chiffre d'affaires en un an ; on travaille plus de 4 heures de plus par jour. On est à 16 heures grosso modo journalier ; ça ce n'est pas normal.
Personne ici en France n'accepterait de travailler pour 3 euros 75 de l'heure !"
Les nouvelles technologies sont utilisées par l'oligarchie dominante - sous le couvert d'une soit-disant libération des contraintes et de la subordination du travail salarié-- d'abord comme une nouvelle source de profit, aggravant de fait la subordination « d'indépendants » apportant leur peu de capital (dans le cas des VTC leur véhicule), assumant tous les risques et tous les aléas au profit de ceux qui contrôlent les plate-formes informatiques.
Avec l'objectif parallèle là aussi en convergence avec les attaques directes contre la sécurité sociale comme c'est évident avec le programme de FILLON, avec donc l'objectif de débarrasser le capital, les employeurs de toute contribution financière au financement de la protection sociale.
La situation réelle de salarié étant maquillée sous l'apparence de l'auto-entrepenariat si cher à ceux qui veulent flinguer tous les conquis sociaux de la Libération et du programme du Conseil national de la résistance.
La revendication de modernité n'étant que le déguisement du très vieil acharnement patronal contre toute avancée sociale!
Dans l'immédiat donc la revendication d'un statut salarié contraignant les plate-formes à payer des salaires décents ET les cotisations sociales pour couvrir à la fois les risques de chômage et ceux de santé nous paraissent être les revendications à mettre en avant avec détermination et clarté.