LA VOIX DU NORD
Des noms de résistants sallauminois effacés de l’espace public à Walbrzych, en Pologne ? C’est ce qui menace d’arriver. Le gouvernement polonais actuel projette en effet de débaptiser les rues et bâtiments portant le nom de militants communistes. Une censure jugée inacceptable par l’association Les Amis d’Edward Gierek, qui a lancé une pétition.
Le PiS, parti nationaliste au pouvoir en Pologne, a voté une loi, en 2016, visant à effacer de l’espace public toute référence au communisme. L’application de cette loi aurait pour effet de « débaptiser » des dizaines de rues et bâtiments publics. Or, cette censure concerne la famille Burczykowski, des Résistants originaires de Sallaumines.
A Sallaumines, une place honore la mémoire de cette famille, dont quatre membres ont été massacrés par les N azis. Et ici, pas question de toucher à la plaque ! Mais à Walbrzych, en Basse-Silésie, la rue Burczykowski est menacée d’être débaptisée. Tout comme la rue Thomas-Rabiega, qui honore la mémoire d’un syndicaliste de Montigny-en-Ostrevent.
L’association Les Amis d’Edward Gierek, qui a déjà exprimé sa colère au côté du maire de Sallaumines Christian Pedowski, a lancé une pétition pour défendre leur mémoire. « Dans le Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, ces noms symbolisent la résistance à toutes les oppressions et la vaillance de l’amitié franco-polonaise (...) Prétendre débaptiser ces rues, c’est faire offense à cette mémoire commune. »
La pétition a, pour l’instant, reçu le soutien de 133 signataires, « historiens, anciens résistants à l’occupant nazi, ouvriers, enseignants, syndicalistes, élus de la République, universitaires, fils de déportés, journalistes, retraités, militant politiques, travailleurs précaires… qui dénoncent, à travers l’exemple significatif de la ville de Walbrzych, la prétention du gouvernement polonais à revisiter l’Histoire dans un sens ultranationaliste et clérical. »
La liste des premiers signataires sera adressée à l’ambassadeur de Pologne à Paris et au consul honoraire de Pologne à Lille.
Et la pétition continue de tourner.