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François Asselineau, président de l'UPR, s'entoure de militants hyperactifs sur les réseaux sociaux.@ GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP

François Asselineau, président de l'UPR, s'entoure de militants hyperactifs sur les réseaux sociaux.@ GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP

Europe 1

Le fondateur de l'UPR, qui se présente à la présidentielle, peut compter sur un réseau de militants fourni, hyperactifs en ligne. Mais c'est lui qui reste au centre du jeu.

Plus que la gauche et la droite, les "anti-système" et les "purs produits du système", les mondialistes et les protectionnistes, le plus gros clivage en politique est probablement celui qui sépare ceux qui ont les codes de ceux qui ne les possèdent pas (encore). Au 12 avenue de Wagram, vendredi matin, l'équipe de François Asselineau boxait dans la seconde catégorie. Le président de l'Union populaire républicaine (UPR) a beau affirmer que l'obtention des 500 parrainages requis pour être candidat à la présidentielle n'a rien d'une surprise pour quiconque s'intéressait un minimum à sa candidature, lui-même contenait difficilement sa joie étourdie.

Dans une pièce trop petite pour accueillir les nombreux journalistes que le leader du "parti qui monte malgré le silence des médias" ne voyait pas souvent jusqu'à la semaine dernière, François Asselineau a pris le contrepied de l'intégralité de la classe politique bien installée en commençant sa conférence de presse avec trois minutes d'avance. Il a ensuite déroulé son programme, ses idées et sa vision de la France pendant 50 minutes, devant un parterre dans lequel les militants se mêlaient à la presse. Les premiers se distinguant de la seconde par la vigueur de leurs applaudissements et de leurs cris de joie, mais aussi par les sourires flottants de ceux qui ont encore du mal à encaisser le succès.

Au commencement était Asselineau

Il faut dire que l'UPR revient de loin. Fondé il y a dix ans, le parti reposait intégralement, à ses débuts, sur la personnalité de François Asselineau. Et ce dernier n'était jusqu'ici connu que d'un cercle restreint de hauts fonctionnaires et de politiques côtoyés depuis sa sortie de l'ENA, en 1985. Vice-major de la promotion Léonard de Vinci, également diplômé de HEC, celui qui a rejoint l'Inspection générale des finances après l'école d'administration mise avant tout sur son expérience professionnelle pour asseoir sa crédibilité. Conseiller de Gérard Longuet, ministre de l'Industrie et du commerce extérieur en 1993, directeur de cabinet de Françoise de Panafieu, ministre du Tourisme deux ans plus tard, il a ensuite été chargé de mission d'Hervé de Charette, ministre des Affaires étrangères, en 1996. "J'étais considéré comme un bon élément", lâche-t-il. "On portait attention à mes analyses."

Jusqu'à ce que, nommé délégué général à l'intelligence économique par Nicolas Sarkozy, en 2004, il soit finalement écarté. "Afficher des positions critiques, même de façon confidentielle, n'a pas été apprécié." Par "positions critiques", il faut entendre une opposition sans appel à la construction européenne. "Une erreur, un anachronisme" pour François Asselineau, qui n'a de cesse de dénoncer cette "prison des peuples ". Autre cheval de bataille : les Etats-Unis, que le fondateur de l'UPR voit tirer les ficelles d'à peu près tous les maux actuels, de l'Union européenne à l'Etat islamique en passant par la réforme territoriale.

Ces positions valent au leader de l'UPR d'être classé comme conspirationniste par Conspiracy Watch, un site web qui repère et décortique les théories du complot. Une critique que François Asselineau a longtemps eu beaucoup de mal à supporter. "J'en ai enduré, des haussements d'épaule. C'est une vraie souffrance, surtout quand vous avez longtemps été considéré comme un très bon élément." Car outre son CV long comme le bras, François Asselineau aime mettre en avant des compétences moins attendues. "Je suis un globe-trotter né", confie-t-il par exemple. "J'ai visité 85 pays." Il cite aussi fièrement un "4/5 en Japonais à l'ENA, en deuxième langue vivante". Il "aime [se] cultiver" et a lu, beaucoup, de Confucius au Coran en passant par les Evangiles et les textes fondamentaux du bouddhisme et de l'hindouisme. "C'est quelqu'un qui a une grosse capacité de travail", se souvient le colonel Régis Chamagne, ancien membre du Bureau national de l'UPR. "Il est méticuleux et perfectionniste, mais c'est aussi un brillant analyste."

Asselineau 2
 

Puis vinrent les militants

Sur les militants, l'effet est immédiat. "C'est un authentique passionné", raconte Antoine Goblet, militant de l'UPR dans le Nord, qui a rencontré plusieurs fois le premier homme politique qui lui donne réellement envie de voter. "J'étais assez impressionné. Il a une carrure, un parcours et quelque chose qui émane de lui, une stature qui vous fait penser que vous avez un chef de l'État qui se tient devant vous." Comme de nombreux adeptes, ce jeune fonctionnaire territorial a découvert François Asselineau sur Internet. "Un ami m'a dit d'aller voir ses conférences en ligne." 

Ces conférences, nombreuses, François Asselineau leur doit tout. "Je mélange la politique et Power Point pour faire de l'éducation populaire", résume le fondateur de l'UPR. Autrement dit, il expose ses thèses anti-construction européenne, explique comment la CIA finance le Front national ou pourquoi le logo de feu l'UMP est "traîtreusement américain". C'est long, la mise en scène est austère, et cela fait un carton : bien souvent, la barre des 50.000 vues est allègrement dépassée. Régulièrement, cela se compte en plusieurs centaines de milliers. "J'ai découvert ça de prime abord avec méfiance", reconnaît Antoine Goblet. "Et en fait, avec un peu de courage et de curiosité, ces analyses deviennent étonnantes. Au fur et à mesure qu'on découvre, on a le sentiment de récupérer les clefs de compréhension pour repérer le jeu politique français. Cela devient une véritable bouffée d'oxygène."

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http://www.europe1.fr/politique/comment-fonctionne-la-machine-asselineau-3002513

Tag(s) : #Politique française
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