"Circulez ! Y a rien à voir !"
Telle est l'invitation faite à l'opinion par Emmanuel Macron, confronté à l'affaire Ferrand.
Rien à voir ?
Ce n'est pas l'opinion du Monde : sur toute sa Une, datée du 31 mai, on peut lire
"Richard Ferrand, enquête sur le mélange des genres".
Et d'énumérer :
"Le Monde a enquêté sur les liens d'intérêts que cultive depuis vingt ans le ministre de la cohésion des territoires, mêlant affaires publiques et vie privée.
"A la tête des Mutuelles de Bretagne de 1998 à 2012, il a fait bénéficier de plusieurs contrats des proches, dont son ex-femme et sa compagne".
"Député socialiste, il a déposé une proposition de loi favorisant les intérêts du monde mutualiste alors qu'il était toujours rémunéré par celui-ci".
"Il a embauché comme assistant parlementaire, sans le signaler, e compagnon de celle qui lui a succédé à la tête des Mutuelles de Bretagne".
"Saisie d'une affaire d'achat immobilier à Brest, révélée par "le Canard enchaîné", la justice a classé sans suite".
La suite occupe deux pages entières - les 6 et 7 - du quotidien ...
Et le Président de la République s'élève contre la publicité donnée à cette affaire, défendant bec et ongles Ferrand, placé par lui à la tête de son mouvement, La République En Marche. Certes à quelques jours des élections législative, le pouvoir Macron qui s'est fait élire, telle une marque de lessive qui veut laver plus blanc que blanc, l'affaire Fillon, oh pardon Ferrand, fait tache.
Selon
Prié de dire s'il avait proposé au chef de l'Etat de se retirer, l'ancien député socialiste a répondu à France Inter :
"Je ne le ferai pas pour deux raisons : d'abord j'ai ma conscience pour moi, je ne suis pas mis en cause par la justice de la République (...) Et puis j'ai une mission très importante, celle de la cohésion des territoires."
Sept Français sur dix jugent que Richard Ferrand, devrait démissionner, selon un sondage Harris Interactive pour RMC et Atlantico.
"Je comprends que petit à petit le doute a été créé et le doute c'est un poison, la suspicion c'est un poison de la démocratie et c'est normal que les Française et les Français s'interrogent", a déclaré Richard Ferrand.
Il a dit vouloir répondre aux interrogations des Français, dont il a admis qu'ils pouvaient être "déçus" après les promesses de moralisation de la vie publique faites par Emmanuel Macron pendant la campagne de l'élection présidentielle.
"Je ne suis pas un faux-cul, je sais qu'il faut répondre aux questions des Françaises et des Français", a-t-il déclaré.
"Ce que je lis (...) laisse apparaître des soupçons de duplicité, de vénalité et donc cela peut créer de la déception", a-t-il poursuivi. Mais "nous n'avons rien trahi."
S'il s'est abrité derrière le fait que la justice n'ait pas trouvé jusqu'ici matière à enquêter dans les informations publiées par la presse, il a néanmoins dit que, "par définition, il n'y a que la justice qui puisse lever le soupçon".
Mais la justice regarde autre part...
Le Président n'a pas encore annoncé que Richard Ferrand serait chargé de mettre en oeuvre la "moralisation de la vie publique"...
En fait la République (d'Emmanuel Macron) est "En Marche" vers quoi ?