La croissance économique reprend de plus belle en Russie. Malgré les sanctions européennes et américaines, comment expliquer cette embellie économique? Jacques Sapir en débat avec Renaud Bouchard, économiste à l’EHESS et Claude Rochet, professeur d’économie.
L'économie russe va mieux et ça se sent. En mai, l'industrie manufacturière russe a vu sa croissance en glissement atteindre 5,7%. Plusieurs raisons peuvent être avancées: la politique macroéconomique menée par le gouvernement, mais également l'impact des «contre-sanctions».
Claude Rochet considère que «les sanctions ont permis à l'économie russe de sortir d'une économie de rente basée sur les matières premières […] On a le reflet du grand service qui a été rendu par l'Occident à la Russie avec les sanctions multipliées par la baisse des prix du pétrole, parce qu'on est sorti d'une économie de rente. Et avec les contre-sanctions, la Russie a cessé d'importer des produits fabriqués et s'est mise à fabriquer ses propres produits.»
«Toute une économie a redémarré» selon Renaud Bouchard. L'économiste constate notamment l'augmentation en Russie des «investissements directs extérieurs qui a été absolument extraordinaire.» Trois évènements au cours de ces derniers mois expriment cette relance économique: «le Forum de Pékin avec la Route de la Soie», «l'organisation de la Coopération de Shanghai à Astana» et «le Forum de Saint-Pétersbourg.»