"canempechepasnicolas" :
Il y a quelques jours, les bulletins d'information de france inter et france info, faisaient état d'une enquête scientifique mettant en garde contre les effets du numérique consommé à forte dose - tablettes, smartphones, portables - sur la vue des adolescents. Chiffres à l'appui, que nous rappelle le quotidien La Croix, l'étude démontrait que 41% des 16-24 ans se plaignaient d'un défaut de vision, alors qu'ils n'étaient que 19% l'année précédente.
Le public ainsi averti pouvait, dans le même temps, apprendre que le nouveau ministre de l'Education envisageait de substituer aux manuels scolaires traditionnels l'usage de sources informatiques...et l'obligation pour les élèves de recourir massivement aux supports numériques...
La juxtaposition des deux infos dans le même bulletin d'informations pouvait conduire les auditeurs à se poser des questions : le ministre avait-il connaissance de l'enquête rappelée ci-dessus ou le désir ministériel de fournir aux tigres du GAFA une source nouvelle de profits avait-il primé sur la mise en garde ophtalmologique ? Pour éviter que les mauvais esprits insinuent que le pouvoir macronien n'a en tête que la satisfaction des objectifs des multinationales, les deux infos ont disparu du spectre médiatique public.
A tel point que, si vous cherchez sur Google une référence aux infos de Radio France, vos recherches seront négatives : les seules accroches sur une enquête ophtalmologique en rapport avec le numérique datent des années passées (ce qui prouve que le problème ne date pas d'aujourdhui), mais rien de rien pour 2017.
Peut-être que la vue du rédacteur de "canempechepasnicolas" subit lui-aussi une perte de vision à force de rédiger ce blog...
La Croix
Sur les bancs des facultés ou du fond de la classe du lycée, les jeunes sont de plus en plus nombreux à constater que leur vision a baissé. Ainsi, 41 % des 16-24 ans disent éprouver des difficultés à voir de loin alors qu’ils n’étaient que 29 % l’an passé, selon le sondage d’Opinion Way. La « fatigue visuelle », quant à elle, a presque doublé en cinq ans et touche à présent 40 % des jeunes.
Ces chiffres confirment le bilan inquiétant dressé par un rapport de l’Observatoire des prix et de la prise en charge en optique médicale, selon lequel plus d’un élève de 3e sur trois présente un trouble de la vision, et trois quarts des Français de plus de 15 ans déclarent être concernés.
Pour l’Association Nationale pour l’Amélioration de la Vue (Asnav), qui a commandé l’étude d’Opinion Way, cette recrudescence de myopie est à imputer aux écrans, omniprésents dans la vie de ces jeunes. « Près de 60 % des jeunes ont des troubles visuels spécifiques car ils passent chaque jour quasiment dix heures sur leurs ordinateurs, leurs tablettes ou leurs smartphones », précise Bertrand Roy, président de l’Asnav.
Nadine Khayat, ophtalmologiste, confirme qu’il « peut y avoir un lien entre la myopie et le fait que les gens soient de plus en plus souvent sur les écrans… Et cela ne concerne pas que les jeunes ! ». Installée dans un coquet cabinet de banlieue parisienne, elle a constaté une augmentation de la myopie au fil des ans, mais « cela peut être dû au nombre plus important de contrôles qui sont réalisés », souligne-t-elle.
Certains spécialistes estiment que la myopie est plutôt due aux allers retours incessants que font les yeux des étudiants entre les cahiers, proches d’eux, et le professeur ou le tableau, qui sont plus éloignés. C’est ce qui expliquerait que les jeunes qui entreprennent de longues études soient plus fortement concernés par les problèmes de vue que le reste de la population. Une étude publiée en 2014 par le Centre médical universitaire de Mayence, en Allemagne, avait d’ailleurs établi que sur plus de 4 500 personnes myopes, plus de la moitié avait poursuivi de longues études. « Chez ces sujets, chaque année supplémentaire d’étude a eu pour conséquence une détérioration de la vision », avaient même noté les scientifiques.
Selon Bertrand Roy, le nombre de personnes myopes est en augmentation depuis plusieurs années en France, et ces chiffres doivent être « un cri d’alerte ». « Cela doit encourager les jeunes à changer leurs comportements, à faire des pauses toutes les trente minutes lorsqu’ils sont sur les écrans pour laisser leurs yeux divaguer, et à prendre le soleil, car la lumière naturelle a des effets positifs sur le développement de l’œil », poursuit-il.
En France, le ministère de la santé a estimé que sept personnes sur dix de plus de 20 ans portaient déjà des lunettes ou des lentilles de contact, les personnes de plus de 50 ans restant bien plus sujets aux troubles de la vision (96 %) que leurs cadets.