Communication gouvernementale et présidentielle verrouillée, journalistes tenus à l'écart des déplacements par des flics en civil, poursuites judiciaires, « le pouvoir issu des élections du printemps a décidément un problème avec la liberté de la presse », affirment dans un communiqué commun la CGT-spectacle, la CGT-culture, la Filpac-CGT et le SNJ-CGT.
Après la ministre du Travail, qui avait déposé plainte en juin pour « vol, violation du secret professionnel et recel » suite aux révélations de Libération sur la réforme du Code du travail, puis le président de la République qui, en août, avait attaqué en justice (avant de se rétracter) un photographe de presse pour « harcèlement et tentative d’atteinte à la vie privée », c’est donc au tour de la ministre de la Culture de porter atteinte à l’un des principes essentiels de notre démocratie en portant plainte suite aux révélations du Monde le 13 novembre sur les pistes de réformes de l’audiovisuel public dans le cadre des travaux du Comité d’action publique (CAP) 2022.
Mais c'est aussi sur le terrain que la répression ou les tentatives de museler la presse se manifestent. Ainsi une envoyée du journal Suisse Le Temps qui voulait effectuer un reportage sur les nouvelles routes empruntées par les migrants a été convoquée puis interrogée, pendant deux heures à la gendarmerie de Briançon. Sa qualité de journaliste en mission n’a jamais été entendue par les autorités, qui l’ont immédiatement considérée comme suspecte. Elle a ainsi subi des tentatives d’intimidation de la part des gendarmes et du procureur, qui l’ont mise en cause alors qu’elle ne faisait qu’exercer sa profession.
Et que dire encore des poursuites engagées pour « rébellion » à l'encontre du documentariste Lech Kowalski qui filmait l'action des salariés de GM&S le 20 septembre dernier. Pris à partie par les forces de l'ordre qui ont endommagé sa caméra il a été placé en garde à vue et convoqué au tribunal de grande instance de Guéret (Creuse) le 15 novembre.
Au train où vont les choses, la France va se retrouver au fond de la classe des « démocraties ». Macron a donc bel et bien un problème avec les journalistes.... à moins que ce soit notre démocratie qui ait un gros problème.
Par FD, journaliste engagé et militant Ugict-CGT