Le 31 décembre 1999 à 12h, heure de Moscou, Boris Eltsine prononce une allocution surprise à la télévision et annonce qu’il démissionne de la présidence de la Fédération de Russie. Vladimir Poutine, Premier ministre depuis le mois d’août, est désigné président par intérim.
18 ans plus tard, à l’aube du très probable dernier mandat de Vladimir Poutine, observons les changements survenus en Russie.
Dans le domaine économique ces dernieres années ont été assez complexes compte tenu des sanctions entre l’Occident et la Russie et de la crise financière mondiale. Cependant cette crise est en grande partie surmontée puisque comme l’a annoncé fin décembre le secrétaire de presse du président Dmitri Peskov: La Russie sort de la récession économique avec une augmentation du Produit Intérieur Brut de 1,6% sur les 10 mois de 2018. On notera d’ailleurs que les sanctions ont joué et continuent de jouer un rôle positif dans ce net rebond puisqu’elles permettent de développer le secteur de production national.
Dans les années 90, 2 aspects étaient particulièrement douloureux: Une énorme dette publique et une très forte inflation. Or au cours des 18 dernières années, ces 2 problèmes ont été quasiment résolus puisque la dette publique a diminué de plus de 22 fois (!), passant de 69,1% du PIB en 2000 à 3,1% en 2016. L’inflation également a été beaucoup mieux maitrisée passant d’un taux annuel de 20.3% en 2000 à moins de 10% en 2006, et a un taux minimal record de 2.5% en 2017 (taux annuels).
Le taux de chômage a également considérablement évolué dans le bon sens, diminuant de moitié en passant de 10,6% à 5,2% de la population économiquement active, atteignant aujourd’hui un minimum historique en Russie. En comparaison avec l’Union européenne: Le taux de chômage y est de 7,4%; il est de 8,8% dans la zone euro, pres de 10% en France et en Autriche, plus de 11% en Italie, plus de 16% en Espagne et plus de 21% en Grèce.
Dans le même temps, la Russie a augmenté ses réserves d’or et de devises étrangères. Au cours de la période considérée (1999-2016), les réserves internationales ont augmenté de plus de 30 fois, passant de 12 à 378 milliards de dollars. La reprise générale de l’économie a également contribué à la croissance de son attrait pour les investissements, et malgré les difficultés de ces dernières années provoquées par les sanctions, le volume global des investissements a plus que doublé.
Ces indicateurs peuvent paraître abstraits, voici donc un point plus concret: En 18 ans la croissance industrielle de la Russie a été de plus de 55%!
Dans le domaine agricole également, la situation s’est considérablement améliorée: La récolte de céréales a presque doublé, passant de 65,4 millions de tonnes en 2000 à 140 millions de tonnes en 2017. Ce résultat de 2017 marque un nouveau record de production annuelle de céréales, qui datait de 1978 (127,4 millions de tonnes). La Russie est de nouveau le plus grand exportateur de blé au monde, elle a retrouvé sa réputation de l’un des principaux fournisseurs sur les marchés mondiaux, qu’elle avait avant la première guerre mondiale.
L’élevage a également montré un succès significatif. Doublement de la production de porcs (de 2,2 millions de tonnes en 2000 à 4,4 millions de tonnes en 2016), 30% d’augmentation de la production d’oeufs (de 24,2 à 34,4 milliards), et multiplication par 6 de la production de viande de volaille (de 1,1 à 6,2 millions de tonnes).
Sur le plan militaire, la situation de la Russie a complètement changé également. Selon Dmitry Abzalov, président du Centre pour les communications stratégiques, pendant ces 18 années les succès économiques ont contribué à la modernisation des forces armées. En plus de la très forte augmentation des soldes des militaires et de l’augmentation générale des dépenses de l’armée, des réformes de fond ont pû être effectuées, et l’armement et l’equipement ont été très largement modernisés. Par exemple en 2017 le niveau de rééquipement de l’armée était de 62%. Les conséquences de tous ces changements ont été un visage radicalement nouveau des forces armées russes qui a pu être observé par la communauté internationale, par exemple, en Syrie.
Le développement de la technologie de l’information a également été un succès, surtout ces dernières années. Le niveau des programmeurs russes est confirmé par les premières places dans les compétitions internationales, comme en 2016 où les Russes ont remporté les trois prix de l’Olympiade mondiale de programmation.
Un autre domaine important de la vie de notre pays est la politique démographique, avec un résultat aussi performant que dans le domaine économique. Il y a quatre ans le pays pour la première fois depuis 1991 a atteint une augmentation naturelle positive (25.000 personnes) de la population. Pour 2000-2016, le taux de natalité a augmenté de 1,5 fois, passant de 8,6 pour 1000 personnes en 2000 a de 12,9 en 2016. Si en 2000 seulement 29% des familles russes avaient deux enfants, en 2016 elles étaient 41%. La part de la troisième naissance et des suivantes est passée de 11 à 19%.
L’augmentation de la fécondité a été favorisée par des mesures de soutien à la famille prises par le gouvernement pendant toutes ces années, comme par exemple le versement d’allocations pour les naissances d’enfants.
« Selon nos calculs, les mesures qui ont été adoptées en 2006, ainsi que les mesures prises en 2011-2012, ont donné 2 à 2,5 millions de naissances supplémentaires. Sans ces mesures, nous n’aurions probablement pas de tels résultats » (Sergey Rybalchenko, directeur général de l’Institut d’expertise scientifique et publique)
Un rôle important dans l’augmentation du taux de natalité a été joué par le déclin de la mortalité infantile. L’ensemble des mesures dans le domaine de la santé publique, y compris l’ouverture de centres périnataux, a permis de fortement réduire les risques: En 2000, le taux de mortalité infantile était de 15,3 pour 1000 naissances, et en 2017 – 5,3, minimum historique pour la Russie. En comparaison, les taux de mortalité infantile en 2016 sont 5,8 aux États-Unis, de 6,64 en Europe, de 8 en Ukraine de 8 et de 15 en Géorgie.
Un autre aspect important de la politique démographique a été l’augmentation de l’espérance de vie qui, incidemment, reste également un stimulant indirect important pour l’augmentation du taux de natalité. L’espérance de vie totale pour 2000-2016 a augmenté de 6,6 ans et a atteint 71,9 ans. Et en 2017, pour la première fois dans l’histoire de notre pays, il a atteint 72,6 ans.
Il est important de noter que le taux de mortalité par maladies circulatoires de 2007 à 2016 a diminué de 1,37 fois (passant de 846 pour 100 000 personnes en 2000 à 616 en 2016). Dans le même temps, le taux de mortalité à la suite d’un accident a diminué de 1,8 fois: de 27 à 15 pour 100 000 habitants.
L’augmentation de la croissance naturelle et de l’espérance de vie, ainsi que la réduction de la mortalité infantile, sont impossibles sans changements qualitatifs dans le domaine médical, et ce n’est pas seulement l’ouverture des centres périnatals. Le financement de la santé publique de 2000 à 2017 en termes réels a augmenté presque trois fois, et en termes nominaux – de 204,5 milliards de roubles en 2000 à près de 3000 milliards en 2017.
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