Les salariés de l’usine Tupperware à Joué-lès-Tours font trois jours de grève, du mardi 2 au jeudi 4 janvier. Ils veulent influencer les négociations entre les représentants du personnel et les dirigeants de l’entreprise, en vue de la fermeture de l’usine fin février.

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SOURCE : France bleu
Les dirigeants du groupe Tupperware et les représentants du personnel de l’usine de Joué-lès-Tours se sont réunis à trois reprises jeudi 4 janvier, deux mois avant la fermeture de l'usine et le licenciement de 235 personnes, mais les négociations n’ont rien donné.
La négociation n'est pas satisfaisante", déclare Antonio Constantino, le délégué CGT de l’usine, au terme d’une longue journée. Il fait partie des représentants des 235 salariés qui vont perdre leur emploi fin février, à la fermeture de l’usine Tupperware de Joué-lès-Tours. Avec une dizaine de collègues, il négocie le montant des indemnités supra-légales de licenciement avec la direction du groupe.
Jeudi 4 janvier, les deux parties se sont rencontrées à trois reprises, dans les locaux de l’usine de Joué-lès-Tours. Le matin, la direction a proposé de doubler le montant des indemnités qu’elle avait initialement proposé : de six à douze mois au lieu de trois à six, selon l’ancienneté.
Cela reviendrait à 30.000 euros pour les plus anciens des 235 salariés. "Nous, on avait demandé une grosse enveloppe qu'on n'a pas atteint donc on n'est pas vraiment contents de la décision de Tupperware Mondial, commente le syndicaliste. _On veut atteindre à peu près 200.000 euros par personne ou au moins quatre ans de salaire par personne."
Selon Antonio Constantino, c’est le minimum pour que "les salariés puissent, s'ils ne retrouvent pas de travail, avoir une vision assez longue dans l'avenir. C'est que les gens ont des crédits à payer, donc pour ça il faut quand même de l'argent". Surtout qu’avec une moyenne d’âge de 52 ans, difficile de retrouver un emploi.
Les négociations et la mobilisation continuent
Après cet échec et à la veille d’une nouvelle journée de négociation vendredi, les salariés sont encore plus déterminés. Jeudi matin déjà, ils avaient ajouté des palettes aux tas bloquant la porte de l’usine depuis deux jours. Ils ont accroché de nouvelles banderoles sur les grilles. Tous sont d’accord pour continuer leur débrayage illimité. "Rien à perdre" disent certains : ils seront de toute façon au chômage dans deux.
"Vu qu'ils font tellement de bénéfices et tellement de dividendes qu'ils distribuent, et qu'ils laissent tout le monde sur le carreau alors qu'on a développé toute la technologie française et mondiale, je ne vois pas pourquoi ils ne mettraient pas plus sur la table", revendique le syndicaliste.
Si la journée de négociation de vendredi est aussi décevante, l’usine sera entièrement fermée ce weekend et les salariés vont envisager des actions pour la semaine suivante. "De toute façon, on va essayer de faire en sorte que ça bouge, continue Antonio Constantino. Et si ça ne bouge pas, on va entamer les actions. On va bloquer les ronds-points, on va bloquer un peu tout."
REMARQUES :
Les justes revendications des salariés se heurtent de plein fouet avec ce qu'ont mis en place les ordonnances Macron : permettre les licenciements, les fermetures sans aucune justification économique, aux moindres coûts pour le patronat.
C'est dire que les luttes locales sont placées dans un rapport de force des plus défavorables aux travailleurs et que dans l'indispensable soutien à ces luttes c'est au contenu même des ordonnances qu'il faut s'en prendre et qu'il s'agit toujours de construire une résistance générale dans la perspective d'un rapport de forces beaucoup plus favorable aux travailleurs!