Le porte-parole du syndicat CGT Cheminots de Montauban dénonce à La Dépêche du Midi "un événement extrêmement grave" qui vient de se dérouler pendant les fêtes de fin d’année sur la ligne ferroviaire située entre Beaumont-de-Lomagne et Castelsarrasin, en Tarn-et-Garonne.
Selon le syndicaliste, "le lundi 25 décembre, de nombreux usagers et la gendarmerie avisent la gare de Montauban que les barrières du passage à niveau n° 23 sont fermées depuis un long moment. L’agent devant intervenir pour rétablir la situation refuse de donner son délai d’intervention, résultat le passage à niveau sera rétabli 3h30 plus tard, note Thomas Portes.
Le jeudi 28 décembre, bis repetita, les passages à niveau n° 3 et 23 de cette ligne, dont la gestion est confiée intégralement à l’entreprise privée SFERIS, tombent de nouveau en panne. C’est à ce moment que l’invraisemblable se produit. Les agents de l’entreprise privée informe les cheminots de la gare de Montauban qu’ils vont bloquer les barrières du passage à niveau en position ouverte, et qu’ils interviendront dessus le mardi 2 janvier, soit 6 jours après ! Irresponsable ! En réalité le passage à niveau sera remis en état de marche le jeudi 6 janvier, soit un délai de 8 jours !".
Pour le syndicaliste, ce sont des faits très graves, surtout dans le contexte actuel: "Alors que nous venons de connaître un drame avec l’accident de Millas, ce nouvel incident révèle la dangerosité de la politique de sous-traitance dans laquelle s’est lancée la SNCF depuis plusieurs années… politique que nous avons dénoncée à maintes reprises."
"Va-t-on encore continuer longtemps à jouer avec la sécurité des usagers ? La sécurité, élément central du service public ferroviaire, ne doit pas être prise à la légère. La maintenance des installations de sécurité ferroviaire doit être réalisée dans le cadre exclusif d’une entreprise SNCF unique et intégrée ! Le syndicat CGT des Cheminots de Montauban dénonce un comportement irresponsable de l’entreprise SFERIS, et, demande à la direction de la SNCF, au Préfet et aux élus locaux de prendre leurs responsabilités pour qu’une telle situation ne puisse pas se reproduire".
Interrogée par la Dépêche, SNCF Réseau ne "souhaite pas polémiquer" tout en trouvant "scandaleux que la CGT se fasse mousser sur ce type de sujet très douloureux". Selon nos informations, il y a bien eu un dysfonctionnement sur une barrière qui est restée fermée. Sur cette ligne ne circule que des trains de fret à 30 km/h et aucun train n'était prévu durant ces vacances. La SNCF aurait donc décidé de laisser les barrières ouvertes pour ne pas perturber la circulation automobile...