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L'Arctique est en train de dégeler définitivement... mais la Chine et la Russie s'en réjouissent

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L’environnement de l’Arctique change rapidement, en raison du réchauffement climatique. Mais cette évolution, aussi funeste qu’elle soit sur le plan écologique, crée de nouvelles opportunités sur le plan économique. Et cela n’a pas échappé à la Chine et à la Russie, qui ont déjà pris des initiatives pour y placer leurs pions.

"Dans 20 ou 30 ans, probablement, il n’y aura plus de glace au pôle Nord pendant l’été, et l’océan Arctique deviendra accessible". C’est ce qu’affirme Ole Arve Misund, qui dirige l’Institut Polaire norvégien. Le réchauffement climatique se ressent en effet deux fois plus fort en Arctique qu’ailleurs sur la planète. La couche de glace de cette région était 25 % plus fine au mois de septembre dernier qu’elle ne l’était au cours des années 80.

Lors d’une conférence organisée à la Nouvelle-Orléans en janvier, un panel de scientifiques polaires a averti que l’Arctique était actuellement en train de dégeler définitivement. En conséquence, la durée de la saison de végétation s’allonge, la toundra reverdit, le plancton pullule, et le dégel des sols libère du dioxyde de carbone. Tous ces phénomènes sont autant de perturbations pour l’écosystème de la région arctique, mais aussi pour le reste du monde.

La Russie aux premières loges

Mais ce dégel offre également de nouvelles opportunités économiques, notamment pour la Russie. Vladimir Poutine a promis de faire de son pays, qui est l’un des 8 membres du conseil de l’Arctique, un acteur dominant dans la région. Une route maritime a été ouverte au nord pour relier l’Europe et l’Asie, lui permettant de réduire d’un tiers la durée de navigation. En 2017, le volume de marchandises ayant transité par cet itinéraire a augmenté de 25 %, pour atteindre 10 millions de tonnes. D’ici 2020, ce montant devrait être quadruplé, et même atteindre 67 millions de tonnes en 2025.

"Nous contrôlons 22 000 km de la côte arctique, et la région représente 10 % de notre PIB, 20 % de nos exportations. Il est vrai que nous avions négligé la zone après l’effondrement de l’Union soviétique, mais maintenant nous sommes de retour", a déclaré Igor Neverov, un représentant du ministère russe des Affaires Étrangères. Au mois de décembre, le pays a inauguré une station de production de gaz naturel liquéfié, construit avec la participation du groupe pétrolier français Total, et de la Chine, Yamal LNG. Elle devrait permettre d’augmenter significativement les exportations de gaz naturel russe transitant par l’Arctique. La Russie a aussi renforcé sa présence militaire dans l’Arctique.

La Nouvelle Route de la Soie passe par l'Arctique

Aux États-Unis, le président Donald Trump envisage également de relancer l’exploration pétrolière en Alaska. La Chine, un autre membre du conseil de l’Arctique depuis 2013, serait également prête à y investir, comme elle l’a déjà fait au Canada et au Groenland. Elle projette d’y construire un site de stockage gazier pour un montant de 43 milliards de dollars (environ 35 milliards d'euros), le plus grand investissement jamais réalisé en Arctique. Ce dernier est d’ailleurs intégré à son projet pharaonique de la "Nouvelle route de la soie", une infrastructure composée de routes ferroviaires, routières et maritimes impliquant 65 pays, pour lequel Pékin pourrait investir plus de mille milliards de dollars.

L’Empire du Milieu lorgnerait également du côté de la Scandinavie, où il envisagerait de construire un corridor ferroviaire pour relier le bourg norvégien de Kirkenes, premier port d’Europe de l’Ouest après la frontière russe, à Rovaniemi, au bord de la mer Baltique, en Finlande. Cette dernière est reliée au reste du réseau ferroviaire européen, ce qui permettrait aux cargos d’éviter d'avoir à passer par le Cap Nord norvégien, et de gagner ainsi plusieurs jours de navigation.

La Russie et la Chine 

La Chine développe également avec l’aide de la Russie la route maritime qui passe par l'Arctique, et qui permet de relier l’océan Atlantique à l’océan Pacifique en naviguant au nord des côtes russes. En effet, la fonte des glaces rend de plus en plus praticable ce "passage du nord-est": une route maritime plus courte et plus sûre que celle du canal de Suez qui permettrait de relier la Chine à l’Europe, et d’économiser du temps et de l’argent. À l’heure actuelle, cette route n’est praticable que 4 mois dans l’année.

Ce nouvel itinéraire permettra à la Chine d’exporter ses biens vers l’Europe plus rapidement. Selon les estimations, les distances pourraient être réduites de 20 à 30 %. Comme 90 % des biens chinois sont transportés par voie maritime, les économies de temps, carburant et ressources humaines seront énormes.

Tag(s) : #Russie, #Chine
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