Le président togolais Faure Gnassingbé et Vincent Bolloré inaugurent la première Blue 2Zone à Lomé. et le trafic de bois précieux africains
L'homme d'affaires français Vincent Bolloré
RT en français
Le groupe Bolloré a annoncé la mise en examen de Vincent Bolloré. Il avait été présenté devant les juges d'instruction après sa garde à vue. Les enquêteurs soupçonnent des irrégularités dans l'obtention de concessions portuaires en Afrique.
L'homme d'affaires Vincent Bolloré a été mis en examen le 25 avril, selon son porte-parole, qui n'a pas précisé les chefs de mise en examen du milliardaire de 66 ans, mais a clamé son innocence.
Une source judiciaire a par la suite communiqué à l'AFP qu'il avait été mis en examen pour «corruption d'agent étranger» et complicité d'«abus de confiance» et de «faux et usage de faux». Vincent Bolloré a quitté le bureau des juges sans être placé sous contrôle judiciaire.
Il a été dans un premier temps présenté aux juges chargés d'enquêter sur l'obtention par son groupe de concessions portuaires en Afrique de l'Ouest, à l'issue d'une garde à vue entamée le 24 avril au matin.
Le directeur général du groupe Bolloré, Gilles Alix, et le responsable du pôle international de Havas, Jean-Philippe Dorent, ont eux aussi été présentés aux juges d'instruction. Ils sont également susceptibles d'être mis en examen à l'issue de cet interrogatoire.
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Le groupe Bolloré mène en Afrique depuis plus de trente ans une stratégie offensive de conquête des marchés du transport et de la logistique.

L’activité africaine du groupe Bolloré a longtemps été la face méconnue du géant français des transports, de la logistique et de la communication. Pourtant, avec 25 000 collaborateurs, 250 agences réparties dans 46 pays, et près de 2,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2017, Bolloré Africa Logistics (BAL) est un mastodonte du continent. La filiale africaine du groupe Bolloré se revendique d’ailleurs comme le « leader du transport et de la logistique en Afrique ».
Vincent Bolloré y a jeté son dévolu depuis les années 1980. Il a d’abord misé sur le rail, en acquérant trois concessions ferroviaires : Sitarail, reliant le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire, Camrail au Cameroun et Bénirail au Bénin. C’est au début des années 2000 que le groupe français commence à s’intéresser aux infrastructures portuaires.
Considérant que 80 % des marchandises entrant et sortant d’Afrique sont acheminées par les mers, « qui tient les grues tient le continent », expliquait en 2006 un ancien cadre du groupe Bolloré au Monde diplomatique.
Le milliardaire français rafle alors la gestion de 16 grands ports africains, de Douala au Cameroun à Cotonou au Bénin, en passant par la capitale ivoirienne Abidjan, dont le port est le 1er d’Afrique de l’Ouest et la plaque tournante du groupe Bolloré. Dans ce dernier cas, Vincent Bolloré avait négocié directement avec le président Gbagbo, au pouvoir à l’époque en Côte d’Ivoire.
Les opérations africaines ont contribué à hauteur de 2,5 milliards d’euros au chiffre d’affaires du groupe en 2017, soit 25 % de l’activité hors intégration récente de Vivendi. Le groupe investit chaque année 300 millions d’euros sur le continent africain. Il faut encore ajouter les activités agricoles du Français, Bolloré détenant 38,8 % de la holding Socfin, qui gère environ 187 000 hectares de plantations de palmiers à huile et d’Hévéas en Afrique et en Asie.
La position dominante conférée au groupe Bolloré en Afrique de l’Ouest, ainsi que les méthodes prêtées à son patron en ont dérangé plus d’un. En témoigne la liste des poursuites judiciaires engagées au fil des ans à l’encontre de Bolloré Africa Logistics. L’octroi surprise au groupe Bolloré de la concession du port guinéen de Conakry en mars 2011, au détriment du logisticien français Necotrans, a valu au premier d’être condamné en 2013 à payer 2,1 millions d’euros à son concurrent, en dédommagement des investissements réalisés par ce dernier. Un concurrent racheté depuis par Bolloré.

Le scénario s’est répété au Togo avec l’attribution la même année de la concession du port de Lomé, contestée par l’homme d’affaires franco-espagnol Jacques Dupuydauby, un ancien associé de Bolloré. C’est d’ailleurs dans le cadre de ces deux affaires que Vincent Bolloré a été placé en garde à vue mardi 24 avril pour « corruption d’agents publics étrangers ».
En 2015, Vincent Bolloré balayait les critiques d’un revers de main lors d’une interview donnée au Monde : « On ne nous a rien donné (…) Si le groupe Bolloré se développe en Afrique, c’est parce que nous prenons des risques. Les gens n’osent pas investir. »

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