Face à PSA, la cgt réagit : "T'as voulu voir Macron Et on a vu Macron...T'as voulu voir Vesoul Et on a vu Vesoul...par Jean LEVY
La bataille s'engage à Vesoul chez PSA
contre l'application de la loi Travail
PSA s'empare de la possibilité de faire entorse aux 35 heures autorisée au niveau local par la loi Travail. Lors du Comité social et économique (CSE) du site du groupe PSA de Vesoul, en Haute-Saône, la direction a présenté aux salariés un projet d'accord local en vue d'une hausse du temps de travail ainsi que des salaires. Dans le même temps, elle entend diminuer les effectifs du site. Près de 3.000 personnes travaillent actuellement dans cette usine de fabrication et stockage de pièces détachées.
La CGT s'est empressée de dénoncer le projet. «La direction vient de proposer aux organisations syndicales, à travers un accord local, de remettre en cause les 35 heures en augmentant le temps de travail effectif de 7,8%, le passant de 7 heures à 7 heures 33 par jour, soit de 35 heures à 37 heures 45 par semaine» avec 'une augmentation de 2,8% des salaires'», a fait savoir le deuxième syndicat du site dans un communiqué publié mardi.
L'annonce de la direction concernant «une réduction automatique des effectifs avec un objectif de 150 emplois en CDI à supprimer par an jusqu'en 2020» a également fait réagir la CGT.
LA
TRIBUNE
La crainte d'une généralisation sur l'ensemble des usines du groupe
Ce projet, encore en négociation, ne concernerait que le site de Vesoul. Mais la CGT craint que les mesures ne soient généralisées à l'ensemble des usines du groupe.
"Fidèle à sa politique, PSA ne perd pas de temps pour appliquer les récentes nouvelles lois qui remettent en cause les droits collectifs des salariés comme la loi travail (loi Macron), qui permet à travers un accord local d'établissement de remettre en cause le temps de travail."
En effet, l'ordonnance Macron réformant le Code du travail avait pour objectif de donner plus de poids à la négociation à l'échelle de l'entreprise, mais aussi plus de souplesse. Par principe, il existe une primauté de l'accord de branche sur l'accord d'entreprise, mais Emmanuel Macron souhaitait modifier cette logique en permettant aux accords d'entreprise de prévoir des règles contraires, notamment sur les conditions de travail.
Sur la durée du travail par exemple, les accords collectifs doivent être signés par des syndicats représentatifs majoritaires. Mais ce qui est nouveau est qu'en l'absence de majorité, un référendum peut être organisé au sein de l'entreprise et il peut même être à l'initiative de l'employeur. L'accord d'entreprise est validé s'il est approuvé par les salariés à la majorité des suffrages estimés.
"canempechepasnicolas"
par Jean LEVY
Ainsi PSA se sert de la loi Travail, imposée par Macron par ordonnances, pour réduire les salaires en augmentant le temps de travail sans que la paye suive la même pente. Et pour faire bonne mesure, la direction générale de Peugeot - Citroën fait peser sur les salariés le chantage au maintien de l'emploi : "Ou vous acceptez la fin des 35 heures et la baisse du salaire horaire, ou c'est la porte qui s'ouvre pour vous...".
L'argument patronal, c'est comme toujours, la "concurrence" ...Qui peut croire PSA en si grande difficulté quant on connaît les résultats financiers de la firme et les dividendes distribués aux actionnaires.
Voyons ce qu'en disent
Les Echos Investir :
Le constructeur automobile a réalisé l'an dernier un chiffre d'affaires de 65,21 milliards d'euros (+20,7%) et dégagé un bénéfice net, part du groupe, de 1,93 milliard (+11,5%).
"Les excellents résultats de Peugeot-Citroën DS, en progression pour la quatrième année consécutive, démontrent la capacité du groupe PSA à générer une croissance rentable et pérenne", a déclaré le président du directoire Carlos Tavares, cité dans un communiqué.
Et ils osent faire le chantage à la fermeture du site de Vesoul !
PSA donne l'exemple à l'ensemble du patronat en utilisant les ordonnances Macron pour peser sur les salaires et détruire la législation sociale. C'était le but de la loi Travail dictée par Emmanuel Macron. Certes, le futur président de la République n'avait pas caché ses objectifs. Et pourtant, nombreux sont les salariés - dont sûrement parmi ceux de Peugeot-Citroën, à Vesoul comme ailleurs - qui ont voté Macron pour éviter Marine Le Pen, le leurre tendu par le Capital pour permettre au capital financier de prendre directement les affaires en main et dicter sa politique.
Malheureusement, Macron a été aidé dans sa tâche par les mauvais bergers, qui ont appelé à mettre dans l'urne le bulletin pourtant estampillé "Grand capital", comme "moindre mal"...On mesure aujourd'hui les conséquences du choix de ces syndicalistes "qui ne font pas de politique"...
Reste la lutte sociale à mener par les salariés contre la dictature de l'argent-roi, à Vesoul comme ailleurs...
Et pour paraphraser Jacques Brel :
TU AS VOULU VOIR VESOUL...
(Presque) Paroles et Musique: Jacques Brel 1968
T'as voulu voir Macron
Et on a vu Macron
T'as plus aimé Macron
Et on a quitté Macron
T'as voulu voir Vesoul
Et on a vu Vesoul
T'as plus aimé Vesoul
Et on a quitté Vesoul..
Et si "quitter Macron" est nécessaire, il faut que PSA reste à Vesoul, aux conditions que les salariés du constructeur automobile dicteront par leur lutte.
CGT PSA Vesoul