franceinfo
Va-t-il réveiller les fantômes de la grotte d'Ouvéa, en Nouvelle-Calédonie ? Trente ans jour pour jour après l'assaut lancé par l'armée française pour libérer 23 gendarmes otages des indépendantistes, le président de la République se rend sur cette île paradisiaque de sable blanc. Emmanuel Macron avait à peine 10 ans à l'époque. Mesure-t-il à quel point la douleur est encore vivace ? Si tous les otages furent ramenés sains et saufs, l'opération fit 21 morts : deux parmi les forces de l'ordre, 19 chez les Kanaks (les Mélanésiens autochtones).
Ce soir de mai 1988, à Nouméa, le ministre des Dom-Tom d'alors, Bernard Pons, expliquait qu'"il y allait de l'honneur de la France et de la vie des otages", déplorant "une minorité de terroristes qui ne croient qu'en l'assassinat et la violence".
"Ce jour est un jour de honte pour le peuple français, qui est comptable, devant les nations civilisées, de cette barbarie coloniale", répliquait le président du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) Jean-Marie Tjibaou. A 17 000 km de là, l'épisode fait culminer la tension entre les deux candidats à l'Elysée, le président de la République sortant François Mitterrand et son Premier ministre Jacques Chirac.
Le voyage d'Emmanuel Macron signe plus qu'une commémoration. L'électrochoc consécutif à la crise d'Ouvéa a mené, par un long processus, à cette question qui sera posée par référendum le 4 novembre 2018 en Nouvelle-Calédonie : "Voulez-vous que la Nouvelle-Calédonie accède à la pleine souveraineté et devienne indépendante ?"
Retour sur une journée sanglante qui a marqué les mémoires.
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