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Ébauche de réflexion sur la Révolution et l'État,   par Gilles Questiaux
Ébauche de réflexion sur la Révolution et l'État,   par Gilles Questiaux
Ébauche de réflexion sur la Révolution et l'État,   par Gilles Questiaux

Réveil Communiste

La Révolution et l'État, la bourgeoisie et les rentiers.

 

Le but de la révolution prolétarienne annoncée dès 1848 par Karl Marx est la saisie de l'État bourgeois, et sa destruction pour le remplacer par une administration mondiale neutre et rationnelle de tous les besoins humains, à la suite d'une dictature révolutionnaire du nouveau prolétariat ouvrier issu de la révolution industrielle, et dans la pratique en Russie en 1917 quand ce processus a commencé à se réaliser, ce fut la tâche des ouvriers et des soldats, qui constituèrent le moyen terme d'une alliance avec la paysannerie pauvre dont la plupart était issue. Comme on voit, la réalité pratique se distingue de l'épure théorique.

 

Beaucoup de révolutionnaires (réels, ou seulement auto-proclamés) considèrent l'État (bourgeois ?) et ses représentants policiers, militaires (et plus rarement juridiques, et pourtant !) comme leurs adversaires principaux, ils parlent beaucoup d'affronter le capital mais dans la pratique, ils ont plutôt affaire aux policiers, qui d'ailleurs ne sont pas très méchants avec eux depuis mai 68.

 

Or la révolution en tant que concept est principalement la saisie du pouvoir d'État ; il y a d'autres sens du mot « révolution », (révolution industrielle ) mais le concept se vide de sens précis s'il ne signifie pas le remplacement du pouvoir politique par un autre qui assume le programme conscient du changement. La révolution industrielle est une révolution parce qu'elle implique une transition politique entre le régime de deux classes différentes : les rentiers du sol et les détenteurs du capital industriel (le capital financier servant de moyen terme).

 

Mais cette transition ne peut s'achever que par un compromis, parce que la classe des rentiers est aussi celle de l'État diplomatique, militaire, administratif, juridique, esthétique, dont la bourgeoisie a besoin pour réguler son contrôle de la société. Ou par la reconstitution d'une nouvelle classe de rentiers, sur une autre base (par exemple, aujourd'hui, les droits intellectuels).

 

Or on peut se demander si plutôt que de s’emparer du pouvoir d'État il ne serait pas plus judicieux de construire à coté de lui une cité future, dont l'éclat et le rayonnement triompherait sans doute pacifiquement du vieux monde ? Les terres classiques de cette tendance utopiste sont les États-Unis où pendant longtemps on pouvait penser qu'il y avait à l'Ouest toute la place pour toutes les utopies.

Ils sont aussi la terre classique de la mise en pratique de la théorie de la séparation des pouvoirs, qui suppose que le souverain est en quelque sorte limité par la loi et la bonne pratique judiciaire et qui apporte avec elle l’idée que le champ de l'action à venir est déjà délimité par une légalité dont les bon principes ne demandent qu'à être élargis à tous. A l'horizon, l’abolition de l'État en tant qu'il est identifié au « government », et une fière anarchie de cow-boys libertariens.

 

La bourgeoise est une ville fille dévote qui rêve de débauche et d'anarchie.

 

L'ultra gauche française de Saint Germain a eu aussi son rôle à jouer, Debord y jouant le rôle à la fois de représentant et de critique de cette illusion individualiste, sa lucidité cessant immédiatement dès qu'il se tourne vers le front réel de la lutte des classes, alors coïncidant avec le front de la guerre froide. Critique des révolutionnaires de salon, il en rajoute par rapport à eux à la suite de Castoriadis, dans les attaques impertinentes et les coup de pieds de l'âne au socialisme réel.

 

L'anarchie de Proudhon et de Bakounine est apparue dans la classe ouvrière sous le talon de fer du capital, mais par une dérive qui tient à la faiblesse de ses bases scientifiques et philosophiques, elle est devenue individualiste et bourgeoise, bourgeoise car individualiste, et l'individualisme est une amnésie volontaire du caractère collectif de l'existence et de la conscience humaine qui ne peut qu'aboutir à l'oubli de la production et de la classe ouvrière, situation idéologique générale actuelle.

 

Étendu à la méthodologie scientifique, l'individualisme moral nie toute causalité non réductible à des intentions individuelles auto-conscientes, dont la réalité décrite par Marx, celle de la lutte des classes et réduit toute histoire au complot, toute lutte sociale à l'action du crime organisé.

 

Voilà pourquoi l'anarchie est une bavarde sans histoire.

 

Bref, toute action politique qui refuse d'affronter l'État dans le but de le remplacer par un État prolétarien, ou qui nie la possibilité d'un tel État, est vouée à l'échec et à la trahison. On le voit très clairement aujourd'hui à la lumière des recompositions politiques difficiles en cours dans les pays occidentaux depuis 1989 : la gauche anti-étatique, loin d’avoir occupé l'espace politique laissé par la défaite provisoire du socialisme réel s'est muée en une force d'appoint de plus en plus veule au projet de l’impérialisme avançant derrière le drapeau bourgeois des « droits de l'homme ».

 

Il faut en revenir aux sources de l'économisme ou le radicalisme qui tentent de constituer le communisme « à coté » dans le monde du rêve et de l'utopie ; peut aider la vision et l'analyse du film américain récent (2017) Captain fantastic, qui décrit les déboires d'une famille autonome conduite dans la marginalité par un disciple de Chomsky, en ce qu'il exprime la culture révolutionnaire américaine, et l'acceptation du mythe fondateur de la séparation des pouvoirs comme réalité, qui n'est que la réalité de l'anarchie bourgeoise.

 

Le trotskysme alors doit être compris dans son concept : il est cette praxis du refus de la révolution réelle et donc de son sabotage au moment décisif au nom de l'image utopique d'un communisme sans contradiction. Le trotskysme est un concept, et on le trouve ailleurs que chez les trotskystes patentés, où on va d'ailleurs trouver aussi des communistes réels égarés ou désorientés. Rien n'est simpliste dans ces questions.

 

Aussi mortifère que le trotskysme, il faudrait traiter dans son concept aussi, le cas du « khrouchtchévisme », dit «  révisionnisme » en langage maoïste (la question de reprendre ce langage doit être discuté, mais il ne semble pas avoir été en Chine parfaitement adéquat), et qu'on nomme plus généralement « opportunisme », sans voir que cette dernière catégorie est plus générale, et de caractère moral plus que politique ; on peut être opportuniste et trotskyste, mais pas trotskyste et khrouchtchevien à la fois. Le khrouchtchevien est un stalinien repenti, un stalinien anti-stalinien, et qui n'a gardé du stalinisme que le mauvais coté.

 

Dans le stalinisme (qui n'est que le léninisme appliqué dans la durée par un disciple intelligent confronté à des situations nouvelles et terribles), 90% est bon, et les héritiers des appareils communistes ont conservé les 10% restant.

 

Dans la Théorie du droit, le livre le plus mauvais mais le plus significatif de Hegel ...

 

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Tag(s) : #Union soviétique
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