Ivan Duque apparaît surtout comme le dauphin de l'ex-président Alvaro Uribe, et Gustavo Petro, ancien maire de Bogota.
rfi
Les Colombiens sont appelés aux urnes dimanche pour élire leur prochain président lors de ces premières élections après la signature en 2016 des accords de paix avec l’ex-guérilla des Farc. Ils devront choisir entre le candidat de la droite dure, Ivan Duque, en tête dans les sondages, et celui de la gauche radicale Gustavo Petro. Mais les électeurs qui souhaitaient une troisième voie plus au centre et qui avaient misé sur Sergio Fajardo, l’ancien maire de Medellin (plus de 23% des suffrages au premier tour) devront faire un choix difficile.
C'est l'heure du déjeuner sur la place Bolivar à Bogota. Fonctionnaires et employés se mêlent aux pigeons et aux vendeurs ambulants. Au premier tour de l'élection présidentielle colombienne, Bibiana a voté pour le centriste et vert Sergio Fajardo. Au second, elle votera contre. Contre le retour du courant de l'ex-président Alvaro Uribe, soutien de l'actuel candidat de la droite, Ivan Duque: « L’Uribisme représente une politique d’extrême droite. Pendant le mandat d’Alvaro Uribe à la présidence, il y a eu des massacres. Je sais que derrière Duque, il y a le mouvement d’Uribe et je ne vais pas voter pour lui, ça me fait peur ».
Sa collègue Jennifer, elle aussi vote au centre. Elle défend la paix signée avec les Farc. Mais ne se résout pas à faire ce choix: «Moi, je ne sais pas encore pour qui je vais voter. Je ne voudrais pas que mon vote soit uniquement un vote contre, même si j’y ai pensé ! Au départ, je pensais voter blanc, parce que je n’adhère à aucun des programmes politiques». Son candidat, l'ex-négociateur de paix, Humberto de la Calle, a annoncé qu'il voterait blanc. Fajardo aussi. L'ancien maire de Medellin veut garder captif son électorat.
Dans son taxi, Brayan aurait aimé voir Sergio Fajardo au second tour. Dimanche, il fera barrage à Gustavo Petro, «une photocopie de Chavez» selon lui: «Si Petro gagne, il y a de fortes probabilités qu’on ait un autre Venezuela, sans emploi, sans entrepreneurs, sans nourriture, sans médicaments, sans accès aux soins de santé… Même si Duque n’est pas la meilleure ni la plus parfaite des solutions, ce serait la moins dangereuse». Pour tenter de l'emporter, Petro l'ancien guérrillero, a adouci son discours et noué des alliances avec des figures centristes. Mais jusque là, son rival conservateur reste en tête des sondages.