L’Université Paris-Dauphine a créé en 2008, le Master Négociations et Relations Sociales, première formation universitaire sur ces questions, et premier lieu paritaire de formation des acteurs du dialogue social. Fin novembre dernier, la CGT a signé une convention de partenariat avec l'Université.
Le but : la reconnaissance des compétences des syndicalistes à travers un diplôme. Une façon aussi pour la CGT de participer au jury et aux équipes pédagogiques en place.
"Ca n'empêche pas, Nicolas" :
Ainsi, c'est officiel : la confédération CGT confie à l'Université la plus ultralibérale, Paris- Dauphine, le soins de former ses militants chargés du "dialogue social" avec les patrons...S'il n'y avait pas le sigle CGT, on pourrait douter de cette information...
Voyons l'orientation des professeurs :
Wikipédia :
Les enseignants viennent du département d'économie de la faculté de droit d'Assas. Ils affirment ainsi l'indépendance, et une nouvelle autonomie de leur discipline. Ces orientations sont notamment formulées par les professeurs Alain Cotta, et Pierre Tabatoni. Il s'agit de s'inspirer des « formules gagnantes » anglo-saxonnes. L'unité de valeur (UV), inventée à partir du credit unit américain, est mise en place.
Face à Alain Badiou, Gilles Deleuze et Félix Guattari à Paris-VIII Vincennes, Dauphine propose Jacques Delors et Jacques Attali.
Parmi l'équipe dirigeante qui a marqué Paris-Dauphine comme centre de diffusion de l'ultralibéralisme, le professeur Pascal Salin...
Lisons ce qu'en écrivait Jean LEVY dans son ouvrage "Georges Albertini, une intelligence avec l'ennemi":
En 1970, il (Pascal Salin) est nommé professeur d'université à l'Université de Paris Dauphine où il restera jusqu’à sa retraite en 2009. Il est le cofondateur et ancien directeur du Centre de Recherche en Théorie Economique Jean-Baptiste Say1. Il a travaillé aussi comme consultant, notamment, pour le service d’études du Fonds monétaire international, le gouvernement du Niger, l’Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture, et le Harvard Institute for International Development. Il a été président de la Société du Mont Pèlerin (association internationale des intellectuels libéraux, fondée par Friedrich Hayek). Il est successivement administrateur de l'Association pour la liberté économique et le progrès social (ALEPS) en 1977, vice-président, puis président depuis fin 2017.
Or, l'ALEPS, est une organisation qui milite pour que l'ultralibéralisme devenne le fondement de l'idéologie du patronat. Ellle fut fondée par Jacques Garello, lui-même alors prof d'économie à Aix-Marseille III, sous les auspices du collabo Georges Albertini, et dont l'adjoint, Claude Harmel (allias Lemonnier durant l'Occupation) devint secrétaire-général...L'ALEPS a tenu longtemps des AG dans les locaux de l'organisation patronale l'UIMM (Union des Industries Minières et Métallurgiques).
Aujourd'hui, Paris-Dauphine développe officiellement les thèmes de l'ultra-libéralisme, thèses appliquées avec rigueur par Macron et son équipe...
Quand on pense au passé, lorsque dans les écoles de la CGT, on expliquait l'histoire et les rapports sociaux en termes de lutte de classe...
Et aujourd'hui, la direction de la CGT qui envoie ses militants s'éduquer dans cet antre ultralibéral où on forme cadres patronaux ...
Mais qu'en pense et comment réagissent les dirigeants des syndicats, des UD et des Fédérations qui se disent opposés à la ligne suivie par la direction confédérale à quelques mois du Congrès de Dijon ?
Jean LEVY