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Le Président en campagne : pas de barrage pour Macron à Bourg-dePéage... par Jean LEVY

Spectateur du débat "impromptu" du président de la République à Bourg de Péage, le 24 janvier 2019, retransmis sur le canal 27 de franceinfo,

"Ca n'empêche pas Nicolas" en fait le récit

C'est la fête à Bourg-de-Péage, jeudi 24 janvier : le Président daigne se confronter à son bon peuple. Telle est la version donnée par les médias à la "visite surprise" qu'Emmanuel Macron a réservé à ses sujets.  Il aurait ainsi fait la démonstration qu'il se prête impromptu au "grand débat national" qu'il a initié, ne reculant pas de "mouiller sa chemise" pour être au contact de la population.

Disons que les gilets jaunes de la ville et des environs étaient tenus à l'écart par de forts cordons de gendarmes...

Dans une salle municipale ouverte bien volontier par madame la maire , Nathalie Nieson, élue PS devenue "sans étiquette",  devant une centaine de personnes fortement accueillantes - chiffre gonflé à 250 par des journalistes tout aussi accueillants - au milieu desquelles moins de cinq  gilets jaunes faisaient tache, l'hôte de l'Elysée a participé des heures durant au jeu des questions-réponses.

Emmanuel Macron participe au débat citoyen de Bourg-de-Péage (Drôme) le 24 janvier.

Ainsi, à partir de cas particuliers, Macron s'est d'abord mué en conseiller général en campagne, jurant d'étudier personnellement chaque question posée.

Mais il fallait que la discussion prenne de la hauteur pour donner à la cérémonie l'ampleur d'un débat politique.

Sur le Smic, il a de nouveau expliqué : "si j'augmente le Smic de 100 euros payé par les employeurs, je détruis des emplois".

Et il a reconnu que la sortie du glyphosate en France ne serait pas possible "à 100%" dans trois ans, comme il s'y est engagé.

Aussi fut mise en discussion la revendication du RIC, le référendum d'initiative citoyenne chère aux gilets jaunes. Emmanuel Macron a caricaturé la proposition, pointant du doigt l'instabilité permanente que produirait la remise en cause systématique de chaque moi votée par la représentation nationale. "Ce n'est pas ça la démocratie !", emportant l'adhésion du la majorité du public... 

Il s'est même permis d'exprimer sa réprobation de procédure parlementaire qui a conduit en 2005 a annuler le vote populaire contre le projet de constitution. Ce qui ne l'empêche pas de s'appuyer sur le traité de Lisbonne pour en élargir ses prérogatives...

Si l'ambiance était globalement détendue et bienveillante, il a été interpellé parfois vivement sur certains sujets comme l'ISF. "Je ne l'ai pas fait pour faire un cadeau à des gens". "Ben si", répondent plusieurs personnes. Lui: "non c'est pas vrai". "Si", insiste l'audience.

Mais le Président n'a pas hésité à parler de sa propre personne. Il a dénoncé la campagne qui, d'après lui,  tente le viser en temps qu'ancien financier, faisant de lui un représentant de la caste des riches, rappelant les conditions modestes de ses origines dans une famille qui lui appris les bons principes. "Je ne suis pas un héritier", a-t-il lancé à une personne qui l'interpellait sur son passage professionnel par la banque Rothschild.

Et Emmanuel Macron d'insinuer le caractère antisémite de cette campagne, s'exclamant "qu'il n'en serait sans doute pas ainsi si la banque où il avait travaillé s'était appelé Dupont..."

Il ne fut pas question de redonner la parole aux intervenants indélicats, non convaincus par la parole présidentielle. Si bien qu'Emmanuel Macron a disposé pour lui tout seul de plus de la moitié du "débat". 

Le tour de cirque épuisé, Emmanuel Macron s'est excusé de quitter les lieux pour faire face à ses devoirs présidentiels, applaudi par une très large partie de l'assistance debout. 

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