Marche lente en gilets jaunes, feux de poubelles, tags, provocations verbales, lacrymogènes, charges, blessés, interpellations : le manège du samedi en centre-ville de Rouen se répète ce 19 janvier 2019. Les premiers heurts ont eu lieu un peu avant 14 h, à proximité de la gare. La rue Jeanne-D’Arc est un temps bloquée, impossible de passer même à pied. Les manifestants, cette fois encore séparés en plusieurs cortèges, avancent dans les rues piétonnes, bifurquant lorsqu’ils voient les forces de l’ordre boucher une artère, reculant face aux lacrymos, cherchant par où passer. D’une rue à l’autre.
Puis s’approchant. Puis bifurquant… Cherchant encore par où passer, comment ne pas se faire encercler, rejoindre les autres Gilets jaunes. Au « jeu » du chat et de la souris, chacun dans son rôle maintenant bien établi, chacun sa stratégie. S’il est impossible de circuler en automobile où passe un cortège, les coursiers à vélo, livreurs de repas à domicile, tentent de se frayer un chemin entre forces de l’ordre et manifestants. Les Rouennais cherchent les rues sûres et comment contourner les échauffourées.
Petit à petit les manifestants abandonnent la partie
A force de blocages de rues et de gaz lacrymogènes, les forces de l’ordre repoussent les manifestant vers l’Est, et disloquent petit à petit les cortèges qui tentent de se reformer, encore et encore… Dans un ballet qui dure une bonne partie de l’après-midi. Petit à petit des manifestants abandonnent la partie.
Au chapitre des nouveautés, quelques flocons de neige, un canon à eau du côté des forces de l’ordre et, surtout, la présence de la CGT auprès des Gilets jaunes de Rouen et de ceux du Havre. Sur sa page Facebook, l’union locale de la CGT cite François Boulo, le porte-parole rouennais des Gilets jaunes : « Tous ses militants sont les bienvenus. C’est la stratégie de la convergence. »
Une convergence des luttes qui, si elle se concrétisait dans la durée, permettrait d’étendre le mouvement de protestation pour lui donner une ampleur encore plus grande.