Les médias «traditionnels» n'ont pas le vent en poupe auprès des Gilets jaunes. Manifestation devant les rédactions, slogans hostiles aux journalistes... La couverture médiatique du mouvement n'a-t-elle fait qu'amplifier le sentiment de méfiance ?
Le 29 décembre, lors de l'acte 7 de leur mobilisation, des Gilets jaunes ont décidé de se rendre devant les rédactions de médias (BFMTV d’abord, puis France télévisions et Europe 1) que nombre d'entre eux accusent, depuis le début de la mobilisation, de collusion avec l'exécutif, les qualifiant régulièrement de «collabos».
Ce «tour des médias» s'inscrivait dans un contexte particulièrement tendu entre les Gilets jaunes et certaines chaînes d'information. Des tensions qui sont allées jusqu'à se traduire par des scènes d'agression envers des journalistes couvrant les rassemblements. Entre autres exemples : deux journalistes de France 2 Montpellier ont rapporté avoir été «prises à partie et pourchassées par une foule de manifestants», à Boulou lors de l'acte 6 le 22 décembre, près de la frontière franco-espagnole, sous une «pluie d'insultes», comme «vendues» ou «vous ne faites que trafiquer la réalité».
En outre, dès l’acte 4 du 8 décembre, des manifestants présents sur les Champs-Elysées avaient crié à l'encontre de la chaîne BFMTV: «BFM enculés» et «Vous travaillez pour Macron», avant de s'en prendre au drugstore de Publicis, sur le toit duquel étaient postés des journalistes
Autre illustration de l'animosité de Gilets jaunes à l'encontre de certains médias : le 27 décembre à La Chevrolière, en Loire-Atlantique, des Gilets jaunes ont eux bloqué l'impression du quotidien Ouest-France «mécontents de la couverture du mouvement» par ce quotidien régional.
Enfin, interrogé lors d'une action au fort présidentiel de Brégançon à la veille de l'acte 7, un Gilet jaunes avait refusé de répondre aux questions de BFMTV, se justifiant ainsi : «Aujourd'hui, d'un commun accord avec tous les Gilets jaunes, comme vous n'êtes pas impartial, on se retourne.»
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Comment expliquer une telle défiance vis-à-vis des médias ?
Comment expliquer une telle défiance, voire animosité, de Gilets jaunes à l'encontre de nombreux médias ? Peut-être convient-il de noter, qu'en amont et à partir des premières mobilisations de Gilets jaunes, plusieurs journalistes et personnalités médiatiques n'avaient pas tardé à afficher leur hostilité face à la perspective d'un tel mouvement, tantôt présenté comme «le retour du Français moyen, très moyen», tantôt qualifié de «poujadiste».
Quelques jours avant la première mobilisation nationale des Gilets jaunes, le journaliste Jean Quatremer, correspondant à Bruxelles du quotidien Libération, avait par exemple qualifié le phénomène, sur son compte Twitter, de «mouvement de beaufs [...] largement d'extrême-droite», n'hésitant par ailleurs pas à multiplier les commentaires vindicatifs – parfois grossiers – face aux réactions d'indignation générées par son tweet.
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