Par ingiruminus
Macron a des vertus, parmi celles-ci, il a celle de débrider la parole du bloc bourgeois qui grâce à lui peut étaler toute sa haine du peuple et son esprit versaillais.
Alors que la répression policière est régulièrement dénoncée comme ultra-violente, aussi bien par des collectifs d’avocats que par Amnesty International et la Commissaire européenne aux droits de l’homme, les hommes politiques de profession ont fait un effort pour se surpasser dans l’ignoble. Un gilet jaune a par exemple été blessé à la main lors de l’acte XIII. La grenade lacrymogène, assourdissante et à effet de souffle GLI-F4 contient une charge explosive constituée de 25 g de TNT. Elle est utilisée par les forces de l'ordre françaises depuis 2011. Cet outil de maintien de l'ordre controversé a déjà été mis en cause plusieurs fois. Le 24 novembre 2018, un jeune homme de 21 ans a eu la main partiellement arrachée par une grenade sur les Champs-Élysées. Le 1er décembre, un homme de 52 ans a perdu une main par une grenade GLI-F4 à Tours.
La plupart des observateurs considèrent que son usage, comme celui du LBD40 est disproportionné par rapport aux nécessités du maintien de l’ordre. Tout cela est bien connu, mais ce qui jusque-là l’était moins c’est la louche satisfaction que les politiciens de profession et les journalistes sont capables d’en tirer. Voici d’abord un imbécile, ancien journaliste deMédiapart, Hubert Huertas qui fait le malin pour tenter de minimiser l’affaire. L’idiot de service considère que si ce ne sont que des doigts arrachés, et non pas la main en entier, il n’y pas lieu d’en faire un plat. Mais la seconde partie de son tweet revient à l’accuser d’avoir pris cette grenade à la main. Donc le responsable c’est bien lui : ce gilet jaune qui prenait des photos aurait été tellement stupide qu’il aurait pris cette grenade à la main. C’est bien lui le responsable et non pas la police qui balance sans trop de discernement ces armes au milieu de la foule.
Voilà maintenant les précisions d’un homme politique jadis classé à gauche, Michel Vauzelle pour ne pas le nommer. Il représente à lui tout seul la décomposition accélérée du Parti socialiste. L’excuse qu’il trouve c’est qu’il vaut mieux une main arrachée – en plus ce ne seraient que des doigts – qu’une prise de l’Assemblée nationale. Le mensonge n’étouffe pas l’ignoble Vauzelle. D’abord parce que l’homme à la main grièvement blessée photographiait ce qui se passait autour de lui, et donc qu’il ne manifestait aucune intention de prendre l’Assemblée à lui tout seul, mais ensuite parce que la police disposait de bien d’autres moyens pour protéger cette boutique. Vauzelle en d’autres temps aurait été de ceux qui condamnaient la prise de la Bastille ou la Commune de Paris. C’est bien un Versaillais ! Un Adolphe Thiers au petit pied. Face à ce comportement lâche et honteux, deux questions me viennent à l’esprit : pourquoi ce bourgeois affairiste et sans morale avait-il eu besoin de se faire passer pour « socialiste » ?
Mais comment se fait il que des électeurs de gauche, communistes compris, aient voté un jour pour ce sinistre individu, soit pour la mairie d’Arles, soit comme président de la Région PACA ? En quoi se distingue-t-il de la droite ordinaire, affairiste et européiste ?
Mais il n’est pas le seul à se vautrer dans l’ignoble. En voilà un autre, Florian Bachelier, un ancien du Parti socialiste qui s’est rallier à Macron. En passant de Vauzelle à Bachelier on passe de 4 doigts à 2. Mais l’analyse est la même, sauf que le mensonge est encore plus grossier. Florian Bachelier, tout à sa haine des pauvres, nous dit que le gilet jaune blessé n’était pas un photographe, mais un blackbloc, évidemment il n’apporte pas la preuve de ce qu’il dit. Comment le pourrait-il, lui qui ne connait rien à rien et encore moins sur le reste ? Mais il maintient cette fable selon laquelle les armes de guerre comme la grenade de désencerclement sont nécessaires pour se protéger d’une insurrection et du renversement de la démocratie. Ce qui est intéressant c’est que cet individu est un petit magouilleur qui se classait dans le temps à gauche, au PS. Et si on fait le compte, on voit clairement que le PS dans ce qu’il est devenu au moment de son agonie, n’a toujours été qu’un parti de social-traitres ! Admirez la fin de son tweet : « les mots ont un sens, les actes aussi », et Florian Bachelier est une vraie crapule.
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Le responsable Unité SGP Police – Force Ouvrière, Yves Lefebvre pour ne pas le nommer, est tout à fait dans le ton. S’inspirant du franc-parler du président-fou, il dira :
« Bien évidemment que c’est triste, mais un individu quel qu’il soit qui tente de reprendre à la main une grenade lancée par les forces de l’ordre… mais il cherche sa perte le type ! il faut le dire. Si la grenade lui était arrivée directement dans la main, on pourrait effectivement poser des questions, mais là, il se penche et la récupère. Je vais être très cru, mais c’est bien fait pour sa gueule ».
Dans ce langage des plus familier, on reconnaitra un trait d’époque, dire du mal autant qu’on le peu des pauvres et des victimes. Toujours se tenir du côté du manche et des puissants en espérant recevoir quelque part des menues récompenses pour cette loyauté[1].
C’est tout à fait choquant, mais il faut bien le dire ce genre de propos excessif est à la mesure de la peur irrépressible qui ronge le cerveau des soutiens du bloc bourgeois. Eux-aussi se radicalisent, et cette radicalisation n’augure pas d’une paix sociale à brève échéance.
Il ne faut pas oublier cependant ce gilet jaune et le ranger dans un anonymat dont il ne sortirait plus. Il s’appelle Sébastien Maillet, et il n’a pas attrapé la grenade à la main, mais il a essayé de l’éloigner de lui. Cette différence d’avec la police dans la présentation de cette sinistre affaire renforce l’idée que l’utilisation de ces armes de guerre est employée à dessein afin de terroriser la population et la dissuader de manifester.
La conclusion de tout cela est affligeante : le bloc bourgeois resserre manifestement les rangs autour de Macron et tombe le masque et étale sa haine ouvertement. Pour cette classe maintenant complètement coupée de la réalité sociale, il n’est pas question de manifester quelque compassion pour un gilet jaune blessé dont le mouvement menace une profession singulière dans son existence.
Cette attitude cynique de la bourgeoisie et de ses valets face à un drame humain est bien le symptôme que nous sommes dans une guerre sociale sans merci et que celle-ci ne s’arrêtera pas avant la défaite d’un des deux camps. En ce sens Macron, en choisissant la voie de l’affrontement sans merci, au risque de tuer l’économie, a ouvert la boîte de Pandore.
[1] https://m.epochtimes.fr/gilet-jaune-ayant-eu-la-main-arrachee-le-9-fevrier-cest-bien-fait-pour-sa-gueule-selon-le-responsable-du-syndicat-sgp-police-712919.html