"Ca n'empêche pas Nicolas":
par Jean LEVY
Avançant pas à pas vers la substitution de la notion de souveraineté de la France au profit de l'Union européenne, une proposition de loi vise à imposer le drapeau marial dans chaque classe de nos écoles à côté du drapeau tricolore. Celui-ci flotte déjà au fronton des établissements. Il représente la France et la République. Faut-il multiplier ce symbole à l'infini ? Cela risque de banaliser celui-ci et d'en réduire la portée.
Surtout que cette proposition n'est que l'alibi de l'autre proposition : la présence obligatoire du drapeau de l'Union européenne dans ces mêmes classes. Là, il y a tricherie quant aux intentions : le drapeau bleu marial aux étoiles jaunes n'est que l'emblème d'un traité entre 28 pays d'Europe, pas d'un Etat souverain.
Certes, Emmanuel Macron ne cache pas son désir de substituer la notion de souveraineté nationale à celle de l'Union européenne, en dépossédant donc la France de la sienne. Depuis son fameux discours à la Sorbonne, tel est l'objectif du Président de la République. Il veut faire de l'espace marchand de libre circulation des capitaux, des hommes et des marchandises un Etat fédéral centralisé, directement administré par l'oligarchie financière européenne, à l'image du pouvoir qu'il incarne en France. Et cela, avec l'illusion d'égaler les autres grandes puissances économiques du monde, la Chine, la Russie, les Etats-Unis...
Certes, ce projet macronien fait face à la défiance des peuples de l'UE qui mesurent à travers l'expérience européenne l'horrible société déjà est mise en place par les traités de Maastricht et de Lisbonne. Il se heurte aussi aux intérêts d'autres oligarchies européennes et bruxelloise concurrentes.
Mais, dans l'immédiat, Emmanuel Macron, avec son drapeau européen obligatoire, vise à impressionner l'imaginaire de la jeunesse scolarisée pour lui inculquer dès le plus jeune âge, l'habitude de l'Europe comme Etat du futur.
Il s'agit donc d'une initiative élyséenne de mise en condition des esprits pour imposer cette idée - l'abandon de la souveraineté de la France - comme une prespective inéluctable.
Nous savions déjà que "les trusts sont sans patrie", selon l'expression de la Résistance, après la trahison nationale des forces du capital français collaborant avec l'Occupant allemand, alors que le drapeau nazi flottait sur nos villes. La stratégie de la finance aujourd'hui ne font que confirmer que cette appréciation est plus que jamais d'une brûlante actualité.