Le ministère des Transports annonce qu'il engage la préparation de la mise en concurrence des lignes ferroviaires Nantes-Bordeaux et Nantes-Lyon. La procédure d'appel d'offre se déroulera en 2020/2021.
"Une très mauvaise nouvelle pour le service public, les usagers et les territoires", selon la CGT.
Dans un communiqué publié ce mercredi, le ministère des Transports annonce que "l’Etat a décidé d’engager dès maintenant la préparation de la mise en concurrence de deux premières lignes TET (trains d'équilibre du territoire) : Nantes-Bordeaux et Nantes-Lyon". En effet, la convention actuelle entre l'Etat et la SNCF pour les lignes de TET, aujourd'hui exploitées sous le nom de lignes Intercités, arrive à échéance en 2020. Il pourrait donc s'agir des premières lignes nationales en France à passer à la concurrence, et potentiellement à être gérées par le privé.
Un seul opérateur par ligne ferroviaire
L'appel d'offres se déroulera sur la période 2020/2021, indique le ministère et "tous les opérateurs candidats pourront faire valoir leurs atouts et propositions, et le gouvernement a pleinement confiance dans la qualité des offres qui lui seront présentées". Le communiqué précise que "cela signifie qu’il n’y aura pas plusieurs opérateurs ferroviaires concurrents sur la même ligne, mais un seul opérateur exploitant ces lignes, choisi par l’Etat au terme d’un appel d’offres (...). Le matériel roulant sera, comme aujourd’hui, mis à disposition par l’Etat".
On assiste au désengagement de l'Etat (CGT cheminots)
Cette annonce se fait dans le cadre de la réforme pour un nouveau pacte ferroviaire, adoptée en juin 2018. L'exploitation par l'opérateur qui sera choisi pourrait débuter en 2022. "C'est une très très mauvaise nouvelle pour le service public ferroviaire, les usagers et les territoires desservies par ces lignes. On est dans une position idéologique, on assiste au désengagement de l'Etat sur l'aménagement du territoire dans les régions traversées."
Des entreprises privées candidates ?
Reste à savoir quelles entreprises se positionneront, la SNCF devant très probablement être candidate : "L'Etat de dégradation de l'axe Nantes-Bordeaux, avec un trajet de plus de cinq heures qui a conduit à un transfert des usagers du rail vers la route, est tel que je ne vois même pas quelle entreprise pourrait être intéressée par la desserte de cette ligne !", estime Aurélien Hamon, de la CGT Cheminots en Pays-de-la-Loire. Le syndicaliste rappelle que "les travaux de renouvellement sur l'axe Nantes-Bordeaux n'ont toujours pas commencé !"