Challenges - Comment réagissez-vous au saccage des Champs Elysées, lors de la 18e journée d’action des gilets jaunes?
Geoffroy Roux de Bézieux - Ce mouvement a pris une allure totalement différente par rapport aux premiers week-end de mobilisation. Il est désormais porté par une violence venue de l’extrême gauche, qui prend prétexte de ce mouvement social pour casser. On est dans une guerre de position avec une toute petite minorité, quelques milliers de personnes, qui a pour stratégie de casser les symboles de l’économie, en allant brûler le Fouquet’s sur les Champs Elysées, par exemple. Avec un impact réel sur l’image de la France à l’étranger mais aussi sur le commerce et sur l’emploi, le chiffre de 50.000 personnes au chômage partiel a été évoqué.
Est-ce vraiment une minorité? Beaucoup de gilets jaunes soutiennent ce type d’actions…
Il faut ramener ces faits à une juste proportion. Il s’agit d’une ultra minorité mais on ne doit pas accepter qu’elle dicte sa loi à la grande majorité des Français, qui veulent travailler, consommer et vivre tout simplement. Il y a certes dans ce pays un sentiment profond d’injustice, mais qui ne se traduit pas du tout de cette manière-là.
On constate dans l’opinion une forte dégradation de l’image des plus riches et des grands patrons…
Ce phénomène, marqué en France, ne date pas des gilets jaunes. Vous n’avez pas vu de tête de grand patron au bout des piques de manifestants comme certains l’ont fait, malheureusement, avec le président de République. Au début du mouvement, lorsqu’il était populaire, il y a eu très peu d’agressions du monde de l’entreprise. Je ne nie pas la défiance envers les grands patrons, boucs émissaires des problèmes du pays.