Gare de Villeneuve sur Lot fermée...Aujourd'hui Pôle Emploi
Ou comment Macron vise à désamorcer la colère populaire envers sa politique de privatisation des services publics...
L'exemple de la SNCF
Les Français étaient fiers de leur réseau ferré : dense avec un maillage serré facilitant les liens réguliers entre villes et bourgs.
La SNCF en 1939
Le rail, donc, au service de la population.
La régularité et la ponctualité des trains - moins d'une minute de retard enregistré comme publicité de la Cie - avait propulsé la SNCF au premier rang des réseaux européens. Et cela, peu d'années après la seconde guerre mondiale, qui avait vu son réseau dévasté, ses gares et ses wagons détruits...
Qui se souvient du Capitole et du Mistral, le premier joignant Paris à Toulouse avec des pointes à 200 kms,
et le second à Marseille en cinq heures ? Qui songe encore à leur confort et à leur vitesse pour l'époque ? Et aux premiers TGV dans les années 80 reliant la capitale à Lyon en deux heures ?
Sans préjudice à l'encontre des lignes secondaires.
Et la simplicité des tarifs avec un prix au km parcouru, des billets achetés dans la plus petite des stations et cela pour toutes les directions...
De nombreuses villes s' orgueillissaient de leur gare, telle celle de Limoges, au bâtiment et son horloge faits pour être visibles de toute la cité.
On pourrait évoquer également les trains de nuit, ses wagons-couchettes, qui sans perdre un jour de travail ou de vacance, vous menait à destination aux premières heures du jour.
En clair, le réseau SNCF irriguait la France dans sa totalité.
Comparons la situation aujourd'hui :
- un réseau vétuste, avec de nombreuses lignes supprimées, d'autres où la vitesse est réduite par sécurité , des gares fermées, beaucoup d'autres sans guichet.
- des tarifs élevés, variant, pour une même destination, selon le jour ou l'heure du départ dans la même journée,
- des billets informatisés, qui compliquent pour de nombreuses personnes, sans internet, l'achat de billets
Certes, la SNCF a inauguré le tarif low-cost dans des trains de moindre confort où les bagages sont limités pour les voyageurs qui n'ont pas les moyens de se payer un train normal. Une "troisième classe" à nouveau instaurée !...
Et pour courroner le tout : les grandes gares livrées au commerce privé, dont les boutiques remplacent les guichets.
Sans parler des "retards techniques" devenus réguliers , si bien que la SNCF donne des bilans satisfaits de sa régularité à plus d'un quart d'heure de retard par rapport aux horaires prévus...
Tel est la situation de plus en plus dégradée de la SNCF.
Nos lecteurs de plus de trente ans peuvent en témoigner. Les plus jeunes ne peuvent pas comparer.
La déterrioration de ce service public a commencé avant le règne de Macron, il s'est considérablement amplifié avec lui. L'objectif du pouvoir actuel, c'est le démantèlement programmé des services publics pour offrir ceux-ci au privé. La sncf n'est en effet pas seule en cause : chacun peut mesurer où en est aujourd'hui l'hôpital ou La Poste.
Telle est la logique du "libre marché" où tout s'achète et tout se vend, véritable Table de la Loi européenne où tout doit être sacrifié au Dieu Profit.
Mais on peut se poser ces questions : comment est-ce possible que les citoyens laissent faire une telle politique ? Comment peut-on concevoir que les usagers abandonnent aux chiens avides les progrès sociétaux qui laissaient penser que le progrès social était inaliénable ?
Macron et son équipe ont trouvé : rendre les services publics si peu enviables aujourd'hui afin de répandre l'idée que leur privatisation ne pouvait pas les rendre pires...
Et pourtant si : si le rail, la Poste ou les hôpitaux étaient livrés à l'argent, au marché, nous aurions une situation comparable à celle des Etats-Unis où il faut être riche pour être malade.