De nombreux syndicats et quelques représentants politiques avaient appelé à manifester dimanche devant le magasin Géant Casino La Roseraie.
Le travail du dimanche s’arrête à 13 heures. En faisant appel à des sociétés extérieures, le groupe Casino contourne la loi
»
, assure Ali Dekali, délégué CGT du Casino Sainte-Anne à Marseille, venu spécialement pour soutenir ses « camarades »
angevins.
Pour sa collègue Saliha Guechaichia, déléguée syndicale CGT de Géant Casino La Roseraie, il ne s’agit pas d’une simple expérimentation : «
Ce n’est jamais un test. Ce n’est pas vrai. Ils n’ont pas investi comme ça dans la vidéosurveillance toute neuve et dans huit caisses automatiques neuves pour rien. Ça va durer
»
.
Les 40 hôtesses de caisse du magasin s’inquiètent. «
On ne veut pas du travail du dimanche
»
, répète-t-elle, même si elle constate de nouveaux visages parmi les clients ce dimanche.
Jean Pastor, de la CGT centrale de Casino, estime que «
les courses faites le dimanche ne se feront pas en semaine
»
. Si bien que les automates dominicaux risquent à ses yeux de supprimer de l’emploi le lundi. «
On a déjà quatre magasins ouverts la nuit. Et ça ne marche pas
»
.
Quelques rares politiques se sont déplacés comme Silvia Camara-Tombini : «
On est là sur une surenchère, après l’ouverture du dimanche matin. Là, c’est une ouverture encore plus scandaleuse. Ça va nuire aux petits commerces de proximité. Qu’est-ce qu’on veut en tant que consommateurs ? Il faut que l’on s’interroge sur notre manière de consommer
»
.
L’élue angevine représente la fédération PS de Maine-et-Loire dimanche. Elle appelle au boycott du magasin. «
C’est un magasin sans personnel. Il n’y a plus de conseil, plus de relations humaines. Jusqu’où va-t-on aller ? Après, il faudra ouvrir la nuit ?
»
, se désole-t-elle en voyant que le parking est plutôt bien rempli.
Elle est rejointe par Rose-Marie Véron, elle aussi conseillère municipale d’opposition à Angers. «
Je suis fortement opposée à cette initiative. La priorité, c’est l’emploi et que chacun puisse vivre dignement. Dans quel type de société veut-on vivre ?
»
demande l’élue non encartée mais clairement « de gauche, écolo-socialo »
.
Courrier de l'Ouest