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RATP :
vers une grève illimitée
à partir du 5 décembre ?
RATP : vers une grève illimitée à partir du 5 décembre ?© STEPHANE DE SAKUTIN Source: AFP
Des manifestants de la RATP le 13 septembre 2019.

"Ca n'empêche pas Nicolas" :

 

L'ensemble des syndicats - sauf la CGT - envisage de recourir à une grève illimitée à partir du 5 décembre. Dans trois mois. Nous ne connaissons pas encore les arguments de la CGT pour ne pas appeler, dès aujourd'hui, à participer à ce mouvement.

Ce ne sont donc-là que les réflexions personnelles d'un militant, ancien responsable de la CGT du Crédit du Nord, depuis des années à la retraite. 

 

Annoncer une "grève illimitée" trois mois à l'avance n'a jamais fait partie de la stratégie cégétiste. Cette menace peut-elle  constituer une pression efficace sur Macron et son  gouvernement afin que ceux-ci acceptent de revoir leur copie et abandonnent l'idée de supprimer les régimes spéciaux,  dont celui du personnel de la RATP. 

Nous le croyons pas

Sa grève massive vendredi 13 septembre dernier a montré son profond attachement à son système de retraites.  

Et reporter toute action du personnel dans un futur si éloigné, c'est s'engager à ne rien entreprendre avant décembre, c'est démobiliser les salariés dans l'immédiat. Or, l'offensive antisociale du pouvoir ne se limite pas au régime particulier de retraite appliqué aujourd'hui à la RATP. Il vise l'ensemble des régimes spéciaux en vigueur dans l'ensemble de la fonction publique et au-delà. La défense qui serait corporative se résumerait à un "chacun pour soi". Une telle stratégie ne peux conduire qu'à l'échec. En effet, Macron  serait tenté d'opposer chaque régime à l'autre. Ce serait une bataille des Horaces contre les Curiaces  où ceux-ci, divisés, se feraient  battre séparément.

Nous sommes victimes, salariés du public et du privé de toutes professions , y compris leurs retraités, de la même politique mise en oeuvre par Macron et ses complices et conçue par le capital financier à son seul bénéfice. 

Pour y faire face, la défense des intérêts particuliers n'est pas la solution. 

C'est tous ensemble qu'il faut lutter. Et dès à présent. Comme le font aujourd'hui le personnel des CHU, les pompiers,  entre autres professions.

Remarque :

des camarades, lecteurs de notre blog, proposent d'aligner tous les régimes particuliers sur les meilleures dispositions contenues par chacun d'entre eux. Proposition qui paraît alléchante mais qui ne tient pas compte des situations des travaux différenciés dans chaque profession, des nuisances particulières que ceux-ci induisent et des moyens pour les supprimer.

Ce qu'il faut, c'est développer l'action de masse pour réintroduire un Code du Travail contraignant pour les patrons, base légale applicable à tout le monde du travail, et recourir à des Conventions collectives qui fixeraient par la loi le cadre des dispositions propres à chaque profession.

Comme quoi la lutte sociale est un tout.

Jean LEVY

Ces quelques lignes ne sont qu'une contribution au débat concernant la bataille sociale en cours. Elles ne sont en aucune manière une "leçon de syndicalisme".

Amis lecteurs, prenez la parole : nous publierons - avec votre accord - vos opinions, votre point de vue, vos propositions. 

 

RT France

Cinq syndicats de la RATP (n'incluant pas la CGT) s'organisent pour une grève illimitée à partir du 5 décembre contre la réforme des retraites. Le bras de fer avec le gouvernement est bel et bien entamé. L'exécutif va-t-il fléchir et céder ?

La région parisienne va-t-elle être paralysée à partir du 5 décembre ? Les syndicats Unsa, CFE-CGC, SUD, FO et Solidaires de la RATP ont annoncé le 20 septembre, qu'ils s'organisaient pour une grève «illimitée à partir du 5 décembre» afin de défendre leur régime spécial de retraite mis sur la sellette par la réforme macronienne.

«Devant la gravité de la situation, le gouvernement doit utiliser [le] temps [d'ici à décembre] pour prendre les dispositions nécessaires afin de respecter le contrat social, avec le maintien de nos garanties statutaires, qui lie les salariés à l'entreprise et l'Etat», ont fait savoir les cinq syndicats dans un communiqué. Le régime spécial des retraites au sein de la RATP permettait en moyenne, selon un rapport de la Cour des comptes de juillet 2019, un départ à la retraite en 2017 à 55,7 ans, contre 63 ans pour les retraités du régime général et une pension pratiquement deux fois plus élevée qu'une retraite moyenne au régime général.

«[Le 13 septembre], on a fait une grève de 24 heures avec un joli résultat. On l'avait annoncé, c'était une grève de mise en garde», a déclaré à l'AFP Thierry Babec, secrétaire général de l'Unsa-RATP, premier syndicat de la régie. «Mais pour obtenir des résultats, il faut vraiment partir dans un conflit plus dur, poser le sac une fois pour toutes, [car] on voit bien que les grèves saute-mouton de 24 heures, ça ne marche pas», a-t-il ajouté.

La mobilisation du 13 septembre avait en effet provoqué de nombreuses fermetures de lignes de RER, métros et trams durant certains horaires dans l'Ile-de-France. Résultat : des transports en commun peu nombreux et donc surchargés durant les heures de pointe. Ainsi, le gouvernement peut craindre une activité économique réduite en cas de répétition prolongée de grèves. Celui-ci ne peut qu'espérer un basculement de l'opinion à l'encontre des grévistes de la RATP pour poursuivre sa réforme libérale. Le jeu en vaut-il la chandelle ? Le gouvernement doit aussi réfléchir à l'hypothèse d'un fléchissement de sa réforme des régimes spéciaux, préservant le statut de la RATP mais remettant en cause le calcul des pensions de retraites des autres professions, notamment les enseignants. Des professions qui ont eu plus de mal ces derniers temps à se mobiliser massivement.

Dans tous les cas, la réforme des retraites est explosive puisque la France basculerait – selon les défenseurs de l'actuel système – d'un système actuellement quasi à l'équilibre, sur le principe de répartition, limitant les inégalités et la pauvreté à un système à points où l'euro cotisé fluctuerait selon la valeur du point. Ce basculement philosophique et économique du système de retraites peut faire planer le risque d'une nouvelle colère des Français. A quelques mois des élections municipales, le gouvernement ne veut peut-être pas prendre un risque qui pourrait s'avérer dangereux électoralement.

BG

Lire aussi : Réforme des retraites : un «hold-up» contre les salaires et les retraites ? (DEBAT)

Tag(s) : #Lutte de Classe, #Services publics
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