L’actualité internationale nous amène tous les jours de nouvelles raisons de nous indigner. Le verdict dans le procès des indépendantistes catalans était très attendu. Les peines sont extrêmement lourdes, à croire que nous nous trouvons encore sous Franco-la-muerte[1]. Le reproche principal qui leur est adressé est d’avoir proposé un référendum pour l’indépendance de la Catalogne.
Autrement dit, ils ont tenté une consultation du peuple, mais apparemment les juges ne veulent pas entendre parler de démocratie. Et d’ailleurs, ont-ils été élus ? Non, bien évidemment. Ce jugement est l’inverse de l’apaisement, bien au contraire, il va mettre le feu aux poudres. Ne rentrons pas dans le détail, il semble que les reproches qu’on a adressés à Dolors Bassas ne se réfèrent pas à la bonne personne, elle a été condamnée à 12 ans de prison, on lui reproche d’avoir ouvert des écoles pour l’organisation du référendum, mais elle ne semblait pas avoir cette responsabilité, ce serait en fait Clara Ponsati.
Le plus scandaleux est que quoi qu’on en pense, les Catalans n’ont pas entamé une action violente contre Madrid pour se libérer de sa tutelle. Ils ont juste organisé une consultation. Mais la démocratie est une idée qui ne plait pas aux juges de la Cour Suprême.
On peut être pour ou contre l’indépendance, mais il faut partir de l’idée que la Catalogne, c’est une langue, une culture, une histoire bien différentes de celles de l’Espagne. C’est la mode de détruire le peu de démocratie qu’il y avait encore il y a quelques années de partout en Europe.
Dès l’annonce du verdict, des milliers de Catalans sont descendus dans la rue, ils se sont dirigés vers l’aéroport de Barcelone pour en bloquer l’accès. La police a répondu sauvagement à cet éclat de colère, en matraquant tout ce qui passait à sa portée. Il est probable que ce jugement soit un tournant historique dans l’histoire de l’Espagne, en effet, on voit mal les Catalans accepter ce déni de justice.
D’une manière ou d’une autre ils vont réagir, et les juges de la Cour Suprême ne pouvaient pas ne pas le savoir quand ils ont rendu ce vedict éminemment politique. On peut dire qu’il s’agit là d’une provocation, sans doute pour vider l’abcès et réduire les tendances indépendantistes en Espagne, y compris en déportant les populations et en réduisant les prérogatives administratives de la région.
Dans les jours qui viennent cependant, il est à peu près certain que le soutien aux Catalans méchamment sanctionnés va gagner le monde entier. Dès lors le gouvernement qui a perdu le débat démocratique et la face, ne peut reprendre la main que par la violence.
L’Espagne est soi-disant dirigée par un premier ministre socialiste, mais celui-ci soutient très fermement l’opération d’Erdogan en Syrie. Ce soutien est la conséquence de l’adhésion espaognle à l’atlantisme[2], et au fond il s’inscrit tout à fait dans la soumission espagnole à l’impérialisme américain. L’argument est l’appartenance à l’OTAN et de la soumission à l’impérialisme américain n’explique pas tout.
En effet depuis des décennies maintenant, les Espagnols investissent massivement en Turquie[3]. Et le vieil amour pour les dictateurs fait le reste. Cependant, cette guerre contre les Kurdes va engendrer des déchirements importants. D’abord parce que la position officielle de l’Union européenne est de condamner l’intervention des Turcs en Syrie. Notez que cette opération d’épuration ethnique et de conquête territoriale s’appelle Source de paix.
On appréciera la novlangue d’Erdogan.
Or comme on le voit avec l’Espagne l’Union européenne est désunie sur ce sujet. Mais plus encore, l’Union européenne est à l’opposé de l’OTAN qui elle soutient ouvertement le dictateur Erdogan dans son action. L’OTAN poursuit son but d’encercler la Russie et peut être un jour de la détruire, comme si la Russie était un pays communiste qui envisagerait sérieusement d’envahir l’Europe. Le tableau des forces militaires en présence montre que cette idée est fausse et relève seulement de la propagande. La logique de la bureaucratie de l’OTAN pourrait bien du fait de ses provocations répétées nous mener à la guerre. il serait temps d'en sortir