Frustration l'écrit en fin d'article :
"On a le droit de rêver"
Certes, il faut envisager toutes les hypothèses, mais d'abord réussir le 5 décembre, et plus encore les jours suivants, les 6, 7, 8 décembre...
Ceci étant dit, l'auteur pose de très bonnes questions et ses réponses rejoignent pour l'essentiel les idées défendues par "Ca n'empêche pas Nicolas".
Donc, à lire absolument.
Jean LEVY
Macron était sa dernière carte.
La grande bourgeoisie nous avait déjà servi ses marionnettes de la droite décomplexée et de la gauche honteuse, mais elles se sont très vite usées. Emportées par le vent de l’impopularité, Sarkozy et Hollande, présidents ridicules, n’ont pas eu le temps de terminer leurs “réformes”, celles qui devaient permettre aux riches de tout balayer de notre modèle social et d’imposer pour de bon un monde dédié à leurs juteux profits.
La classe dominante a alors conçu Macron dès 2015 comme le parfait prototype de l’homme capable de tout liquider, mais avec le sourire : un parfait mélange entre gendre idéal et tueur à gage sans état d’âme.
Mais, telle la créature de Frankenstein, le robot bourgeois multifonction qu’est notre président s’est révélé truffé de bugs. Incapable de masquer son mépris de la classe laborieuse, il a insulté les salariés dès qu’il le pouvait. Il a ensuite conçu des « réformes » agressives et beaucoup trop lisibles. Il a attaqué tous les secteurs du travail à la fois, oubliant la plus que centenaire règle bourgeoise selon laquelle il faut diviser les métiers pour mieux régner sur l’usine.
Emporté par sa fougue de start upper et l’admiration dégoulinante de ses pairs, il n’a pas vu l’autre monstre qu’il engendrait par son action : un front commun de travailleuses et de travailleurs, d’étudiants et de retraités, s’unissant spontanément à cause d’une même violence à leur égard. La « convergence des luttes », les syndicats et quelques partis y travaillaient mollement depuis 20 ans, Macron l’a faite. Le 5 décembre, tant de colères à la fois vont pouvoir s’exprimer : Un vrai cauchemar pour les puissants !
Au “Palais”, comme disent désormais les journalistes, on tremble, paraît-il. Brigitte Macron – dont l’histoire racontée n’a cessé de la rapprocher de Marie-Antoinette – aurait fort peur de ce magma de révolte. Les proches de Macron redoutent décembre comme l’équipage d’un chalutier appréhende une vague légendaire. Même Jacques Attali le dit désormais : « La France n’échappera à la révolution, et ne sauvera sa démocratie, que si les enfants de toutes les catégories sociales obtiennent enfin les mêmes chances d’exprimer leurs talents et de réaliser leurs projets » écrivait-il le 15 novembre dernier.
Rendez-vous compte : l’homme qui a propulsé Macron dans la commission qui portait son nom, déroulant le tapis rouge à l’avenir politique du futur président, parle désormais d’un risque de révolution ! Et que propose-t-il pour l’éviter ? Donner à tous les enfants la même chance de réaliser leurs projets.
C’est très touchant, mais c’est trop tard. Il fallait dire ça quand les lois instaurant Parcousup puis la réforme du bac allaient passer, car désormais le peu d’égalité des chances existant dans ce pays a été réduit à néant pour que les enfants de bourgeois soient tranquilles entre eux en allemand LV1. La créature miracle lancée par Attali a détruit tout espoir individuel de la jeunesse populaire, et être jeune sous Macron donne envie de mourir.
L’hiver va venir et Attali – ce grand visionnaire, nous disent les journaleux – pourrait avoir raison. L’arme de la grève générale pointe le point de son nez, et cette grosse Bertha des révoltes populaires pourrait tirer le premier obus d’une révolution, ce n’est désormais plus de la science-fiction. Car pour qu’il en soit autrement et que l’ordre macroniste demeure, il fallait que le mouvement des gilets jaunes disparaisse avant que celui de la SNCF, des hôpitaux, de la RATP et de tous les secteurs touchés par la réforme des retraites (c’est-à-dire tous les secteurs) ne se lance.
Samedi 16 novembre aura montré l’inverse. Il fallait voir les « analyses » de BFM TV le soir même pour s’en convaincre : la gorge nouée, l’ensemble des intervenants tentaient d’expliquer que les chiffres étaient décevants pour les gilets jaunes, que, certes, oui, bon, évidemment, c’était beaucoup plus qu’en avril dernier, que certes, bon, oui, évidemment, des cabanes se remontaient un peu partout sur les ronds points, et que bon, évidemment, oui, certes, décembre approchait et qu’une convergence était à craindre, mais que évidemment, bon, certes, oui, sans doute, on pouvait espérer que ça se calme.
Tout cela signifie que le gouvernement pourrait bientôt tomber comme un fruit mûr, Macron enfermé dans son palais à la moquette neuve et le pays paralysé, des salariés en grève au 4 coins de l’hexagone. Puisque ce scénario n’est plus du tout improbable, que la bourgeoisie n’a aucune nouvelle créature multifonction à nous proposer en remplacement, sauf de vieux mutants baignant dans le formol côté extrême-droite, deux trois “socialistes” dégarnis et dépourvus de charisme ainsi que d’éventuels généraux vulgaires, on peut s’autoriser à penser une suite plus réjouissante.
On a le droit de rêver, non ?
Et si on ne le fait pas, le moment venu on se retrouvera au pied du mur, contraint d’avoir à choisir entre tous les ex-ministres et bourgeois mégalos qui viendront nous proposer leurs « services » pour ramener le calme et la concorde.
1 – Séparer la politique de la bourgeoisie et des gros égos pour instaurer la démocratie :
Quand on sait que 80 % de l’Assemblée Nationale est composée de cadres et de professions intellectuelles supérieures, des tas d’aberrations semblent s’expliquer. Que ces gens votent des taxes carburant sans penser à leur effet dévastateur sur le budget de la moitié la moins riche de la population s’explique par leur déconnexion logique de nos vies. Qu’ils compatissent davantage aux problèmes fiscaux des riches à qui ils suppriment l’ISF sans rien exiger en retour, plutôt qu’aux contorsions administratives d’une chômeuse ou au niveau ridicule du SMIC s’explique également.
Bref, si on ne veut pas reproduire les travers du passé, il va vraiment falloir cesser de réserver la politique aux riches et d’enrichir les politiques. Être élu ne devrait pas mériter tant d’honneur et tant d’argent. Si l’on refait une Constitution, il faudra veiller à ce qu’elle donne naissance à un régime réellement représentatif, avec une multiplicité d’échelon de décision, avec de la démocratie directe (à tout niveau ?) pour éviter que les représentants ne s’arrogent tout le pouvoir. Pouvoir les révoquer, limiter leur mandat, ce serait la base. Et pourquoi pas des quotas sociaux dans toutes les fonctions pour éviter d’avoir une nouvelle assemblée de riches et un gouvernement de millionnaires ? On a bien instauré la parité pour briser le monopole des hommes sur la politique, pourquoi pas des quotas sociaux pour mettre fin à celui des riches ?
Il faudrait également penser au fait que la politique attire les mégalos, les égocentriques et les obsédés sexuels et qu’on aurait tout intérêt à éviter d’introniser ceux qui pensent que leur belle tête les autorise à penser pour tous les autres. Et si nous choisissons des représentants, multiplions les recours à la parole du peuple comme les référendums d’initiative citoyennes pour ne plus jamais se retrouver comme maintenant à subir les désirs d’un gouvernement impopulaire mais dans son bon droit.

Le capitalisme s’est financiarisé, les patrons sont devenus intouchables et ce sont les actionnaires qui encaissent le fruit de nos efforts et de notre productivité record en Europe. Chaque année la presse s’étonne vaguement d’un nouveau record atteint en termes de rémunération du patronat et de dividendes des actionnaires,
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